Rendez-vous avec Pol Pot
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91 critiques spectateurs

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Yves G.
Yves G.

1 560 abonnés 3 581 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 12 juin 2024
Nous sommes en 1978 au Cambodge. Trois Français, Alain Cariou, un intellectuel (Grégoire Colin), Lise Delbo, une journaliste (Irène Jacob) et Paul Thomas, un photographe de guerre (Cyril Gueï), sont autorisés à visiter ce pays fermé au monde depuis que les Khmers rouges y ont pris le pouvoir. On leur a fait miroiter un rendez-vous avec Frère n° 1, le leader khmer, ancien compagnon d’études d’Alain.

Depuis qu’il a été prisonnier des Khmers, qu’il s’est réfugié en France, qu’il a étudié à l’Idhec, Rithy Panh, aujourd’hui âgé de soixante ans a tourné quelques vingt films, tous plus ou moins consacré aux crimes de masse menés par les Khmers rouges entre 1975 et 1979. Il a exploré toutes les formes que le cinéma lui permettait pour mener à bien ce travail de mémoire : le documentaire ("S21, la machine de mort khmère rouge", "Duch, le maître des forges de l’enfer"), la fiction et même les figurines d’argile de "L’Image manquante" (2013).

Dans son dernier film, Rithy Panh convoque tous ces registres. Il s’est inspiré du livre d’une journaliste américaine du "Washington Post", Elizabeth Becker, autorisée à visiter le Kampuchéa démocratique en compagnie de deux compatriotes. Leur voyage, unique en son genre, s’est dramatiquement achevé.

Sévèrement encadré par leur comité d’accueil qui n’entend leur montrer que ce qu’ils veulent et leur cacher la réalité sordide des camps de travail, les trois Occidentaux réagissent chacun à leur façon. L’intellectuel maoïste ne peut pas concevoir que la révolution ait trahi ses idéaux ; le photographe de guerre au contraire n’accepte pas d’être pris en otage d’une entreprise de désinformation ; la journaliste essaie, aussi lucidement que possible, de s’en tenir aux faits.

"Rendez-vous avec Pol Pot" souffre d’une mise en scène très guindée. Les acteurs, contraints d’incarner des caricatures, sont pris au piège de cette mise en scène hiératique. La musique sans âge renforce l’intemporalité d’un film qui aurait pu, à l’identique, être tourné quarante ans plus tôt.
Pour autant, malgré ses défauts, ce film fait oeuvre utile en dénonçant la « pureté dangereuse » au nom de laquelle le communisme commis au vingtième siècle des crimes impardonnables.
PLR
PLR

482 abonnés 1 595 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 12 juin 2024
Rendez-vous avec Pol Pot mais on le verra assez peu. Tout un chacun connaissant le drame du Cambodge, pas besoin pour le spectateur d’aujourd’hui d’être longuement confronté à l’homme pour se faire une idée. Ce qui n’est pas exactement le cas des trois journalistes de cette fiction qui viennent à l’invitation du régime pour recueillir un témoignage différent de ce que les impérialistes occidentaux (sic) répandent pour discréditer le pays et sa révolution disent ses autorités (des « Grands Frères » numéro un, numéro deux et autres camarades). Une révolution censée s'appuyer intégralement sur la population paysanne la plus pauvre pour fabriquer un homme nouveau dans un régime totalement communiste, version absolutiste, dans lequel « chacun contribue selon ses moyens, chacun reçoit selon ses besoins ». La ferveur révolutionnaire, au moins d'apparence, n'est pas une option pour la population mais une condition, bien précaire, de survie. Le dessein de tout un peuple qui s’avèrera effroyable. Quiconque a déjà visité un pays fermé qui ne reçoit au compte-goutte que quelques visiteurs à des fins de propagande reconnaitra les méthodes de dissimulation et d’illusion. Sous des apparences au premier abord enjouées, accueillantes, ouvertes, tout un système social et politique présenté de manière tronquée à coups de mises en scène très poltiquement (et militairement) encadrées. Ce qui met mal à l’aise lorsque la rencontre a enfin lieu, c’est que ce Pol Pot est un homme d’apparence affable, heureux de retrouver pour dialoguer et échanger avec lui l’un des visiteurs, intellectuel militant ouvert aux idées révolutionnaires, compagnon de route lorsqu’ils étaient tous deux étudiants à La Sorbonne.
sebastien leroy
sebastien leroy

