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Roub E.
986 abonnés
5 024 critiques
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3,5
Publiée le 11 décembre 2023
Un thriller vraiment bien tenu où la frustration des hommes va exploser au cours d une chasse aux lapins. Les différents personnages sont parfaitement caractérisés et la manière dont les abus de positions de force et les rancœurs montent en pression sont les grands intérêts du film.
Comme souligné plus bas, il est effectivement facile de dire aujourd'hui que cette "Chasse" est une allégorie du Franquisme. Mais, ce n'était pas forcément aussi évident pour celles et ceux qui ont vu ce film en 1974 ou quelques années après. Même s'il était possible d'avoir une petite idée sur la question. Le terrain de chasse désigné pour cette partie de chasse aux lapins, certains propos tenus par Paco à l'encontre des manchots et des boîteux sont autant d'indices qui laissent à penser que les trois potes ici présentés ont fait partie du camp fasciste à l'époque de la Guerre Civile Espagnole. A part ça,le film est très bon. Très abrupt et adoptant volontairement un rythme lent. Plus le film défile, plus on se fait une idée du dénouement qui, lui aussi, sera abrupt. Quant aux scènes de chasse...autant vous dire d'emblée quiconque a vu le furet se faufiler dans le terrier s'en souviendra toute sa vie. Le seul reproche à faire et que les échanges entre Paco, José et Luis manquent de vigueur alors qu'il est clair et net, après 10 minutes passées emsemble, qu'ils ne peuvent plus se voir en peinture.
Ours d'argent au festival de Berlin, " la chasse" est un des films emblématiques du réalisateur.
Réalisé pendant sa période de jeunesse et avant sa série de neuf films qui ont pour interprétation principale sa compagne de l'époque Géraldine Chaplin, c'est une réussite.
Le prétexte à cette histoire métaphorique des années du franquisme est une chasse aux lapins qui réunit plusieurs amis. Leur médiocrité, leur égoïsme et leur vacuité morale sont peu à peu mises à jour, avant la catharsis finale. Finalement c'est un coup de griffes donné au régime espagnol de la dictature qui dirigeait le pays.
La première partie est absolument admirable. Magnifiquement filmé et rondement menée malgré l'aridité du scénario, Saura montre ici l'étendue de son immense talent, aujourd'hui parfois contesté par certains spectateurs qui en seront restés à "cria cuervos" sans approfondir le reste de sa filmographie.
La seconde partie très honorable, est certes un peu moins accomplie et donne le sentiment que Saura l'expédie trop rapidement.
L'ensemble de la distribution est formidable et la photographie est proposée dans un noir et blanc splendide.
Difficilement visible en salle, c'est pourtant un très bon film que je recommande sans réserve. A mes yeux, c'est sans aucun doute une des meilleures réussites de Saura et un grand film tout court.
En 1966, le réalisateur espagnol Carlos Saura livre un film sombre dans lequel les relations humaines sont comparées à celles du monde animal. L’histoire de ces trois anciens amis qui se retrouvent pour une partie de chasse donne lieu à des règlements de compte sans concession. Avec une mise en scène très soignée et de nombreux plans fixes sur le visage des acteurs, on ressent parfaitement l’ambiance étouffante de cette journée ensoleillée. Malheureusement, on éprouve quelques difficultés à se passionner pour ce récit tant les rancœurs entre les uns et les autres restent laborieusement exposées. Bref, une métaphore complexe sur la dénonciation de la violence.
Règlement de compte autour d’une partie de chasse aux lapins. Métaphore du franquisme, un drame sec et abrupt mais pas super captivant, qui montre le comportement sauvage et brutal de l’homme envers les plus faibles.
Ce film (l’un des premiers) de Carlos Saura a un côté singulier, voire expérimental. Par le décor, réduit à sa plus simple expression, celle de paysages désertiques plombés par la chaleur d’été. Par l’absence d’« intrigue » au sens conventionnel du terme ; il n’ y a pas d’histoire, seulement des allusions , des souvenirs lointains et enfouis, des pulsions de moins en moins contrôlables. Ce petit univers, celui d’une partie de chasse entre quatre « amis », a un goût de violence qui renvoie à la guerre civile, à laquelle les protagonistes ont participé, et au Franquisme qui lui a succédé. La tension monte inexorablement, avec les confidences des uns et les manipulations des autres, jusqu’au point de non-retour. Au milieu de ces hommes forgés par leur sombre passé, qui ne parviennent pas à s’en extraire, Saura a magnifiquement placé un personnage porteur d’espoir, la jeune Carmen, naturelle et spontanée, dont il souhaite qu’elle représente l’avenir de l’Espagne.
Un des premiers films de Saura, bénéficiant d'un beau noir et blanc sous le soleil accablant de la région de Tolède, où se débattent des amateurs de chasse au lapin et de furets rabatteurs. Le piège finira par se refermer sur trois des quatre protagonistes, les vieux amis qui auront constaté - au cours de cette journée de tuerie - que leurs intérêts se sont bien éloignés au fil des années. Témoin de ce drame, le jeune beau-frère de l'un des camarades assistera impuissant à l'exacerbation des différends. On y voit également la misère de l'Espagne profonde, de ses employés qui cherchent à survivre dans un environnement isolé et hostile. Une oeuvre intéressante d'un jeune cinéaste prometteur, passé maître de la parabole sous un régime autoritaire et censeur.
