Magnifique. Un moment hors du temps. La photographie est parfaite, Sofia Loren incroyable (elle me rappelle Meryl Streep dans Sur la route de Madison), et la mise en scène est totalement maîtrisée. Tout est cohérent et pertinent et si le début de l'histoire a un goût de déjà vu le film m'emmène ailleurs et me surprend ensuite pour ne plus jamais me lâcher. Il y a simplement le filtre grisonnant de l'image qui m'a questionné sur sa pertinence, j'aurais aimé plus de couleurs. La teinte semble rappeler la tragédie de la situation amoureuse et politique. Comme si la seule solution pour voir de la couleur était de partir ailleurs dans le temps ou dans l'espace. J'aurais aimé voir la suite de l'évolution de ces deux personnages : de quelle manière leurs ailleurs (littérature, bateau) et leur rencontre allaient peut-être changer leur regard sur le monde. Et si l'espoir existait encore ? Et hop, ce film rentre dans mon top 10 de mes films favoris à côté de La Double Vie de Véronique, du voyage de Chihiro, de Nous nous sommes tant aimés, etc. Merci les films de me faire vivre ces doux moments que je chéris tant.
Incontestablement un chef d'oeuvre. Pour la petite histoire la nièce de Sophia Loren joue dans ce film le rôle de sa fille. Son nom Alessandra Mussolini (dans le générique, 15 ans à l'époque) et petite fille de Mussolini !!! Elle déclarera pourtant dans un contexte politique, le 9 mars 2006 : « Mieux vaut être fasciste que pédé ». Ce n'est pas l'idée qui ressort de ce film. On reste émerveillé de la façon dont Etorre Scola fait passer le message. Sophia Loren est magistrale et d'une pure beauté. M Mastroiani et S Loren, souvent filmés de dos, à hauteur de leur nuque, communiquent plus fortement leurs pensées et leur détresse. Les plans sont magnifiques, difficile de les départager, mais notons la scème ou Sofia est appuyée à la glace de l'armoire. Tout est pesé, ciselé, épuré. Un grand moment de cinéma.
Une histoire d'amour en huit-clos comme un cri face à l'horreur qui se prépare au dehors, dans cette Italie en proie à l'hystérie mussolinienne. Les images d'archives sont parfaitement utilisées, tout au long du film nous entendons le bruit assourdissant provenant de la "grande fête fasciste", et cette simple et impossible idylle fait acte de résistance, comme un léger moment de douceur dans un monde de brutes... A mes yeux l'un des plus beaux films italiens de ces quarante dernières années.