Un très mauvais film et l'une des pires comédies françaises qu'il m'ait été donné de voir, avec un scénario identique à celui des précédents volets de la saga des "Visiteurs" : durant
la Guerre de Cent ans, le duc français Thibault de Malfète s'apprête à épouser Rosaline, la fille du roi de Grande-Bretagne. Cependant, Earl de Warrick a l'intention de s'opposer au mariage. Une sorcière lui a concocté une potion à offrir au duc Thibault. Celui-ci, ne soupçonnant pas la traîtrise, l'ingurgite. Aussitôt victime d'hallucinations, il tue accidentellement sa bien-aimée. Un geste irréversible qui lui vaut la peine de mort. Le duc Thibault est toutefois sauvé par son fidèle serviteur, André le Pâté, et le magicien anglais. Celui-ci leur prépare un breuvage qui leur permettra de remonter le temps et ainsi de pouvoir empêcher la mort de Rosaline. Mais il oublie d'inclure dans la potion un élément crucial et les deux hommes se retrouvent plongés dans les couloirs du temps. Les deux lascars aboutissent en l'an 2000 à Chicago, dans une chambre reconstruite dans un grand musée à l'occasion d'une exposition sur le Moyen-Âge. Cet événement culturel a été organisé par la conservatrice Julia Malfète qui n'est autre que la descendante de Rosaline et qui constitue la clé de leur retour chez eux
. Trois ans après "Les couloirs du temps", "Les Visiteurs" reviennent au cinéma avec un troisième film. Étonnamment, ce nouveau long-métrage n'est pas une véritable suite mais un remake américain du premier film sorti en 1993. C'est de nouveau Jean-Marie Poiré qui réalise ce remake, et Christian Clavier et Jean Reno reprennent leurs rôles, bien que les noms des personnages aient changé. On retrouve donc les grandes lignes du premier film : au Moyen Âge, après avoir été empoisonné, Thibault, le comte de Malfète, tue accidentellement sa promise. Condamné à mort, Thibault va faire appel à un enchanteur qui va le renvoyer avec son écuyer, André le Pâté, dans le temps pour changer le cours des événements. Malheureusement, les choses ne vont pas se dérouler comme prévu et Thibault et André vont se retrouver en l'an 2000 à Chicago. Le comte de Malfète va y rencontrer Julia, sa descendante, qui va devoir l'aider à retourner à son époque alors que son fiancé, Hunter, fait tout pour qu'elle revende l'héritage de la famille Malfète. A quelques détails près, on a donc un long-métrage qui fait juste du copié-collé du premier film de la franchise, et c'est bien ça le gros problème de cet épisode. Il n'amène strictement rien, il ne sert à rien. Il ne propose aucun développement, ni des personnages, ni de l'univers de la franchise. Donc, à part quelques situations inédites (comme la scène de l'ascenseur par exemple) qui restent très superficielles, ce nouveau film reste extrêmement prévisible et en plus, rempli de facilités scénaristiques. Heureusement, le long-métrage reste assez bien rythmé. Je ne me suis pas du tout ennuyé, on pourra juste reprocher certaines transitions encore trop rapides et trop brusques. Au niveau de l'ambiance, le film tente de mélanger de l'humour avec des scènes d'action et quelques séquences remplies de bons sentiments et des questionnements sur l'émancipation. Le problème, c'est que les acteurs et les situations ont du mal à avoir l'air naturels, et l'humour est très souvent poussif (peut-être que le réalisateur était trop obsédé par l'envie d'égaler le premier film) donc il ne peut pas fonctionner. Si on rajoute à ça le fait que le côté "film de chevalerie" est mis largement sur la touche, le film a vraiment du mal à retrouver l'ambiance qui avait fait le succès des deux premiers volets de la franchise. Au niveau du casting, Jean Reno et Christian Clavier sont toujours aussi bons dans leurs rôles. Par contre, les autres acteurs du film ont une très nette tendance à surjouer. C'est ce que je disais précédemment, ils n'arrivent pas à avoir l'air naturels. De même, les personnages sont vraiment trop peu développés, et sont même parfois très clichés. Pour ce qui est des décors, le Moyen Âge est de nouveau très bien réalisé, et je dois reconnaître une bonne idée dans le film, c'est celle d'avoir placé l'action dans une grande ville américaine très modernisée. Cela renforce énormément le contraste entre l'époque moderne et le Moyen Âge. Enfin, j'ai été un peu déçu par la bande originale que je trouve nettement moins bonne que celles des deux premiers films. Celle-ci est beaucoup trop classique pour pouvoir vraiment nous marquer. Pour conclure, il n'y a pas grand-chose à dire sur "Les Visiteurs en Amérique". C'est une grosse déception, je n'ai vraiment pas accroché à ce film. La seule bonne idée du film, c'est d'avoir placé l'action à Chicago. Autrement, l'histoire n'amène strictement rien à la franchise, c'est juste un pur copié-collé sans utilité. A force de trop vouloir égaler le premier film de la saga, sans rien comprendre à ce qui faisait vraiment son charme, celui-ci n'arrive pas à être naturel et n'arrive donc pas à être aussi drôle que les deux autres épisodes. "Les Visiteurs en Amérique" est donc un très mauvais remake d'un film français totalement culte qui, en plus, n'en avait pas besoin...