Pour son premier long-métrage, Barbara Schulz décide de mettre en scène un film de genre français et plus précisément un film d'aventure. Tout de suite, on se dit que le projet est casse-gueule, tout simplement car le film d'aventure n'est que trop rare en France et puis que, même si les films de genre ont une nette tendance vers la hausse qualitativement parlant depuis quelques temps, on reste encore amers des navets, entre autres, du début des années 2000. Mais finalement, c'est très bon ! Je fais effectivement partie de ces spectateurs qui ont aimé le film même si ce dernier n'est bien-sûr pas exempt de défauts. En fait, ce ne sont pas vraiment des défauts mais plus des clichés que le film aligne pendant une heure et demie (ce qui prouve, d'un autre côté, une excellente maitrise des codes du genre par la scénariste/réalisatrice). En effet, nous retrouvons un archéologue un peu dans son monde, à la recherche d'un trésor égyptien qui aurait été ramené à Paris pendant les conquêtes napoléoniennes ; une bonne occasion pour lui de reprendre contact avec sa famille et notamment sa fille et son petit-fils. Bon voilà, on est clairement face à un personnage sacrément archétypal dans un univers, également très cliché. Parce-qu'il y a bien évidemment des antagonistes, des pilleurs, des faussaires etc. enfin toute une galerie de personnages bien archétypaux. D'ailleurs, pas mal de gens ont comparés le film et son concept à "Indiana Jones" mais j'aurai plutôt tendance à me tourner vers "Benjamin Gates" car on a plus l'énergie de ce dernier, et puis j'apprécie beaucoup "Benjamin Gates" (ceci explique peut-être cela). C'est-à-dire que si l'on déplace l'action des États-Unis à Paris, on a grosso-modo la même histoire ou en tout cas les mêmes ficèles, même concernant la thématique de la famille d'ailleurs (beaucoup plus exploitée dans le second opus il me semble). Mais même si c'est cliché, même si c'est du déjà-vu, eh bien, on se prend très vite au jeu ! En effet, l'histoire parvient à captiver le spectateur et le film est tout juste bien dosé en humour, c'est-à-dire que les dialogues sont très drôles sans jamais tomber dans la bouffonnerie et le lot de bons sentiments n'est pas si étouffant, je dois dire que c'est même plutôt l'inverse en apportant de la fraicheur à l'intrigue (notamment lorsque les trois personnages se mettent à chercher ensemble des indices). De plus, Fabrice Luchini excelle dans ce genre de personnage, se jouant par moment presque lui-même, Julia Piaton livre une très bonne performance, de même que le jeune Gavril Dartevelle. Alors oui, j'admets bien volontiers que "Le Secret de Khéops" n'est jamais subtil, qu'il prend des raccourcis narratifs assez grossiers et ne tente jamais de sortir des sentiers battus du genre mais n'en reste pas moins très sympathique !