Votre avis sur La Fabrique du mensonge ?
2,0
Publiée le 19 janvier 2025
Plus qu'un biopic sur le ministre de la propagande d'Hitler, Joseph Goebbels, Joachim Lang tente de nous faire vivre les coulisses de la machine médiatique du Troisième Reich dans un mélange de fiction et de documentaire puisque de nombreuses images d'archive sont intégrées et certaines reproduites. On découvre un homme qui comprend qu'il s'agit aussi d'une guerre d'images qu'il veut contrôler à coup de vérités arrangées et de mises en scène. Le présent compte, mais il évoque aussi ce qui sera raconté et montré dans cent ans. Malgré une prémisse intéressante, j'ai trouvé ce film très plat. Ça commence par l'interprétation forcée de Robert Stadlober, puis ce traitement scolaire ou encore cette reproduction d'époque théâtrale peu convaincante. Pour le coup, tout ce qui concerne l'endoctrinement et la propagande n'est pas traité de manière convaincante. Bref, c'est bancal et très loin d'être à la hauteur de la promesse du début... Il y avait mieux à faire.
2,5
Publiée le 27 décembre 2024
En Allemagne, le titre du film de Joachim Lang, Führer une Verführer, joue habilement sur les mots, le deuxième terme signifiant séducteur, spoiler: applicable au sinistre Josef Goebbels, ministre de la propagande, comme nul ne l'ignore, sorte de dircom de la barbarie, au temps du 3ème Reich.
La fabrique du mensonge, titre français à l'heure où ces lignes sont écrites, a l'objectif de nous montrer ses méthodes de manipulation des foules, à base de fausses informations, de discours enflammés et de films de divertissement, entre autres, mais la promesse n'est qu'à moitié tenue, dans le sens où l'on n'apprend presque rien, malgré un mélange malin de fiction et d'archives. Le film s'étend sur une longue période, de 1938 à 1945, ce qui a pour conséquence immédiate de donner l'impression de survol de la deuxième guerre mondiale, sans aucun approfondissement. La fabrique du mensonge s'attache également à la vie privée de son personnage central, dans l'évidente ambition de "l'humaniser", c'est à dire de le montrer non comme un monstre mais comme un homme qui a participé à des choses monstrueuses, et la remarque vaut aussi pour son chef, que l'on a rarement vu au cinéma aussi peu agité et presque "normal". Tout ceci pose évidemment question quant à la valeur du long-métrage, qui a clairement l'aspiration de parler aussi du monde d'aujourd'hui, en partant de l'idée que ce qui est arrivé hier pourrait se reproduire demain. L'été dernier, le film a divisé l'opinion allemande et n'a pas reçu la recommandation de Vision Kino pour être diffusé dans les écoles, contrairement à La zone d'intérêt, par exemple. Qu'en conclure ? Que ceux qui ont de l'intérêt pour le sujet doivent se garder de tout a priori et ne pourront se forger une opinion qu'après avoir vu le long métrage. Et que la discussion pourra alors être ouverte.
2,5
Publiée le 19 février 2025
Les films sur la Seconde Guerre mondiale sont légion ; mais rares sont ceux qui choisissent de se focaliser sur les chefs nazis. "La Chute" (2004), sur les derniers jours d’Hitler dans le bunker de Berlin, fait exception ; l’interprétation de Bruno Ganz a durablement marqué les esprits.

Joachim A. Lang a choisi de s’intéresser à Joseph Goebbels, le ministre de la propagande du Reich. Le titre original allemand est particulièrement intelligent : "Führer und Verführer", qui, jouant sur la paronymie, signifie « Le Führer et le séducteur ». À l’international, le film est diffusé sous le titre « Goebbels and the Führer ». Le titre français est moins immédiatement compréhensible qui renvoie à un sujet d’une brûlante actualité : la propagande, la fabrication de fausses nouvelles et la manière dont un régime autoritaire utilise l’information pour manipuler l’opinion publique.

Ce constant rappel de l’actualité du sujet – la célèbre citation de Primo Levi « C’est arrivé et tout cela peut arriver de nouveau » est martelée au début et à la fin du film pour nous rentrer dans la tête – n’est pas la dimension la plus pertinente de ce film. Comme si la Seconde Guerre mondiale et les délires du régime nazi ne se suffisaient pas à eux seuls pour nourrir la mouture d’un film.

