Un an après les attentats du 11 septembre 2001, le photographe Claude Baechtold se laisse embarquer par deux reporters de guerre dans un road-trip à travers l’Afghanistan…
C’est l’histoire de trois doux-dingues qui décident de faire un périple à travers l’Afghanistan en guerre, un reporter de guerre (Serge Michel, journaliste pour Le Figaro), un photographe de guerre (Paolo Woods) et un... faux journaliste (Claude Baechtold). Sur place, ils vont aller de surprise en surprise et frôler la mort à chaque tournant.
Riverboom (2024) est un improbable road-trip, imaginez l’émission “Strip-Tease” délocalisée en pleine zone de guerre où sur place, les 3 compères vont rapidement découvrir que la coalition internationale menée par les États-Unis est totalement déconnectée de la réalité. Tout y est tellement surréaliste et pourtant tout est vrai.
C’est armé d’une fausse carte de presse et d’une caméra DV bas de gamme achetée dans un bazar à Kaboul que Claude Baechtold va filmer leur incroyable voyage. C’est la première fois qu’il utilise cette caméra, les premières prises sont mémorables (il oublie d’activer le son) et les plans sont hasardeux. C’est bel et bien l’amateurisme qui se dégage du film qui viendra faire toute la différence et rendre cette histoire encore plus loufoque qu’elle ne l’était déjà (d’ailleurs, toutes les rushs seront perdus et ne réapparaîtront que 2 décennies plus tard).
Un found-footage délirant qui vient casser la morosité d’un voyage en Afghanistan, grâce à un savant mélange d’humour noir, d’autodérision et d’absurdité. Claude Baechtold parvient habilement à nous retranscrire l’étrange atmosphère qui régnait lors de ce voyage, tout en nous faisant un rappel historique du pays (notamment l’invasion de l’URSS, la confrontation avec les moudjahidines et ce clin d’oeil à Rambo III - 1988).
Un documentaire subversif, drôle et décomplexé (malgré le contexte). Un voyage qui sort des sentiers battus et devrait, à coup sûr, en départager plus d’un.
Vu en avant-première ce soir. Messieurs Mesdames on tient ici l’une des meilleures pépites du cinéma français de ces dernières années. A mis chemin entre le documentaire et le road movie ce film est tout simplement beau. Les images réel utilisées couplé aux superbes jeux de voix off offre une expérience phénoménale. La justesse du rythme, du montage et de la bande son nous plongent dans une aventure hyper attachante. On s’attache au personnage comme jamais, spoiler: les passages où Claudes évoque la mort de ses parents m’ont vraiment chamboulé.
Si vous en avez l’occasion foncez le voir c’est beau c’est drôle c’est attachant et c’est beau (oui encore). Véritable pépite à ne pas rater, vu la faible production il deviendra sûrement un lost media d’ici quelques années.
Faire un documentaire drôlatique sur l'Afghanistan post 11 septembre, le pari pouvait paraitre osé, et pourtant le résultat est tout simplement formidable. Il y a un côté feel good dans l'escapade de ces têtes brûlées et de ce froussard qui tient la caméra, où tout parait trop surréaliste pour être vrai. Et historiquement ce film est assez précieux, tant il montre en quelques images l'impréparation américaine.
Serge, un journaliste passionné par son travail... Paolo, un photographe reporter de guerre, plein d'optimisme, joie de vivre et le tout saupoudré d'inconscience ... et Claude un jeune suisse qui s'improvise cinéaste et qui est notre narrateur ... Tous les trois s'embarquent pour un tour complet en Afghanistan, au lendemain des attentats du 11 septembre ! Pour comprendre, pour voir , pour raconter ! Et avec une bonne étoile, ils vont vivre un périple hors du commun ! Un documentaire riche qui parle à la fois du lieu, du contexte et des enjeux et de la vie de ces trois jeunes avec de l'humour, du vécu ... Il faut absolument aller le voir !!!
Ce film m’a énormément touché et fait rire, car c’est en effet le rire et le coté humoristique qui anime tout le film. C’est un part pris très fort car les sujets abordés sont la guerre, la mort qui sont habituellement abordés de façon très sombre et triste. Ce part pris permet au réalisateur de s’approprier le film de façon personnelle mais aussi de traiter des sujets sombres d’un autre côté, qui n’est jamais montré aux spectateurs. En effet c’est très rare dans des documentaires de guerre d’évoquer des moments de joie comme ici les repas partagés avec des afghans ou bien la découverte inattendue d’un champ de cannabis. Ce choix du réalisateur permet d’une façon de se moquer de cette idée que les occidentaux sont très puissant et qu’ils ont la main mise sur tout. Il utilise une voix off qui devient le guide du spectateur tout le long du film, ce choix permet une réelle proximité entre le public et le réalisateur car c’est son point de vu sur la situation que l’on épouse. e plus cela lui permet de rajouter une touche plus personnelle au film, notamment quand il évoque la mort de ses parents, ou ses propres inquiétudes qu’il ne partage pas forcément avec ses collègues
J’aimerai également évoqué l’emploi du réalisateur à ajouter des photos au film; cela apporte un autre point de vue mais aussi une découverte sur des paysages, des peuples que nous, occidentaux, ne connaissons pas. D’autant que les photos sont en couleurs: il y a beaucoup de vert et de rouge. Toutes deux des couleurs primaires, qui ont un réel impact sur la qualité des cadres présentés et l’aspect visuel. Le rouge est souvent lié à l’amour mais aussi au danger imminent. Dans le film certes il y a beaucoup d’amour représenté avec des enfants qui sont en groupe, comme si ils étaient inséparables, mais il y a toujours en arrière plan une touche de rouge comme si elle prévenait le spectateur du danger que courent ces enfants. Nous pouvons d’ailleurs faire le lien avec le film Shining de Kubrick où la couleur rouge est fortement présente, elle entoure les personnages et elle les prévient dès le début du film l’atmosphère sombre des événements à venir.
Un OVNI suisse, un peu comme "Les grandes ondes (à l'ouest)". Ici le sujet est sérieux, très sérieux, puisqu'on est en Afghanistan peu de temps après les attentats de 2001. Mais ces suisses là ne se départissent jamais de leur humour, même dans les pires situations… et c'est peut-être ça qui leur sauve la vie ! Prix du public au festival Premiers Plans d'Angers 2024.