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PetrosB
4 critiques
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5,0
Publiée le 7 novembre 2024
Un film indispensable par les temps qui courent pour comprendre les mécanismes d'emprise à l'oeuvre dans les cas de harcèlement. C'est très bien joué de la part de la victime comme du bourreau / politicien, la mise en scène est classique mais efficace et l'émotion gagne à la fin.
Poignant et terriblement puissant, le nouveau film de BOLLAIN démontre un talent d'empathie profond de la part de la cinéaste, mais surtout, un besoin de conjuguer film politique, esthétique, et dramatique, sur la condition de l'humain, face au réel. Intense.
Vu en avant première à l'American Cosmograph de Toulouse. L'actrice principale est formidable, trés crédible dans les différentes situations qu'elle traverse.
Clair, digne et implacable. Le cinéma d'Icíar Bollaín est à son acmé dans L'affaire Nevenka, relatée avec une précision fluide, fortement documentée auprès de la malheureuse héroïne de cette histoire, elle-même, plus de 20 ans après les faits. Le film nous enseigne, pour ceux qui l'ignoreraient encore, que le harcèlement, sexuel et/ou moral, n'est pas si simple à définir, surtout quand il s'accompagne, comme dans le cas de Nevenka, d'abus de pouvoir, provenant de quelqu'un d'admiré et dont l'influence s'étend à tout un village, y compris à l'entourage d'une victime dont il est plus aisé d'énoncer la supposée intention de nuire. L'affaire Nevenka décrit une relation toxique, au vu et au su de tout le monde, quand une communauté regarde et sait mais ne dit rien. C'est aussi le procès d'une société et de médias dans une époque pré-#MeToo que l'on peut analyser à l'aune des progrès réalisés en la matière, plus de 2 décennies plus tard, quoique le traitement de certaines affaires laisse à penser qu'il reste encore beaucoup à faire. Sur le plan de la direction de ses interprètes, la réalisatrice montre une fois de plus son grand talent avec le "couple" formé par Miraia Oriol, fantastique, et Urko Olazabal, bluffant. A noter que L'affaire Nevenka n'a pu être tourné à Ponferrada, la demande de permission de tournage de la cinéaste n'ayant jamais reçu de réponse. Pas étonnant, alors que plusieurs collaborateurs du maire incriminé siègent toujours au conseil municipal.
Découverte en avant-première de ce film exceptionnel à voir absolument. Nevenka Fernández défraya la chronique en 2001 pour avoir été la première femme espagnole à obtenir la condamnation d'un homme politique, Ismael Álvarez, maire de Ponferrada pour harcèlement sexuel. Le film d'une rigueur exemplaire et magistralement interprété, relate non seulement les faits, mais expose avec précision tout le cheminement d'une femme sous l'emprise du pouvoir d'un homme qui conduit à sa destruction psychologique. Car il s'agit bien de l'analyse d'un trauma au sein d'une affaire d'État qui rappelle de par sa puissance de narration certains films de Francesco Rosi et de Costa-Gavras. Thriller qui ne dit pas son nom, pour la première fois peut-être, l'étude des dégâts causés par le harcèlement sexuel apparaît dans un film de manière aussi nette et précise. Le spectateur se met sans cesse à la place d'un personnage féminin tentant de combattre un fléau qui la dépasse et la ronge jusqu'à pouvoir trouver la force de s'exprimer et d'utiliser les armes juridiques adéquates pour se défendre. Tout est passé en revue, des trahisons de l'environnement professionnel jusqu'au laxisme des juges, le film dressant un portrait impitoyable d’« us et coutumes » hélas toujours en vigueur. Ce vigoureux plaidoyer a le mérite non seulement de défendre une cause, mais de faire comprendre au spectateur le fondement même et la nécessité du mouvement metoo, à partir de faits qui se sont déroulés quinze ans avant l'affaire Weinstein.
Inspiré de faits réels, ce film révèle le premier cas de #MeToo politique en Espagne. A la fin des années 90, une jeune femme brillante se voit propulsée dans la hiérarchie d’un conseil municipal par un maire intéressé semble-t-il à plusieurs titres par sa désormais protégée. Très vite, il lui fait part de ses sentiments et fait preuve d’assauts répétés qu’elle peine à contenir. Il insiste, la relance, l’empresse. Elle va flancher. Un moment d’égarement tout aussi vite réprimé au grand dam de son partenaire qui la met en doute , la culpabilise, et lui barre la route si bien balisée par ses soins. Un enchaînement fatal d’événements de plus en plus insupportables, des persécutions incessantes , elle est tétanisée, totalement sous l’emprise de son prédateur qui bénéficie de son statut de maire, populaire, sympathique et tellement séducteur. La réalisatrice Icíar Bollaín démonte ainsi habilement tout l’appareil destructeur d’un tel phénomène, relayé par l’excellente interprétation très expressive, très tendue de Mireia Oriol et Urko Olazabal. Elle dévoile comment le harcèlement sexuel se renforce à travers la culpabilisation de la victime, et la discrédite dans l’implacable mécanique orchestrée par le prédateur. Nevenka Fernández est restée digne jusqu’au bout. C’était là l’ordre moral qu’elle s’était fixé. Le film d’ Icíar Bollaín en atteste. Et lui rend justice, une seconde fois . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
ce film est un coup de poing. la 1e affaire #metoo en espagne, une histoire vraie qui a choqué le ce pays. le jeu des acteurs est juste et la réalisation est réaliste. c'est puissant.