Derniers Avis sur Allegro non troppo

"Allegro Non Troppo" est un film identique à "Fantasia" dans son concept, mais totalement différent dans la façon dont il le met en place. Le film en est en fait une caricature : les scènes en prise de vue réelle qui introduisent chacun des courts-métrages d'animation musicaux sont ainsi plus drôles que dans "Fantasia", et forment même une sorte de petit scénario amusant à suivre et moins répétitif que dans le long-métrage de Disney. L'animation, quant à elle, est certes moins riche, mais reste appréciable, et rien à redire en ce qui concerne la musique, qui est simplement magnifique et qui illustre joliment les segments (qui sont au nombre de 6, les plus méritants à mon goût étant "Boléro", "L'oiseau de Feu" et "Valse Triste").
Pour rester aussi dans le comparatif avec "Fantasia", le film est moins long, et donc peut-être plus abordable pour certains.
En bref, c'est un bon film, malheureusement bien trop peu connu et qui mérite l'attention du public. Je vous le recommande vivement !

« Allegro non Troppo » ou, dit autrement, le « Fantasia » des pauvres, même si les pauvres ne méritent pas ça. Ce film est indécent, et idiot. Sous des faux airs d’odes à la musique, ce n’est en réalité qu’un ramassis de bêtises. Certains tableaux auraient mérité d’exister en solo, car les interventions du maitre de réception (qui annonce chaque tableau à venir) gâchent complètement l’ensemble de l’œuvre, tant il est ridicule, grossier, et pas drôle, malgré lui. L’animation qui accompagne les pièces musicales varie entre passable et médiocre. En conclusion, rien de vraiment intéressant, même pour les cinéphiles.

Voilà un condensé inattendu d'imagination et de créativité. Le principe est de présenter un pseudo-plateau de tournage, théâtral et bizarre, censé représenter une forme de réel. A cette dimension vient s'ajouter de courts dessins animés sur fond de musique classique, en vraie parodie de Fantasia et s'assumant comme telle.

Le premier monde, qui suggère donc d'être ancré dans la réalité tout en étant le théâtre - au sens figuré comme au sens propre - d'incongruités énormes, marque un antagonisme frappant et magnifique avec le monde animé (en couleurs, lui !) régi par la musique classique, une forme d'art à l'opposé des propositions fantasmagoriques du réalisateur Bruno Bozzetto, surtout quand à la mentalité italienne très typée vient se coller un style artistique indéniablement slave - comme en témoigne d'ailleurs le passage avec des personnages en pâte à modeler.

Ainsi que promis, une oeuvre folle et pleine d'originalité qui met un peu mal à l'aise face à la force de ce pouvoir qu'on appelle l'inspiration, mais qui insuffle la plénitude de sa réussite.