8 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 12 juin 2024
Jeu d’acteur et dialogues moyens. Mise en scène réussie avec les maquettes Intéressant du point de vue de l.histoire
mat niro
mat niro

374 abonnés 1 872 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 12 juin 2024
Un trio d'occidentaux (un intellectuel, un photographe et une journaliste d'investigation) va se rendre dans le Cambodge de 1978 où les Khmers rouges sont au pouvoir. Mon dieu, que ce film est austère et long à se mettre en route! Les 2/3 de ce récit sont à mourir d'ennui, nos français se contentant de fouiller mollement la véracité des informations transmises. Heureusement, sans en dire trop, le dernier tiers va dévoiler une face cachée intéressante de ce pays rebaptisé Kampuchéa démocratique. Un film bien trop sage quand on connaît un peu le génocide à cette époque. Rithy Panh passe à côté de l'essentiel à force de lenteurs.
Shiba Otoko
Shiba Otoko

50 abonnés 304 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 11 juin 2024
Un film absolument majeur. Il reconstitue une des dictatures les plus monstrueuses de l'histoire humaine, le régime des Khmers Rouges, à travers le regard de 3 journalistes invités occidentaux en 1978. Les idées progressistes et révolutionnaires peuvent conduire, au nom même de l'idéal utopique, à Pol-Pot, est-il démontré dans des discussions philosophiques justes, un des grands atouts du film. La variation des supports est une bonne idée de mise en scène. Sur un sujet très dur, ce film est une exceptionnelle réussite.
Jipéhel
Jipéhel

68 abonnés 324 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 11 juin 2024
Loin du rêve promis

Le réalisateur cambodgien Rithy Panh a lui-même échappé aux terribles camps de la mort des Khmers Rouges alors qu'il n'avait que 15 ans. Alors, on ne peut nier le réalisme et l’authenticité du récit qui nous est proposé ici durant 112 minutes, sans doute un peu trop longues à mon goût. 1978. Depuis trois ans, le Cambodge, devenu Kampuchéa Démocratique, est sous le joug de Pol Pot et ses Khmers rouges. Le pays est économiquement exsangue, et près de deux millions de Cambodgiens ont péri dans un génocide encore tu. Trois Français ont accepté l’invitation du régime et espèrent obtenir un entretien exclusif avec Pol Pot : une journaliste familière du pays, un reporter photographe et un intellectuel sympathisant de l’idéologie révolutionnaire. Mais la réalité qu’ils perçoivent sous la propagande et le traitement qu’on leur réserve vont peu à peu faire basculer les certitudes de chacun. De ce réalisateur, témoin précieux de l’histoire de ce pays martyr et pourtant oublié par la communauté internationale, j’avais déjà vu S21, la machine de mort Khmere Rouge et surtout, en 2012 : Duch, le maître des forges de l’enfer. On peut penser que cette fiction referme la trilogie.
Ce film est adapté du livre de la journaliste et correspondante de guerre américaine Elizabeth Becker où elle tente d’expliquer pourquoi les Khmers rouges imposèrent à leur pays un régime aussi destructeur. Ce qui frappe ici, c’est le silence. Où sont passés les gens ? Le génocide, c’est aussi le silence. On ne voit rien, on n’entend rien. La ville de Phnom Penh, vidée de ses habitants et totalement silencieuse, témoigne d’un anéantissement absolu. Plus d’écoles, plus de marchés, plus de spectacles, plus de musiques, plus de danses… Il y avait là un formidable sujet, glaçant, terrifiant et, pourtant, totalement historique. Alors, qu’est-ce qui fait que ça ne marche pas ? Le côté fauché de ce film… On ne voit que ça et, pire encore, tout ce qui essaie de le masquer dans la mise en scène qui mêle prises de vue réelles en couleurs, archives en noir et blanc, mais aussi transparences, surimpressions et surtout les plans interminables sur une maquette en argile décrivant la vie quotidienne d’un peuple opprimé. Rithy Pahn a transformé son film en « fiction documentaire » trop confuse pour passionner même si ses vertus pédagogiques sont indéniables. En quelque sorte, la fiction sert à révéler le manque documentaire, mais aussi l’absence d’action ou de combat possibles lorsque tout est faux-semblant et que la réalité n’a plus prise.
Alors, prisonnier de ce choix scénaristique, le casting, dominé par Grégoire Colin, Irène Jacob, Cyril Guei et Bunhok Lim qui ne savent visiblement pas trop sur quel pied jouer, semble s’ennuyer autant que nous. La volonté évidente de ne pas transformer son film en un spectacle complaisant, ne parvient qu’à rendre l’ensemble froid et distant. Mais, malgré tous ces défauts, le film reste une formidable interrogation sur l’écran de fumée que devient la propagande. De quoi faire réfléchir pas mal de nos politiques qui bayent d’admiration devant certains régimes autoritaires.
ebp
ebp

