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    DIRECT ACTION
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    🎬 RENGER 📼
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    7 196 abonnés 7 501 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 avril 2024
    Quelles sont les premières images qui vous viennent à l’esprit lorsque l’on vous évoque la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ? Des échauffourées entre des zadistes écologistes et les forces de police. Ce sont les seules images que les médias se seront évertuer à nous transmettre pendant toutes les années qu’aura duré l'occupation du site par les opposants au projet de l’aéroport du Grand Ouest (1650 hectares situés à 30min de Nantes).

    Guillaume Cailleau & Ben Russell ont décidé de nous montrer l’envers du décor, en s’immisçant au sein de l’une des plus grandes communautés d’activistes de France. Une immersion de plus de 3h30 durant lesquelles ils ont tout filmé pendant deux ans. On y découvre (entre-autres), la commémoration des dix ans de l’échec de l’Opération César et l’action menée par les Soulèvements de la Terre à Sainte-Soline (contre le projet des “méga-bassines”).

    Direct Action (2024) est composé quasi exclusivement de plans fixes (!), pas moins 410 plans oscillant entre 5 et 10 minutes chacun. La mise en scène se résume à ça, aucune caméra portée, très peu de pano et que des plans fixes à la fois longs et répétitifs (filmer en plan fixe un cheval, un type pétrir de la pâte à pain, des gars fendre des bûches, une nana retirer des mauvaises herbes, le phare de la Rolandière, un crêpier, un ferronnier, un agriculteur qui laboure son champs, des manifestants traversant un fossé et ainsi de suite, tout ça, pendant 5 à 10 minutes en plan fixe, sans le moindre dialogue, sincèrement, je n’ai pas saisi l’intérêt du projet).

    Nous faire découvrir de l’intérieur, le quotidien des zadistes, de cette façon, les réalisateurs auraient tout aussi bien pu réduire le film sur un format plus court et condensé de 90, voire 120 minutes (au lieu des 216 minutes). Alors certes, ils nous offrent un tout autre regard sur les zadistes, mais de cette manière, ce n’était clairement pas nécessaire. C’est répétitif, usant et fatiguant à la longue.

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    G B
    G B

    2 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 novembre 2024
    Ce film n'est pas un fiction, il informe sur le réel, c'est donc un documentaire. Ce documentaire a une forme et cette forme, de l'aveu même des réalisateurs, provient du monde de l'art contemporain.
    Le film est constitué d'un grand nombre de plans fixes d'une durée de 5 à 10 mn chacun. J'avais cru en compter une trentaine, il semble qu'ils soient plus nombreux. Quelques-uns de ces plans fixes m'ont intéressé, certains m'ont informé, beaucoup m'ont paru insignifiants. Si vous désirez réellement explorer en temps réel la temporalité lente de spoiler: la plantation des oignons, de l'épouillage de doryphores bourbeux, du limage d'une lame de tronçonneuse, ou du désherbage en dilettante
    , le mieux est de vous essayer vous-même à ce genre d'activité ou bien d'aller calmement observer celui qui les pratique. Vous retirerez davantage de fruits de la mise en pratique concrète de ces activités et vous entrerez certainement davantage en communion avec les zadistes en pratiquant vous-même, qu'en subissant le rythme lent et fastidieux de cette juxtaposition de plans disparates.
    Rappelons que le film dure plus de 3h30.
    Disons-le immédiatement vous en apprendrez peu sur la zad, sur son organisation, sur son histoire, sur les liens qui s'y tissent. Quelques plans intéressants portent également sur le combat des bassines de Sainte-Soline. Si vous souhaitez connaître la zad orientez-vous vers d'autres documentaires ou d'autres documents. Juxtaposer des tableaux sans les relier les uns aux autres, sans les replacer dans un ensemble, ne permet au final de rien comprendre vraiment. Quoi, dans la zad on habite, on se livre à diverses activités productives, politiques ou culturelles, on se rencontre... mais égrener des fragments sans les relier ne réussit pas au final à faire une cohérence forte.
    Si en revanche vous voulez faire l'expérience de vous obliger à éprouver la durée, durée des séquences en temps réel et durée du film, alors allez-y. Outre quelques séquences intéressantes, le véritable intérêt du film réside à mon sens dans l'expérience et le partage de la temporalité. Sauf que cette expérience est trompeuse : pratiquée en vrai, une activité manuelle répétitive vécue à un rythme humain ou animal - comme une activité maraîchère par exemple - engage le corps et permet la pensée ou la rêverie. La grande différence ici est que l'activité est uniquement vue et non vécue : sa temporalité lente atteint rapidement à l'ennui et même parfois à l'insignifiance, quand elle est d'un autre poids et d'une autre densité dans la vie.
    Un documentaire donc, mais dans une forme d'art contemporain. Un film peu informatif, inutilement long et qui pour moi abuse de la prétention à nous faire partager la durée de certaines des activités des zadistes. Pas un mauvais film, une œuvre qui paraît sincère, mais il y a mieux à faire que d'aller le voir pour rejoindre les zadistes et les comprendre : contemplez les nuages en vrai, entretenez votre jardin, construisez quelque chose, caressez un animal, jouez avec des enfants... et pour la zad, allez voir de vrais documentaires.
    En définitive, une expérience particulière à voir si l'on s'y sent vraiment prêt.
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