Pour l’historien, comme pour le cinéphile, est autrement plus intéressante la description de la garde rapprochée du Führer, aveuglément fidèle à son chef, mais divisée par de sourdes rivalités. Dans cet aréopage exclusivement masculin, Joseph Goebbels est un personnage à part. Affligé d’une maladie osseuse qui le privera de l’usage de son pied droit, il est réformé en 1914 et ne peut se parer, comme Goering, son ennemi intime, du titre d’ancien combattant. De petite taille (il mesure 1m65 à peine), il est bien loin des canons de beauté de la race aryenne. Rallié de la première heure au NSDAP, il a en charge la propagande qu’il manie avec une maîtrise éprouvée pour permettre l’accession de Hitler au pouvoir en 1933 puis le durcissement de la dictature.

"La Fabrique du mensonge" puise dans une documentation abondante, notamment dans le Journal de Goebbels. Il fait alterner des images de fiction et des images d’archives – telles que le fameux discours de 1943 au palais des sports de Berlin.

Contrairement à l’idée qu’on pouvait s’en faire, Goebbels n’a pas été toujours en accord avec Hitler. Le film montre par exemple ses réticences au bellicisme à tout crin du Führer à partir de 1938, le ministre de la Propagande ayant bien senti que l’opinion publique allemande y était réticente. Mais la dévotion au Führer pour lequel Goebbels nourrissait un amour quasi-filial finissait toujours par l’emporter.

On découvre aussi le couple qu’il formait avec Magda, érigé en modèle dans l’Allemagne nazie, avec leurs six enfants adorables. Il a en fait connu bien des déboires. Goebbels a bien failli divorcer en 1938 pour épouser une actrice tchèque, Lída Baarová, mais en a été empêché par Hitler lui-même. La scène est presque comique qui voit le Führer, en plein préparatifs de guerre, devoir intercéder entre Joseph et Magda fermement décidés à se séparer. Et la figure de Magda, réduite à cause des conditions de son suicide, à une nazie chevronnée et une mère sacrificielle, apparaît autrement plus complexe dans le film.