2 abonnés 31 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 11 juin 2024
Rithy Panh n'est malheureusement pas un réalisateur de fiction : c'est lourd, sans idée de mise en scène. Des grands plans fixes, encore et toujours l'immense piste d'atterrissage, une action très lente entrecoupée de petits personnages en bois qui illustrent ce que vivent les personnages. c'est sur signifiant dans la musique et effets sonores, dans les dialogues des personnages, dans le scénario. Le personnage de Colin est tellement niais...
VILLE.G
VILLE.G

56 abonnés 689 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 10 juin 2024
Film étrange qui, malgré un manque de moyens évident, arrive quand même à raconter cette histoire d'une rencontre avec les Khmers rouges. Instructif.
Rosine P
Rosine P

4 abonnés 13 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 10 juin 2024
film à voir pour l'histoire qui se répète car pol pot parle comme le leader de la LFI ça fait peur 😱 😱 😱 😱
traversay1
traversay1

3 776 abonnés 4 918 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 10 juin 2024
Rithy Panh n'a de cesse, depuis ses débuts de réalisateur, de documenter l'histoire de son pays natal, le Cambodge, et en particulier le génocide commis par les Khmers rouges, traumatisme horrible qui ne pourra jamais s'oublier. Mais c'est sur la terrain de la fiction, à partir de faits réels, que s'embarque cette fois-ci le cinéaste de L'image manquante, avec une œuvre souvent puissante mais malgré tout inégale où l'interprétation de son trio d'acteurs principaux n'est pas aussi convaincante qu'espéré. Le fait est que le film se révèle bien plus concluant quand il use d'images d'archives, voire quand il utilise des figurines d'argile. En conséquence, les scènes "vivantes" manquent de ressort, illustrant parfois avec lourdeur l'impossible déontologie des journalistes ou, plus précisément, un certain aveuglement de l'un d'entre eux, lors d'une visite guidée. L'entretien avec Pol Pot, quant à lui, n'occupe pas la plus grande partie du long-métrage, ce que l'on regrette un peu, eu égard à l'idéologie monstrueuse à laquelle souscrit cet immonde dictateur, au service d'une révolution sanguinaire. Pour être honnête, il faut reconnaître, cependant, que le film possède d'évidentes qualités pédagogiques, lesquelles éclaireront ceux qui n'ont qu'une idée vague de ce qu'il s'est passé au Cambodge, au temps du mal ds Khmers.
Manuel Jacquinet
Manuel Jacquinet

1 critique Suivre son activité

2,5
Publiée le 9 juin 2024
Un peu soporifique même si le propos et le parti pris de mêler archives et images réelles est intéressant. Sur la difficulté d'informer et de rendre compte pour des journalistes, le film n'apporte rien de très nouveau. Et ça manque de rythme, d'enjeu. Sophie Dulac a souvent des choix de films à distribuer courageux et osés. Là, selon moi, c'est un peu à côté de la plaque
bendelette
bendelette

27 abonnés 257 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 9 juin 2024
Un coup de poing,la cécité ou le déni de la gauche française concernant les horreurs organisées par Pol Pot est le sujet principal du film.Un film essentiel.Des images superbes et des marionnettes pour suggérer l’immontrable,bouleversant!
capirex
capirex

