Quentin Dupieux est un réalisateur dont les œuvres divisent à chaque fois le public, et ce sera certainement une nouvelle fois ici. Il faut dire que son cinéma est extrêmement radical, et même s’il me laisse souvent sur le côté, son univers absurde me fascine.
Et parfois il me choppe, comme ce fut récemment le cas avec INCROYABLE MAIS VRAI… ou ici LE DEUXIÈME ACTE…
Comme toujours, il est difficile de parler d’un de ses films sans trop en dévoiler, car il repose énormément sur leurs côté high concept, donc je vais me limiter au synopsis officiel.
Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part.
Il nous propose ici son film le plus accessible, et peut être même le plus drôle, on rit même énormément…
Avec un côté méta délirant et un cynisme assez jouissif, il va jouer avec le spectateur et critiquer le cinéma français, ainsi que ces acteurs.
C’est son troisième film en un an et ce n’est peut-être pas anodin, car on a presque l’impression qu’avec celui-ci, il nous offre un triptyque sur l’art. Après le théâtre dans YANNICK et la peinture dans DAAAAAALI !, c’est donc au tour du cinéma de passer à la moulinette du réalisateur…
Alors, ce n’est pas forcément toujours subtil, mais le film est souvent bien plus profond qu’il n’y parait…
Tout y passera, de la cancel culture, au mouvement #metoo, en passant par l’IA ou l’ego et l’entre-soi des stars. Et c’est d’ailleurs quand les acteurs se moquent d’eux-mêmes avec une autodérision savoureuse que le film est le plus efficace.
Garrel, Lindon, Quenard et Seydoux sont admirablement dirigés et prennent un véritable plaisir à jouer, dans tous les sens du terme...
C’est un délice de les voir délivrer les tonnes de dialogues, car oui, le film est extrêmement bavard. Ça enchaine les joutes verbales et les dialogues ciselés…
Mais, la cerise sur le gâteau, c’est la découverte de Manuel Guillon. Inconnu jusqu’alors, il n’a pas à rougir du quatuor de stars, et vient même voler la vedette en proposant surement les scènes les plus hilarantes du film.
Et même si j’ai trouvé la fin moins aboutie, il n’en reste pas moins un grand moment de divertissement et à mon sens le meilleur film du réalisateur…
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