Ils se retrouvent huit ans après la guerre (côté nationaliste) au même endroit (près de Toléde, aride, sous une chaleur accablante bien rendue) pour une partie de chasse au lapin, particulièrement insupportable (fondation BB s’abstenir). Mais les dissensions, les rancunes et les jalousies réapparaissent amplifiées par les difficultés de la vie, et le frénétique carnage change de victimes. La mise en scène est excellente – on étouffe - et les analyses des personnages sont très soignées, y compris pour les seconds rôles (Carmen, son père). Un film d’auteur réussi justement récompensé à Berlin.
Le premier véritable film de Carlos Saura. Une histoire de chasse au lapin qui dégénère. Un film sec et abrupt, qui fait froid dans le dos, sur le comportement animal de l'homme, sa veulerie, son désir d'humilier les plus faibles. Une parabole évidente (facile de le dire aujourd'hui) du régime franquiste, et de la bourgeoisie qui le soutient, et des exactions de la police pendant les années 60. La chasse au lapin, en elle-même, est d'une sauvagerie peu supportable.
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3,5
Publiée le 16 janvier 2015
La situation politique en Espagne ayant ètè ce que nous savons, le cinèma espagnol a eu particulièrement du mal à s'exprimer! Pourtant, en dehors des tentatives isolèes de cinèastes comme Berlanga ou Bardem, depuis 1965, une oeuvre s'est crèèe, lentement et silencieusement, presque discrètement, malgrè les interdits et la censure sous toutes ses formes! En 1965 donc, c'est "La Caza" de Carlos Saura, oeuvre violente, cruelle et profondèment espagnole! D'abord chasse sportive au lapin, devenant rapidement une chasse à l'homme, ce film affirme son originalitè et surtout son authenticitè, abordant dèlibèrement la situation de l'Espagne contemporaine (sujet tabou entre tous) et à partir de ce film Saura ira de plus en plus loin, « biaisant » par tous les moyens pour parfaire son portrait de la sociètè espagnole, au travers d'alibis divers! La scène de galerie de tunnel dans la terre entre le furet et le lapin est quand même difficilement supportable! Pour la petite anecdote, ce film a ètè tournè sur un terrain rèservè à la chasse au lapin entre Seseña et Esquivias, dans la province de Tolède...
Excellent film des débuts de Saura. Une photo noir et blanc magnifique, des acteurs brillants, une tension qui monte peu à peu... A ne pas rater si l'occasion se présente.
Un petit groupe d’amis se reforme et organise une partie chasse. Plusieurs victimes collatérales issues de cette réunion tendue et placée sous le signe du ressentiment s’ajouteront aux nombreux lapins et furets sacrifiés lors de cette escapade meurtrière. La mise en scène acérée de Carlos Saura, le montage, le cadrage et la superbe image en noir et blanc, restituent parfaitement les tourments des divers protagonistes qui se débattent sous une chaleur accablante. En dépit de ces qualités, on pourra regretter le côté un peu trop prévisible du scénario et des dialogues pas toujours intéressants. Le résultat procure un sentiment contrasté, le film paraît daté et l’attention qu’on lui porte se dilue souvent. En tout cas, certains plans réalistes font que « La Chasse » est à déconseiller fortement aux défenseurs de la cause animale.
Un des premiers chefs d’œuvre de Carlos Saura, l'auteur de "Cria Cuervos". Le film évoque sur un mode allusif, et de manière très corrosive, le franquisme. Les personnages qui se retrouvent pour une chasse aux lapins, sont, on le découvrira progressivement (ou du moins, on le comprendra à mi mot dans ce qu'ils laissent entendre), des anciens fascistes. Cela donne donc un certain relief politique à cette fable, qui au-delà de son texte politique, peut-être regardée plus universellement, comme une dénonciation des violences humaines : humiliation sociale, rapport de domination, etc. La métaphore de la chasse, avec les violences faites aux animaux, renvoie donc très directement aux comportements humains et à toute forme "d’incivilités" violentes : guerre, crime... La forme est très inventive et le film, avec son humour noir, oscille entre réalisme et fantastique, de manière totalement inédite.
Un petit film espagnol à l'ambiance exceptionnelle que je recommande vivement. Ce qui ne devait être initialement qu'une simple chasse au lapin entre quatre amis tourne à l'affrontement à mort du fait de la chaleur intense qui s'abat sur eux et leur fait perdre la tête. Grâce à la réalisation et l'ambiance sonore excellentes, la beauté de ces paysages arides, la perfection des acteurs, le spectateur sent la tension grimper continuellement jusqu'au dénouement final dès lors inéluctable. La façon de filmer très crue, très directe du réalisateur implique vraiment le spectateur : le massacre de ces malheureux lapins, leur souffrance, leur agonie nous est montré en direct, provoquant chez nous une indignation réelle devant ces hommes sans coeur, qui finalement n'ont que ce qu'ils méritent. Selon certains critiques, plus experts que moi, il faut aussi voir dans ce film une métaphore du franquisme.