"La Fabrique du mensonge" n’atteint pas son double but affiché : nous expliquer comment l’information est manipulée et nous prémunir contre le risque de bégaiement de l’Histoire. Mais il réussit fort bien à décrire l’une des figures les plus célèbres mais aussi les moins connues de l’entourage d’Hitler.
3,5
Publiée le 27 février 2025
Alternant entre images d’archives et scènes avec acteurs, on reçoit une tonne d’informations, qui, cumulée à l’horreur et à un montage nerveux, font l’effet d’un bulldozer. On a là un gros morceau de l’Histoire difficile à encaisser, à accepter et à regarder. Mais c’est néanmoins très intéressant à disséquer, notamment la folie du pouvoir, l’art du mensonge, de la propagande et de la manipulation mais aussi la relation triangulaire entre Goebbels, sa femme et Hitler. Le film a le mérite de jouer cartes sur table, d’être cash et radical, en osant insinuer que ce qui est arrivé pourrait encore se produire…
Un effet miroir lourd et éprouvant, donc.
3,5
Publiée le 19 février 2025
Le Troisième Reich, son Histoire et ses protagonistes continuent encore de fasciner et le cinéma n'en a bien-sûr pas fini avec cette période sombre de l'Histoire. C'est ainsi que l'on se retrouve cette fois devant un film allemand, réalisé par Joachim Lang, qui aborde la montée du nazisme du point de vue de Joseph Goebbels. Enfin, la montée du nazisme pas vraiment non plus (puisque le film démarre en 1938) mais plutôt la manière dont l'un des dirigeants les plus puissants du Troisième Reich a manipulé les foules. Eh oui puisqu'entre Goebbels donc, Himmler, Göring, Mengele ou encore le gouvernement de Vichy, Hitler est loin d'être le seul responsable ou le seul monstre dans cette triste affaire, ce qu'il est important de rappeler. Le film braque donc ici ses projecteurs sur le véritable bras droit d'Hitler qui, après avoir vu ses rêves de célèbre écrivain partir en fumée (finalement comme Hitler avec la peinture), s'intéresse de plus en plus aux idées du nazisme et accède à la considération d'Hitler en montant des propagandes de plus en plus importantes. Bref, c'est important de le préciser car le film ne le fait pas (mais en même temps, ça l'aurait peut-être rallongé pour pas grand-chose). Du reste, le film est assez fidèle à la réalité et aborde surtout de nombreux sujets, comme le rôle de Goebbels bien-sûr au sein de Troisième Reich mais également du rôle de sa famille, construite avec Magda (qu'Hitler a d'ailleurs sauvé du divorce, même si l'amour que ce dernier portait envers Magda est plus que survolé), dont les parfaits petits enfants blonds représentaient à merveille l'exemplaire famille allemande mais surtout l'apologie de la race aryenne. Est également abordé le rôle qu'ont joués de nombreux films de propagande, comment ils étaient pensés et de quelle manière le Troisième Reich manipulait tout ça en coulisse. Bon tout ça, c'est fort intéressant mais d'un point de vue purement cinématographique, ça laisse un peu plus à désirer. En effet, le film adopte bien souvent l'allure d'un simple documentaire ou d'un téléfilm type reconstitution et ne se contente bien souvent que de champ/contre-champ sans beaucoup plus d'ambition artistique. D'autant plus que le film étant bourré de dialogues, il faut tout de même s'accrocher pour arriver à la fin. Heureusement, l'utilisation de documents d'archives comme des images, des voix ou des extraits de films est particulièrement bien pensé et permet de dynamiser le tout tout en ancrant le film dans un certain réalisme froid. Si "La Fabrique du mensonge" est donc indéniablement intéressant, je ne suis pas sûr pour autant qu'il captivera grand monde dans une salle de cinéma.
3,5
Publiée le 20 février 2025
Le biopic d’un sinistre personnage de l’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale dont le patronyme n’aura, sans doute à dessein, pas donné son titre à ce film quasi documentaire participant au Devoir de Mémoire. Un titre français soulignant la finalité du propos aura été choisi à la place. Assez éloigné d’ailleurs du titre original allemand : « Dirigeants et séducteurs » (Führer und Verführer). Alternance de reconstitutions d’éléments clés datés de cette machine infernale du National-Socialisme, avec images d'archives à l'occasion, et de vulgarisation succincte de la propagande qui lui servait de moteur. Le spectateur d’aujourd’hui sera saisi d’angoisse : cela serait-il encore possible ? Le seul regret sur le plan cinématographique sera que dans ce film de genre, le rythme est somme toute trop rapide même si un peu freiné par la longueur (2 heures et 4 minutes), passant d’un évènement à l’autre sans s’attarder vraiment sur le fond de la mécanique qui sous-tend cette fabrique du mensonge
3,0
Publiée le 23 février 2025
Petit retour sur "la fabrique du mensonge". Film pas inintéressant et forcément pédagogique sur la manipulation des masses mais en sortant de la salle on s est demandé si un documentaire arte n aurait pas fait le boulot :)
2,5
Publiée le 4 mars 2025
Un faux biopic au sujet passionnant (les mécanismes de la propagande, où comment transformer le mensonge en vérité, et la manipulation des masses qui en résulte), faisant se confondre fiction et réalité, et raisonnant d'autant plus en ces temps troubles.

Il est dommage que cela soit traité au sein d'un film assez bancal, manquant d'incarnation au niveau formel et trop souvent didactique et redondant au niveau narratif. Reste quelques images bien réelles qui font froid dans le dos.

Je vous recommanderai bien plus le très bon documentaire sur Leni Riefenstahl, sorti l'année dernière. 5,5/10.
4,0
Publiée le 28 février 2025
Un Drame terrifiant, lié à une histoire vraie horrible de notre histoire, assez justement racontée ici !
3,5
Publiée le 22 février 2025
Ce film fait froid dans le dos et m'a donné des frissons quand on voit les manipulations qui peuvent être faites à la tête d'un état et comment un peuple peut suivre de façon incroyable.... C'est arrivé et faisons attention que cela ne se reproduise pas.....
2,0
Publiée le 23 février 2025
Film réalisé en forme de « Mea Culpa » par le réalisateur allemand Joachim Lang au nom du peuple allemand qui s’est si facilement laissé manipulé et aveuglé par le directeur de propagande d’Adolf Hitler à la fin des années 30’. Problème : les acteurs choisis ressemblent physiquement tellement peu aux personnages originaux historiques qu’on accroche d’autant moins que leur jeu est franchement faible. Bref : le film est décevant.
2,5
Publiée le 4 mars 2025
Les longs-métrages historiques allemands ont ce défaut récurrent de ne pas avoir les moyens de leurs ambitions. Et La Fabrique du Mensonge ne déroge pas à la règle. Sortir les costumes nazis des placards est une chose, mais réaliser des reconstitutions crédibles de toute cette époque en est une autre. Le réalisateur Fritz Lang use d’artifices pour masquer son manque de figurants et de décors crédibles, mais c’est souvent fait de manière bien maladroite. Le plus malin de sa part est d’utiliser, par moments, tout simplement, de réelles images d’archives de ce qu’il veut nous présenter. Mais le défaut majeur du film reste la prestation très décevante de Fritz Karl dans le rôle d’Adolf Hitler. Le célèbre dictateur a maintes fois été incarné sur grand écran, mais rarement de manière aussi peu crédible et maladroite. Heureusement, ce n’est pas le personnage principal du récit, mais cela fait quand même tâche, car à chacune de ses apparitions la tension retombe d’un cran alors que cela aurait dû être le contraire. Le premier rôle, celui de Joseph Goebbels, est incarné avec beaucoup plus de talent par l’acteur autrichien Robert Stadlober. Mais le scénario n’offre pas au comédien la possibilité de nous montrer grand-chose sur la personnalité profonde du célèbre ministre de la propagande nazie. Trop superficiel sur la description du monstre Goebbels, le film l’ait aussi étonnamment sur la fameuse fabrique du mensonge. On survole trop légèrement le rôle des longs-métrages, des actualités cinématographiques et de la presse dans cette propagande massive. Tout au plus a-t-on le droit à la reproduction de quelques discours iconiques du tribun, mais le sujet de la production de la désinformation de masse reste obscur.
3,5
Publiée le 22 février 2025
Réalisé dans le même style que " la chute" (2005) et " la conférence" (2023) " la fabrique du mensonge" constitue un complément indispensable à ces deux références.

