Oui, Le Couloir de la mort tient clairement la baraque pour un film de genre des années 70. Parfois approximatif, néanmoins ce film a quand même de bons arguments à faire valoir pour mériter le visionnage des amateurs du genre (en dépit de sa rareté).
Le casting est, comme beaucoup de films de genre de cette époque assez inégal. En général les rôles principaux sont convaincants, et c’est le cas ici, car campés par des acteurs expérimentés, qui ont souvent évolué dans des métrages plus ambitieux, et c’est un atout certain. Ici on trouve donc Richard Crenna parmi les plus connus, et il offre une bonne prestation, sobre mais convaincante. Ce n’est malheureusement pas le cas de tous les acteurs, et notamment des rôles moins importants. Là on est souvent sur du surjeu (je suis libre !!!!), et des rôles en carton (celui de Lynne Moody), qui servent juste à de la figuration (c’est-à-dire à se dessaper et à mourir le plus généralement).
Le scénario est astucieux. Franchement le film commence sur des bases moyennes, en prenant son temps, en ne donnant pas le sentiment d’être des plus crédibles en réunissant tout ce monde dans cette vieille bâtisse, et on attend une sorte de slasher à la sauce Poltergeist sans grande surprise et sans grande personnalité. C’est vrai que pendant un moment cette sensation domine, puis le film embraye bien. Il finit par trouver un bon rythme de croisière, et introduit plein d’idées judicieuses. J’ai retrouvé l’esprit de certains vieux jeux de maisons hantées, avec apparitions fantomatiques à l’ancienne, jeu de piste où l’on s’enfonce de plus en plus dans les tréfonds de l’horreur, alors même que l’on est enfermé dans un lieu sinistre. La conclusion du film est d’ailleurs très intelligente, et je ne rejoins pas l’avis précédent, Victor Buono est un Diable tout à fait original.
Visuellement le film a de vrais atouts. D’abord la mise en scène des morts. Variés, les meurtres sont bien réalisés (il y en a un en extérieur qui est réjouissant), et le réalisateur travaille avec aisance avec les décors, pour offrir une ambiance prenante. Parfois on se retrouve dans un style Hammer, mais à une sauce plus moderne, en particulier dans la photographie. Clairement le Couloir de la mort dispose de beaux décors, d’une belle photographie, et fait avec une application certaine, et je note aussi un fantôme assez génial. Autant certains effets visuels peinent à convaincre vraiment, autant le fantôme va ravir les amateurs d’apparition traditionnelles, alors qu’on est de nos jours inondé de spectre à l’asiatique. Enfin, un travail musical trop en retrait, c’est dommage, mais le travail sonore, aussi dissonant qu’original compense en partie cette lacune, introduisant dans le film un étonnant côté expérimental.
Au final Le Couloir de la mort m’a été une belle découverte. Peu connu, et c’est bien dommage, il s’avère à mon sens un des films à retenir dans la catégorie des maisons hantées, offrant un spectacle distrayant et qui n’a pas franchement vieilli (hormis les pantalons moulants patte d’eph des actrices !). C’est tout à fait sympathique à voir, et je lui donne volontiers un 4.