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2,5
Publiée le 9 mai 2013
Le scènario de cette femme de mènage qui colporte les secrets de ses diffèrents employeurs n'est en fait qu'un prètexte pour que s'exprime la verve de Michel Audiard! C'est à ce niveau aussi qu'il faut situer ce dernier au box-office français de la comèdie des annèes 60-70! Scènariste, dialoguiste puis rèalisateur, Audiard n'a apportè au cinèma commercial qu'un ton vigoureux où le rèalisme du vocabulaire ("J'ai dèjà vu des faux-culs...mais vous êtes une synthèse"), plutôt que cèlinien comme le voudrait l'auteur, ne fait qu'èvoquer un pastiche de la sèrie noire! Certes, Annie Girardot ne boit pas, ne fume pas, ne drague pas, mais elle cause formidablement aux côtès d'acteurs populaires tels que Bernard Blier, Mireille Darc ou Jean Carmet! Suite du même tonneau, "Elle cause plus...elle flingue", rèalisèe en 1972, avec cette fois une Girardot en princesse d'un bidonville de Champigny-sur-Marne...
Ah là-là... . Pitreries, abattage des comédiens, vengeances en chaînes, dialogues crépitants, rôles détroussés et léchés à gros traits... . Michel Audiard ne va pas dans la dentelle, se perd dans sa réalisation calamiteuse et son scénario des plus brouillons, mais reste toujours aussi bon dans les dialogues (Blier à Girardot : "Je fais pousser des poireaux" ou "Ah oui !, ça, c'est une tâche de vin"), fort heureusement. Avec cette troupe complètement enthousiaste (Darc, Blier, Girardot, Carmet, Darras, ...) et finement agrémenté du non moins regretté Sim, nous avons droit à une pochade policière drôlatique dont nos zygomatiques ne sortiront pas indemne. Tant mieux, car c'est tout dont nous avions besoin. Merci Michel et tous les autres ! Monsieur Audiard, votre pochade ne casse pas trois pattes à votre canard !
Le scénariste/dialoguiste roi des années 50 et 60 aura tâté de la mise en scène au mitan de sa carrière. De 1968 à 1974 ce sont 8 films aux titres à rallonge qui auront été mis en chantier par le « petit cycliste » comme le surnommait Gabin. Ses nombreuses collaborations avec tout le gratin du cinéma populaire français lui permettent de solliciter tous les talents qui ne se font pas prier pour venir cabotiner chez Audiard qui laisse vagabonder dans des œuvres un peu foutraques son esprit libertaire tendance anarchiste. Un peu dans l’esprit de Mocky ou de Jean Yanne qui au même moment sortent leurs meilleures œuvres, il dézingue des pans entiers de la société n’épargnant personne mais affirmant malgré tout une sympathie à peine voilée pour les gens de petite condition. Adaptant un roman de Fred Kassak (Bonne vie et meurtres) il nous concocte en y ajoutant les bons mots habituels qui ont fait sa réputation, une comédie délicieuse sur le thème du chantage en cascade qui finit par se mordre la queue. La femme de ménage qui « entend tout mais ne dit jamais rien » comme il se doit, va mettre en relation un trio d’enfer composé de Sim, Bernard Blier et Mireille Darc. C’est un régal de voir gentiment l’absurde mécanique se mettre en place jusqu’à ce que les trois maîtres chanteurs selon un réflexe devenu pavlovien finissent par s’échanger des liasses de billets faites de papier journaux sans qu’aucun des trois ne s’en offusque. On nage en plein délire mais on y adhère volontiers, tellement les acteurs semblent prendre plaisir à cette réjouissante pochade. Blier une fois de plus est grandiose en petit banquier libidineux , entraînant dans son sillage Mireille Darc et Sim qui tiennent à lui rendre coup pour coup. Annie Girardot qui est alors à son zénith de popularité se fraye un chemin au milieu de ce trio infernal pour tirer les marrons du feu à la toute fin du film. Un régal qui ne réjouira pas forcément les esthètes qui considéreront sans doute que souvent Audiard charge un peu trop la barque. Il suffit pourtant de monter dedans pour s’y sentir fort à son aise.
Michel Audiard est très nettement plus reconnu pour ses talents de dialoguiste truculent,que pour ses réalisations paillardes.Et pourtant,"Elle boit pas,elle fume pas,elle drague pas,mais...elle cause!"(1969) séduit un temps,par son refus de prendre au sérieux,par son ton volontiers provocateur,ou tout du moins anti-conformiste.Une femme de ménage roublarde,exerce un chantage sur chacun de ses 3 employeurs,qui s'emploient ensuite à se faire chanter mutuellement.Totalement farfelu et libérateur.Annie Girardot s'amuse pleinement à semer la zizanie.Bernard Blier offre lui un grand numéro de cabotinage,doublé de sarcasmes,en employé de banque lubrique.On retrouve aussi la divine Mireille Darc en présentatrice télé,ayant participée plus jeune aux ballets rose(en référence à une célèbre affaire de moeurs),et Sim en père religieux qui se travestit la nuit en libellule chanteuse.Si le procédé des chantages est très ludique,il perd de sa force par sa redondance,ses excentricités et une fin en totale roue libre avec Girardot qui se rêve en comtesse.Dernière chose,les dialogues sont bizarrement un peu ternes.
Il est quelques films français que je peux regarder en boucle et y découvrir de nouvelles choses (dialogues, second plan...) PLV : une histoire simple, des acteurs excellents, un moment de divertissement
Je vous avoue que certains films d'Audiard me sortent un peu par le nez (Le Cri du cormoran ...) mais je me suis laissé aller devant celui-ci, léger et semblant échapper aux parfois trop "lourd" texte de l'auteur. De plus, quelle joie, Sim, fais partie du délire ! Comme souvent, la fin part en cacahuète mais heureusement le générique arrive alors assez vite. J'ajouterais que j'ai trouvé le film fort peu vieillit
Le film souffre de passages un peu creux dommage car il y a des petites scènes réussites avec de bon dialogues. Il y aussi les contrastes du passage des années 60 à 70.
On se demande que dire sur un film si connu et déjà tant critiqué. On ne peut rien ajouter sur le scénario et les dialogues brillants de Audiard, on a le sourire aux lèvres quasiment à chaque réplique ciselée comme un vrai bijou. On ne peut rien ajouter sur les acteurs tous dirigés de main de maître et donnant leur meilleur : Annie Girardot, Bernard Blier, Mireille Darc, Sim, Jean Carmet... Bref, on a rien à en dire, mais autant le dire tout de même. Une perle.