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Coric Bernard
382 abonnés
607 critiques
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2,5
Publiée le 25 février 2024
Ce film israelien d’Amos GITAI est assez déroutant dans son déroulé. Le réalisateur a choisi de tourner dans une sorte de huis clos semi fermé dans les couloirs et sous-sol d’un grand ensemble immobilier. On assiste à une succession de monologues et d’incantations. Le scénario demeure assez touffu, austère et difficilement déchiffrable.
Entre les monologues des uns, citations, lectures et les soliloques de’Irene Jacob qui joue la folle, on se demande comment tenir plus d’une heure. Une actrice - arabe israélienne - se déguise en se fixant une corne sur le front et là, la confirmation que l’on va aller vers des minutes éprouvantes. Puis, la pelote est déroulée. Pour avoir vu pas mal de films de Amos Gitaï, celui-ci est le même qu’un Tramway à Jérusalem, Laila in Haifa, procédé identique, une accumulation de textes touffus, une mise en scène minimale malgré les beaux plans et avec toujours le même casting. Mais pourquoi ? Les scènes s’enchaînent dans une guirlande de.situations pour en passer à une autre et ainsi de suite tout au long du film. Pourtant, le conflit israélo palestinien méritait bien mieux.
Redondant et tellement mais tellement ennuyeux malgré beaucoup d’effets, la grandiloquence et le fabuleux texte de Ionesco, Rhinoceros. Les actualités au Proche-Orient m’ont poussé à ne pas rater ce film d’Amos Gitaï, réalisateur décevant depuis quelques années. J’ai vu Kadosh une bonne dizaine de fois. Mais là, tout est trop. L’ambition d’adapter Ionesco qui est un risque, de la transposer dans un HLM des années 60 tout aussi risqué. La distribution est exactement la même à deux trois actrices près, que son précédent film Laila in Haifa et sa dernière pièce de théâtre adaptée, elle, de 3 de ses films des années 80. Même procédé. Les acteurs sont vraiment inégaux et c’est super gênant. La proposition d’IreneJacob est déroutante, pas agréable à voir et pourtant je l’adore. Le reste de la distribution erre entre performance théâtrale pour certains et pour d’autres limite série Z. On va attendre un meilleur film d’Amos Gitaï ou revoir Kadosh.
Vu au festival de Berlin en avant-première. Une vraie déception alors que le réalisateur avait un boulevard pour faire un film extraordinaire. Les événements actuels auraient pu l’inspirer. Ce n’est pas le cas. Plus de 40 ans d’expérience aurait pu lui éviter les mêmes écueils que dans ces derniers films. On y croyait. Prenant pour départ la pièce d’Eugène Ionesco Rhinocéros, le réalisateur en a tiré une fable sur l’entente dans le conflit israélo palestinien, dans un immeuble type HLM, mélangeant (recette utilisée pour ses précédents films - ce manque d’écriture commence à se voir) plusieurs personnages déclamant (comme dans ses précédents films) des textes sur la situation au ProcheOrient (comme dans ses précédents films) joués par des acteurs (les mêmes que dans ses précédents films. Yael Abecassis, Hana Laszlo sont perdues, comment peut-on mal les diriger à ce point ? Irène Jacob au jeu habituellement admiré est là comme perdue, mal dirigée, jouant un personnage que l’on ne comprend pas. On peut avoir une bonne actrice, des moyens financiers, un bon texte servant de matériel et faire un mauvais film. À force d’utiliser les mêmes recettes, Amos Gitaï s’est perdu. Désillusion et déception.
Amos Gitaï est sans doute le plus grand réalisateur israélien. C’est par lui que le cinéma de ce pays s’est fait connaître au monde dans les années 90, avec des oeuvres aussi saisissantes que "Kadosh" ou "Kippour". À soixante-dix ans passés, il n’a rien perdu de son énergie et de sa détermination. Alors qu’il aurait pu céder aux sirènes du mainstream et de l’entertainment, il continue à bricoler ses films sans rien euphémiser de son engagement politique en faveur de la paix.
