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cinono1
301 abonnés
2 055 critiques
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4,0
Publiée le 12 août 2021
Comme les mélodrames sont violents. L'histoire d'un homme bon et dévoué qui va tomber dans une spirale infernale. Le héros est sympathique, sa femme aussi mais cela ne protège pas des difficultés économique. R W Fassbinder dresse le portrait d'un homme en quète d'approbation, lui qui n'a pu l'obtenir de ses parents froids et peu démonstratifs. En filigrane, une critique du modèle capitaliste et de sa logique du toujours plus. On pressent que tout cela finira mal et cela apporte la tension du film. On peut reprocher toutefois au film des ellipses brutales au point qu'on mesure assez mal le temps écoulé mais c'est un film qui serre le coeur.
Dans une veine réaliste et (un peu) psychologisante que je ne lui connaissais pas encore, Fassbinder livre avec Je veux seulement que vous m'aimiez un film à thèse sur l'aliénation induite par la culture petite bourgeoise consumériste de l'Allemagne des années 70. Pour Peter, donc, il n'y a pas d'amour possible, car ses parents, en ne lui en donnant qu'une fois, "pendant deux semaines", l'ont rendu inapte à aimer autrement qu'en offrant des cadeaux hors de prix qui l'obligent à se tuer au travail. On pourrait craindre une approche très didactique, mais Fassbinder évite cet écueil grâce à un casting réussi - si les personnages de Peter et Erika suscitent l'intérêt tout au long du film, c'est particulièrement grâce aux deux acteurs qui les incarnent - et en suggérant plus qu'en énonçant clairement, notamment grâce à des plans qui isolent systématiquement le pauvre Peter, dont la solitude n'est jamais résolue.
Encore une œuvre de qualité dans la riche filmographie de Fassbinder. Ce récit d'une aliénation contient toute la sécheresse et le pessimisme qui irriguent ses récits. Du grand art.
Réalisé pour la télévision, " je veux seulement..." (1976) est sans doute un des titres phares de la filmographie de RW Fassbinder.
Le cinéaste mit beaucoup de lui-même et de sa propre histoire dans ce titre. Histoire d'un adulte qui subit dans sa vie d'adulte les conséquences du desamour de sa mère et de la distance que son père eut avec lui lorsqu'il était enfant.
On a ici sans doute affaire à un des films les plus directs et réussis sur le sujet. Bouleversant et admirable.
Après l'excellent "Tous les autres s'appellent Ali" et le très sympathique "Le marchant des quatre saisons", je dois avouer que "Je veux seulement que vous m'aimiez" s'avère encore une fois une oeuvre très sympathique dans la filmographie de Fassbinder. J'ai eu plus de mal à rentrer dedans que les autres, mais une fois qu'on est plongé dans le sujet qui nous intéresse, à savoir la façon dont le personnage principale gère son ménage malgré les traumatismes de son enfance, le film devient très vite passionnant. Même s'il n'est pas au niveau des deux précédents films, "Je Veux Seulement que Vous m'Aimiez" possède de grosses qualités. A savoir dans un premier temps une mise en scène impeccable, aux mouvements de caméra toujours aussi léchés et maîtrisés, et une direction d'acteur magistrale, avec un quatuor principal fonctionnement à la perfection. Le film est moins kitsch que les deux précédents, beaucoup plus froid et sinistre, il se révèle une oeuvre importante et très intéressante à analyser. Encore un film de Fassbinder que je conseille !
Je veux seulement que vous m'aimiez de R.W Fassbinder permet de montrer qu'il n'y a pas tant de différences entre deux mondes bien différents, pourvu qu'ils aient en commun un grand réalisateur de l'histoire du cinéma.
C'est fou de constater ce très beau film traitant de la place destructrice que prend l'argent dans les relations familiales et amoureuses ait mis tant de temps pour arriver jusqu'à nos écrans (pas moins de 35 ans!). Le travail fait autour des personnages et de leurs interactions intéressées donnent autant de réalisme au récit qu’il amplifie le sentiment de malaise de ses spectateurs. On reconnait bien à travers cette œuvre pessimiste et bien construite dans la longueur malgré une absence de suspense la patte pleine de classicisme de Fassbinder que ses fans qui n'ont pas peur des films lents et déprimants aiment tant...
J'aimerais bien ajouter quelque chose à la hauteur, mais ça me laisse sans voix ; une nouvelle fois estomaqué. A part quelques superlatifs - genre : magistral, au delà des genres. Je souscris absolument à ce qui est écrit ci-dessous et ailleurs.
Très daté, le film m'a laissée complètement "en dehors" : mal interprêté (jeu très appuyé, Sarah Bernhart sort de ce corps) et sans émotion aucune. Même si les façon de filmer de l'époque peuvent avoir un certain intérêt.
Daté et pas très palpitant ! Pas grand chose d'autre à reprocher à ce film. Le thème est plaisant, les acteurs pas mauvais mais c'est mou et pas très accrocheur ! Ach...
D’une relation affective insatisfaisante avec ses parents, Peter développe une personnalité accidentée qui le conduira inexorablement vers le drame. Quelques ellipses et flash-backs un peu abrupts n’entament cependant en rien les qualités scénaristiques de ce drame humain mis en scène avec rigueur et méthode par Fassbinder. Le couple d’acteurs principaux est très attachant. Dans les années ’70, la télévision publique allemande ne prenait vraiment pas son public pour un repaire d’attardés mentaux.
"Je veux seulement que vous m'aimiez" prouve encore que les différences entre "un film" et un "téléfilm" sont très floues et répondent à des questions de structure, production, intérêts, etc. questions superflues dans lequelles Fassbinder n’est manifestement, et heureusement, jamais tombé, comme il le prouve encore ici, et comme il l’avait déjà prouvé dans "Martha" ou "Le Monde sur le fil", entre autres… (fausse distinction qui s’est encore manifestée, par exemple, l’année dernière à Cannes à propos du "Carlos" d’Assayas). Bref, ce film inédit en France "fait pour la télévision" en 16mm il y a 35 ans, est tout simplement un chef-d’œuvre. Peut-être un de ses meilleurs, dans la lignée des films en apparence "réalistes" comme "Tous les autres s’appellent Ali", "Le Marchand des 4 saisons" ou "Le droit du plus fort ". Une pure merveille d’intelligence cinématographique tout autant que politique. Un film bouleversant.
Une plongée dans l'Allemagne des années 70 ! Le héro est sympathique mais un peu simplet dans sa quête de reconnaissance et d'amour. Peut-être un peu trop pour que cela soit crédible ? Le déroulé entre présent en prison et passé se suit bien - à part un flashback un peu radical qui nécessite quelques secondes pour être compris. Ce qui me gène le plus est vers la fin: spoiler: pourquoi Peter ne retourne pas travailler alors que son entreprise semble l'attendre ? Or c'est ça qui déclenche l'escalade finale . Je ne comprends pas.
En résumé, pas déplaisant mais il faut être prêt à un style narratif et esthétique du milieu des années 70 - bien différents de ce qu'on connaît aujourd'hui.