106 abonnés 393 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 9 juin 2024
Intéressant film de Rithy Panh qui s appuie sur l histoire réelle de la journaliste Elizabeth Becker , interprétée par Irène Jacob , qui a eu rendez vous avec Pol pot .
Pour restituer ce récit d’une tuerie de masse au nom d’une idéologie mortifère le réalisateur s'appui sur des images d'archives en noir et blanc , la fiction en couleur et des scènes miniatures avec des figurines en argile .
Le résultat est plutôt convaincant !
Kitkat
Kitkat

1 abonné 3 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 8 juin 2024
Film magistralement orchestré, dans la lignée des œuvres du grand réalisateur cambodgien, à la fois poétique et politique, véritable travail de mémoire sur l’un des pires régimes de notre histoire
Ninideslaux
Ninideslaux

88 abonnés 246 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 8 juin 2024

            Rithy Panh ne guérira jamais de son Cambodge. La seule chose à dire, c'est que c'est LE film à voir en ce moment parce que c'est un film politique sur les dérives de l'idéologie, un film historique qui s'inspire, librement, d'un épisode réel, un thriller de guerre et d'aventures, et un magnifique film sur le plan cinématographique. Le cinéaste entremêle en effet son récit de quelques images d'archives, et d'épisodes reconstitués à travers des petites silhouettes d'argile, extrêmement expressives, émouvantes et très fortes dans leur abstraction, composant ainsi une véritable oeuvre originale, très au delà d'une simple fiction..         
           Le fait historique: Elisabeth Becker est une journaliste du Washington Post; avec deux confrères, ils seront les SEULS à être reçus par Pol Pot au cours de son règne sanglant. Parmi ces deux là, il y a l'écossais Malcolm Caldwell, fervent marxiste et grand admirateur des Khmers rouges. Il y a le privilège d'être reçu en particulier par son grand ami Pol Pot.... et de retour à la résidence, il sera abattu par un tireur furtif. Pourquoi? La meilleure hypothèse, c'est que légèrement échaudé par la visite du pays, il se serait permis de dire "dis moi, mon pote, crois tu qu'il est vraiment nécessaire de zigouiller tous les intellectuels pour les remplacer par des gens du petit peuple?", que cela aurait déplu au tyran et qu'il aurait aussitôt fait assassiner ce mauvais ami!
         Rithy Panh transpose l'histoire en y substituant une délégation française. Le très marxiste Alain Cariou (Grégoire Colin) prend donc la place de Caldwell et Lise Delbo (Irène Jacob qu'on a grand plaisir à revoir) celle de Becker. Journaliste consciencieuse, elle pose les questions qui dérangent auxquelles on ne répond jamais, mais consciente aussi, elle se garde bien du moindre geste qui pourrait être mal interprété. La transposition est assez logique puisqu'après tout, c'est bien en France que Pol Pot a fait des études (sans jamais obtenir d'ailleurs le moindre diplôme...) et s'est lié avec des communistes, devenant en particulier ami avec Jacques Vergès
         Le troisième personnage est complètement fictif. Paul Thomas (Cyril Guei) est, lui, complètement inconscient. Il est là pour voir, et il veux voir! Pas ce qu'on lui montre, mais ce qu'on lui cache;  il s'échappe donc en secret pour partir dans la jungle, et filmer les charniers autour des hameaux déserts...
        Le contexte est terrifiant. Les hommes en arme, le doigt sur la gâchette, sont partout.  De pauvres troupes de paysans, en hardes, le regard vide, partent aux champs entre les soldats du régime. Une mare aux crocodiles attend ceux qui auraient l'outrecuidance de prononcer un mot. Les trois sont bouclés dans une espèce de résidence inlocalisable -on ne leur dit pas où ils sont- étroitement surveillés par la troupe. Leur accompagnateur débite la propagande, les récoltes de riz ont bondi de 200%, et sans ces salauds de vietnamiens qui les agressent ce serait encore mieux! mais ne répond évidemment jamais aux questions... Non seulement on ne leur montre pas grand chose -il n'y a même pas de villages Potemkine dans ce pays ravagé par la folie- mais ils ne savent pas s'ils verront le tyran, quand, où.. quand ils pourront repartir... Il faut des nerfs solides comme Elisabeth/Louise pour résister à cela.
Bref, incontournable, haletant, et... de ce passé qu'il ne faut jamais oublier.

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