Le décès récent de JL Trintignant, certainement l'acteur français, avec Michel Piccoli, a avoir la filmographie la plus accomplie permet de voir ou de le revoir en salles dans certains des ses fleurons.
Lorsqu'on lit l'affiche de " la femme du dimanche ", on ne peut que s'attendre à visionner un film de premier plan.
Certes, même si le cinéma italien n'est déjà plus à son meilleur niveau dans les années 70, les grands signatures transalpines sont toujours derrière la caméra, comme ici Luigi Comencini.
Pourtant, ce n'est pas le ressenti qu'on éprouve au sortir de la projection de ce film qui me parait, au final, manquer son but.
Évidemment la distribution n'est jamais décevante Jacqueline Bisset, est rayonnante de beauté et Marcello Mastroiani excellent comme à l'accoutumée, Trintignant est ici cantonné à un second rôle.
De même, la mise en scène est aussi de qualité. Qu'est-ce qui déçoit alors dans " la femme du dimanche " ?
Tout d'abord, la post production n'est pas au point. On voit parfaitement et de manière continuelle, que les dialogues ne correspondent pas, la plupart du temps, au texte dit par les acteurs lors du tournage.
Jl Trintignant est ainsi particulièrement mal doublé en VO et on se demande bien pourquoi le film a été retenu dans la sélection de ses grandes interprétations.
De même, les dialogues et le débit des acteurs sont aussi beaucoup trop nombreux, trop rapides et surtout pas toujours très drôles .
L'enquête policière à la Agatha Christie, dont on comprend vite qu'elle n'est qu'un prétexte pour décrire et se moquer du milieu bourgeois Turinois ( composé d'une panoplie de gens fortunés mais inintéressants, décadents et surtout mediocres) finit et c'est le comble par désintéresser même le spectateur le plus motivé.
Il ne faut toutefois pas enterrer le film trop sévèrement car la première partie, sans doute la meilleure, se suit avec plaisir. Par-delà le jeu des acteurs, les décors et la musique d'Ennio Moricone ( la partition est très réussie) font que le film vaut le coup d'oeil.
Mais dans le registre de l'enquête policière qui révèle les travers moraux et spirituels de la bourgeoisie et des élites économiques, Chabrol ( pour ne citer qu'un réalisateur hexagonal emblématique et talentueux de cette catégorie de portraits sociaux) a fait beaucoup mieux que Comencini dans "la femme du dimanche ".