Ici le regard porté sur le IIIeme Reich est posé à travers le portrait de Joseph Goebbels ( son titre de docteur vient de son grade universitaire en philologie), ministre de la propagande, dont la fonction fût de première importance pour galvaniser l'opinion, la réifier, dans le but de la contrôler et la dominer.

Le film nous montre aussi jusqu'à quel point le totalitarisme était ancré. Les choix les plus intimes, même de ses figures les plus en vue étaient placés entre les mains du chef, afin de conforter une image de pureté aux yeux de l'opinion.

Depuis E.Bernays et son livre fameux " Propagande"(1928), on sait comment manipuler l'opinion et pas seulement dans les régimes dictatoriaux ou totalitaires.

Le témoignage final constitue une proposition pertinente ( selon moi) de réflexion sur l'origine du mal : se croire et se penser de façon intrinsèque comme supérieur à l'autre.
3,0
Publiée le 26 février 2025
A vu « La fabrique du mensonge » film allemand du réalisateur Joachim Lang. Avant la citation de Primo Levi « C’est arrivé et tout cela peut arriver de nouveau », un carton nous informe que l’analyse des manipulateurs d’autrefois peut nous aider à mieux déceler les despotes de demain. Evidemment l’intérêt de ce film est le rapprochement avec les évènement actuels et comment des dirigeants peuvent se jouer de la vérité en la manoeuvrant, en la falsifiant pour en fabriquer des mensonges bien plus puissants et efficaces dans le but de manipuler les foules, à l’aide de discours trompeurs tonitruants et d’images contrefaites entre autre. Le film qui n’a pas beaucoup d’intérêt cinématographique et dont la photographie est particulièrement laide est redoutable quand à son efficacité scénaristique. De 1938 à 1945 nous suivons le couple maléfique qui a donné son titre original en allemand «Führer und Verführer » (Dirigeant et séducteur) soit Hitler (Fritz Karl) et Goebbels (Robert Stadlober) ministre de la propagande qui se jouant de la réalité se verra intarissable pour devancer les délires et les pires horreurs des Nazis. Le film qui a pour objet d’être le plus pédagogique possible enchaine un peu trop rapidement les faits historiques sur une période trop longue tout en alternant avec les contradictions nombreuses du bras droit d’Hitler qui trompait sa femme (Franziska Weis) avec une actrice tchèque à la mode. Le film qui n’est pas un biopic mélange lors d’une même scène les images d’archives et les scènes de cinéma. L’effet est intéressant même si nous avons déjà vu ce procédé lors du récent «5 Septembre » le film du réalisateur suisse Tim Fehlbaum sur les attentats de 1972 lors des jeux Olympiques de Munich. « La fabrique du mensonge » est très loin du niveau de « La chute » d’Oliver Hirschbiegel sur les derniers jours d’Hitler mais j’y ai vu un parallèle avec « The Apprentice » d’Ali Abbassi.
3,5
Publiée le 20 novembre 2024
Complexe dans son approche dramatique, mais fort dans son message, LANG cherche surtout à peindre la régularité du mal, tout en cherchant également à parler de l'histoire, la grande, comme celle simplement des hommes prenant des decisions
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