L’idée de "Shikun" lui est venue alors qu’il travaillait sur la mise en scène de "House", une pièce de théâtre inspirée de son tout premier film, "House", tourné en 1980, sur la reconstruction d’une maison à Jérusalem qui avait appartenu à des Palestiniens avant 1948. Alors qu’Amos Gitaï manifestait chaque jour contre le projet de Benjamin Netanyahou de réduire l’indépendance de la Justice, le réalisateur relisait "Rhinocéros" de Ionesco. Il a été frappé par l’actualité de cette pièce, métaphore anti-totalitariste écrite en 1959 par un écrivain roumain réfugié en France.
Il a décidé de la mettre en scène – en y intercalant d’autres textes, un poème de Mahmoud Darwich et un texte de Amira Hass. Il a tourné dans un immense immeuble HLM de la périphérie de Beer-Sheva, dans le Néguev, qui a donné son nom au film, ainsi que dans les sous-sols abandonnés de l’ancienne gare routière de Tel Aviv.
Le résultat est déconcertant sinon décevant. La raison de ma déception s’explique peut-être par ma relation à la pièce de Ionesco, que j’avais étudiée au lycée (ou au collège ?) sans y rien comprendre, ce qui avait fait naître chez le bon élève que j’étais alors une immense frustration.
Amos Gitaï opte pour le plan-séquence pour suivre l’héroïne interprétée par Irène Jacob – qui est venue à l’Arlequin présenter ce film – dont on comprend qu’elle interprète non seulement le rôle de Daisy, mais celui de tous les protagonistes de la pièce. Tout au long du film, elle porte le même T-shirt vert, censé peut-être rappeler la couleur de la peau des rhinoceros. Son interprétation est impressionnante mais la tâche qu’on lui assigne lui fait perdre toute cohérence. On la voit à la fois, comme Jean, se transformer en pachyderme et, comme Bérenger, refuser de capituler jusqu’au dernier souffle : « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas ! »
"Shikun" est un geste politique. C’est un hymne à la résistance et à la fraternité, notamment envers les réfugiés. C’est aussi un happening théâtral. Mais tout cela ne fait pas un film, aussi grande que soit notre déférence à son réalisateur.
C’est un plaisir coupable fait de nostalgie qu’on ressent à la vision de "Shikun", le nouveau film de Amos Gitaï. Ce film, en effet, nous transporte 64 ans, en arrière, en 1960, année qui vit la première représentation française de « Rhinocéros » , une des pièces les plus connues de Eugène Ionesco et dont le film est une adaptation très libre. 1960 est également l’année qui vit la sortie de A bout de souffle, le premier long métrage de Jean-Luc Godard, or la mise en scène de "Shikun" se situe quelque part entre le cinéma de Godard et "Dogville" de Lars Van Trier. « Rhinoceros » est une pièce qu’on range dans le théâtre de l’absurde et que Ionesco a écrite en réaction à la montée du totalitarisme dans les années 30 afin de montrer les dangers du conformisme qui, en gommant la pensée individuelle des individus, ouvre la porte en grand à des régimes autoritaires. Suite et fin sur https://www.critique-film.fr/critique-shikun/
Un film très complet où se mêlent récits historiques, scènes théâtrales et allégories pacifistes ; accompagnés tout du long par une mélodie rythmique. J’ai adoré l’échange cadencé entre la jeune femme et le grand père. Irène Jacob y est épatante. Du cinema qui reste …
Une adaptation réussie du rhinocéros de Ionesco dans un huit clos multiculturel au cœur d’un hlm israélien. On a aimé le jeux d’acteur et le travail de l’image. Un film qui fait réfléchir à ce qui se passe actuellement.
Quand Amos Guitaï rencontre Ionesco, un film parabole surprenant et captivant. Ce Shikun est une Tour de Babel improbable, si représentative d'Israël aujourd'hui. Un des meilleurs rôles d'Irène Jacob !