Quand l'imposant réalisateur américain John Huston (L'Odyssée de l'African Queen...) s'attaque à l'adaptation du célèbre roman d'Herman Melville, on ne peut s'attendre qu'à une fidèle aventure des plus réussies. Encore aujourd'hui ancrée parmi les meilleures épopées maritimes au cinéma, Moby Dick nous entraîne dans une aventure envolée à l'atmosphère unique ou comment un équipage d'harponneurs sans peur aucune va se retrouver embarqué dans une chasse à la baleine hors du commun... Cette longue course-poursuite dite blasphématoire par certains et suicidaires par beaucoup va changer à jamais la vie de ces courageux hommes qui ne jurent pourtant que par leur mystérieux capitaine, le fantomatique Achab (Gregory Peck, ou la force de la prestance). Racontée par un marin vagabond embarqué sur le bateau de chasse (excellent Richard Basehart), l'histoire prend son temps, nous faisant tout d'abord découvrir la vie marine de ces pêcheurs de baleines, leurs joies et leurs craintes en mer mais également l'obsession du Captaine Achab pour la baleine blanche qui lui a arraché la jambe, ne jurant que vengeance depuis, prêt à sacrifier son équipage pour avoir la peau du légendaire cachalot. Moby Dick est donc une épopée maîtrisée de bout en bout, offrant de splendides séquences de chasses quasi-documentaires, des scènes de dialogues intenses (notamment lors de la théorie de la vengeance d'Achab ou encore les dernières volontés de Queequeg l'Indien) ainsi, bien entendu, que le final face au monstre, conservant encore aujourd'hui toute sa forcé d'antan. Un final reflétant ainsi le long-métrage lui-même, véritable grand moment de cinéma.
Les discours brefs sont toujours les plus explicites, alors faisons court: ce film est une véritable splendeur, la réalisation d'un soin remarquable, sans parler de Gregory Peck qui est tout simplement majestueux et d'une véracité qui vous donne froid dans le dos. Un coup de chapeau à l'auteur de ce chef d'oeuvre!