(...) Avant de faire son film, le réalisateur Geoffrey Wright s'est bien évidemment largement documenté et encore aujourd'hui, son film fait figure de référence dans le genre. Il propose une plongée hyper réaliste dans ce monde alors méconnu qui fait d'ailleurs partie d'un phénomène culturel largement ignoré dans les médias. Sa retranscription transpire le vécu tandis que les différentes exactions commises durant le film s'inspirent de faits réels, compilé sur une échelle de temps plus courte. L'image du film est évidemment débarrassée de tous les artifices habituels. D'un point de vue stylistique, le film est assez sale, tourné en 16mm à cause d'un budget serré qui ne permettait pas de s'offrir le format supérieur. Les décors sont crades, les personnages évoluant dans des entrepôts désaffectés ou bien des squats insalubres. On a presque l'impression de se trouver dans un pays un guerre parfois. Quand aux costumes, ils sont assez minimalistes mais reprennent bien évidemment les différents codes propres à chaque communauté dépeinte. Wright s'autorise peu d'effets de style, si ce n'est dans la première séquence avec ce ralenti sublime sur les 2 ados qui arrivent en skate au milieu d'une fumée blanche. Après, c'est l'horreur pure avec une séquence qui nous prend direct à la gorge et par les tripes pour nous plonger en plein cauchemar éveillé. On suit donc, hébété, la trajectoire de ces jeunes complètement perdus, qui s'occupent comme ils peuvent, faute de mieux. A part Hondo, aucun ne semble vraiment faire ça à partir d'une idéologie bien précise, ils se contentent de suivre leur leader. Hondo, lui, lit "Mein kampf", vénère le régime nazi et défend une cause, embarquant une poignée de paumés dans son sillage. Il est campé par un Russel Crowe qui crève littéralement l'écran, avec un regard habité et transpirant la haine et la fureur. (...) Se voulant comme un éveilleur de conscience, le film de Wright frappe fort et ne glorifie pas vraiment les actions de ses personnages. (...) La critique complète ici