Film d’anticipation parmi les plus cultes des années 1990, Demolition Man place Sylvester Stallone (Rambo, Cobra, Cliffhanger) dans la peau de John Spartan, un sergent de police aux méthodes bien trempées (« Tu vas regretter ça le restant de ta vie, c’est à dire deux secondes ! ») devant faire face à une prise d’otages menée par le psychopathe Simon Phoenix, interprété par Wesley Snipes (Jungle Fever, New Jack City, Les blancs ne savent pas sauter). Mais suite à une explosion causant la mort de ces derniers, Spartan est condamné à soixante-dix ans de cryogénisation pour homicide par imprudence, considérant qu’il doit adoucir ses méthodes en subissant un lavage de cerveau qui devrait faire en sorte qu’il ne représente plus aucun danger pour son entourage. Le scénario bondit ensuite de 1996 à 2032 avec l’évasion de Phoenix, pourtant condamné à perpétuité, qui profite d’une visite médicale dévoilant que ses pulsions agressives sont toujours présentes.
Les scénaristes ont alors imaginé une mégalopole californienne fictive nommée San Angeles, plongée dans une société aseptisée où prononcer des injures est pénalement répréhensible (« vous avez une amende d’un crédit pour infraction au code de moralité du langage ») et dans laquelle les policiers n’ont plus de réelle pratique car la violence n’existe plus, comme l’atteste la désinvolture d’un certain Erwin, joué par Rob Schneider (Maman j’ai encore raté l’avion). Tandis qu’un criminel à l’ancienne comme Simon Phoenix est en cavale, la seule solution est d’offrir à John Spartan une libération conditionnelle afin qu’il l’arrête lui-même. Il fait alors équipe avec la lieutenante Lenina Huxley, interprétée par la jeune Sandra Bullock, qui signait son premier rôle phare avant des films comme Speed et Le droit de tuer. Précurseur dans la dénonciation d’un certain formatage de la société, Demolition Man montre en effet un résultat possible de la bienséance excessive qui consiste à interdire tout ce qui ne ressemble pas de près ou de loin à un Bisounours.
Proche de la société occidentale du XXIème siècle (« Le monde est peuplé de couilles molles, c’est un remake de la petite maison dans la prairie avec des genres de pédales en robe longue. »), la manière de vivre à San Angeles va jusqu’à se montrer nostalgique de la fin du XXème siècle, comme en atteste le comportement de Lenina, qui affiche des posters de films des années 1980 dans son bureau en plus d’être fasciné par son coéquipier. Cette dernière estimant elle-même qu’il est dégoûtant de faire l’amour par transfert de fluides, il est désormais d’usage de le faire par ordinateurs interposés, ce qui n’est pas sans rappeler une certaine façon de faire à distance dans le film P.R.O.F.S. De même, de mystérieux coquillages remplacent le papier toilette, ce qui incite Spartan à sa lâcher encore plus (« Merci beaucoup, tronche de m*rde, casse-c***lles, put*** de sal***rie, d’enc**** de machine à la mords-moi l’nœud… plus besoin de coquillages. »). Sans nul doute un des stallones les plus marquants !