De Moby Dick je ne connais que Richard au pays des livres magiques, mais plutôt que d'aller voir le film de Ron Howard je me suis dit que j'allais me tourner vers une valeur sûre. Mais j'en sors assez déçu, un peu comme pour l'odyssée de l'African Queen, j'ai un peu les mêmes reproches à faire.
En fait le sujet de départ me parle vachement et je trouve toute l'introduction juste fantastique, le type qui entre dans le bar, voit le tableau montrant une baleine géante, tu es dans l'ambiance... comment ne pas l'être ? On ne voit pas le capitaine Achab avant plusieurs dizaines de minutes, faisant monter le suspens et iconisant ainsi le personnage avant sa première apparition. Et c'est la même chose pour Moby Dick que l'on voit finalement très peu et dont l'on parle beaucoup.
Je n'avais pas reconnu Orson Welles (faut dire que je ne l'ai pas cherché, je ne savais pas qu'il jouait là-dedans), mais la scène de l'église, avec la colère de Dieu, le travelling montrant les plaques commémoratives pour les différentes personnes tuées par des baleines... il faut dire que ça a une gueule monstre.
Cependant bien vite j'ai trouvé que ça devenait trop bavard, expliquant en fait ce qui aurait dû se ressentir sur la folie qui entoure Achab et tout le navire. Et c'est là que ça a commencé à me saouler, pas que ça soit mauvais, mais ça parle trop.
Ensuite je trouve que malgré tout le film a pas mal vieilli, mais bon c'est normal, ce n'est pas ce que je reprocherai, mais disons que le ton ultra explicatif du film sur la vengeance, la folie et tout m'ayant déjà un peu sorti du film, ça m'a un peu achevé.
Cependant ça m'a vraiment donné envie de lire le livre étant donné que ça a l'air assez fidèle et que le l'univers des baleiniers ça me parle vachement...
Juste un mot sur Peck, qui cabotine juste ce qu'il faut pour rendre son personnage assez jouissif, mais j'ai eu du mal à le prendre totalement au premier degré, parce qu'on voit que c'est Peck avec du poil au menton... Je ne sais pas si c'est dans le roman la balafre blanchâtre qui traverse tout son visage jusqu'à créer une marque blanche dans sa barbe et ses cheveux, mais la façon que peut avoir Huston de la filmer, je trouve ça juste génial, Peck étant toujours cadré pour laisser ce profil apparaître et le mettre en valeur.