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Hotinhere
570 abonnés
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2,5
Publiée le 18 juillet 2022
Portrait sans concession mais desservi par un faux rythme, d’une jeunesse rebelle en manque de repère dans l’Espagne post-Franco, porté par des acteurs non-professionnels, dont la lumineuse Berta Socuéllamos. Ours d’or à Berlin.
Ours d'or au festival de Berlin, "vivre vite", est le premier film de Carlos Saura après sa collaboration fructueuse, au travers de 9 films, avec sa compagne d'alors et égérie Géraldine Chaplin.
Nous sommes dans les années qui suivent la mort du Général Franco et Saura nous décrit une société espagnole convertie à la démocratie mais qui peine à offrir une alternative crédible à sa jeunesse désenchantée et sans idéal. Sur ce dernier point, les adultes ne sont pas épargnés, le personnage du médecin en témoigne.
Le propos du cinéaste se développe au travers de l'histoire de la rencontre jusqu'à leur fin, d'un quartet de petits voyous ( les acteurs non professionnels sont recrutés pour leur passé de délinquant) qui se convertissent dans le grand banditisme.
Film un peu oublié aujourd'hui, il est pourtant d'une modernité confondante, même plus de quarante ans après se réalisation.
Les acteurs sont convaincants et sont portés par une mise en scène de qualité qui n'autorise que peu de rupture de rythme. Il me parait important de souligner la force et la qualité de la BO qui renforce le propos et participe à l'impact des images sur le spectateur.
Il me parait étonnant que ce film noir ne soit pas considéré comme une des plus grandes réussites de Saura, ce qu'il est pourtant.
Il me semble important de rappeler la qualité de la filmographie de Saura, dont la période phare est celle des années 70. Après Bunuel et avant Almodovar, c'est le plus important réalisateur espagnol, mais pas seulement.
C'est un grand cinéaste tout court, dont la seconde partie de carrière axée sur la musique, la danse et la culture espagnole en générale, ne doit pas faire oublier la force de ses films politiques réalisés auparavant et dont "vivre vite" est chronologiquement un des derniers et prestigieux exemples.
Quatre jeunes espagnols, à peine sortis de l'adolescence, gagnent leur vie en multipliant les braquages à mains armées. Si le scénario est plutôt simple, on peut compter sur Carlos Saura pour le mettre en valeur et en tirer toute l'émotion et la passion nécessaires. Un très bon film qui s'appuie en plus sur une excellente bande originale.
Sans doute le film le plus brut et le plus direct de Carlos Saura. Cela tient au casting, des jeunes que saura est allé chercher dans la rue, mais aussi à une mise en scène crue et direct. De ma pure tragédie, et des destins inéluctables, mais aussi des personnages attachants qui montrent que tout n'est pas si simple, et que l'absence d'espoir fait de l'urgence une nécessité. Sans complaisance. Une vraie réussite !
Une chronique du désœuvrement et de la violence dans l'Espagne du début des années 80. Si l'interprétation rend le film attachant, le scénario, qui tourne en rond et s'achève de manière prévisible, manque d'originalité, tout comme la mise en scène peu inventive. Reste la chanson de Los Chinguitos, "Ay qué dolor", dont les Hots Pants feront une excellente reprise dans leur seul album (pré-Mano Negra).
Un film sur une jeunesse espagnoles paumées.Une sorte de "tueurs nés"de l'epoque,sauf qu'a la difference ce film est interressant.Un couple et leurs amis totalement a la derive,ne reculant devant rien pour vivre en totale liberté s'enfoncant dans un point de non retour.Meme la musique de "los chunguntos" qui accompagne le film est excelente.Je conseille ce film peu connu a tort.
Ours d'or à Berlin en 1981, "Vivre vite" est depuis quelque peu tombé dans l'oubli à côté de l'ensemble de la filmographie de Carlos Saura. Pourtant, il mériterait aujourd'hui d'être redécouvert et demeure un bel exemple de film réussi tourné avec trois fois rien... Bricolé en fait, écrit à la va-vite par le cinéaste et ses jeunes comédiens (alors amateurs si je ne m'abuse), ce long-métrage est à l'image de son titre et de son histoire : vif, sans temps morts et accrocheur même si pas franchement original. En effet, le parcours chaotique de jeunes attirés par l'argent facile a déjà été utilisé à maintes reprises et ce n'est pas son traitement qui révolutionnera le cinéma. La caméra à l'épaule et les plans imprécis se succèdent, donnant un rythme élevé à un film ne faiblissant quasiment jamais. Malgré le sujet très redondant, le réalisateur a le mérite de ne pas empiler les clichés vulgaires et de dépeindre d'une façon assez attachante des personnages inégalement charismatiques. Avec du recul et de la maîtrise, il gère très bien son affaire, faisant monter la tension aux moments voulus, redevenant plus humain lors de séquences soignées. La bande-son fonctionne également parfaitement bien à l'inverse d'une image "dégeulasse", la faute à une photographie très laide qui a en plus mal vieilli et qui gâche au final une esthétique en-dehors de ce point plus que convenable. L'interprétation à l'instinct renforce un côté ultra-indépendant plus qu'à sa place dans cette oeuvre et permet en outre à certaines scènes de gagner en intensité. Peu agressif, Saura met pourtant en scène un récit à deux cents à l'heure sans jamais renier toute la violence que celui-ci comporte. Etonnamment, il choisit souvent d'éviter le choc frontal, ce qui rend "Vivre vite" nettement plus regardable et accessible auprès du grand public. Car finalement, c'est bien de cela dont il s'agit : un film grand public tourné d'une façon complètement "underground", ce qui ne marche pas trop mal ici. A voir