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AMCHI
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4,0
Publiée le 24 novembre 2013
Moins connu que Les Douze salopards et pourtant à mon avis Trop tard pour les héros est un film de guerre plus intéressant. Deux heures de cinéma cynique une traversée poisseuse de la jungle en compagnie d'excellents acteurs Britanniques dont Michael Caine ou encore Denholm Elliott en veule capitaine. Cliff Robertson incarne un soldat Américain qui fait contraste avec les soldats British, Trop tard pour les héros c'est brute et c'est une vision pas glorieuse de la guerre mais un des meilleurs films à mon avis de Robert Aldrich. Un final plein de suspense avec cette traversée du no-man's-land.
Mais où est passé le génie de Robert Aldrich ? Le réalisateur de "Bronco Apache", du "Grand couteau" ou d'"Attaque" avait dû le ranger au placard en acceptant de filmer ce pâle film de guerre. Le scénario, d'une indigeance et d'une platitude extrême est une insulte à ce grand monsieur du cinéma. Comment croire un instant que les Japonais, dans de telles conditions de combat, auraient laissé la vie à leurs prisonniers ? Foutaises ! Bref, de cette pâle copie de tant de films de guerre à succès, on ne retiendra au final que l'interprétation brillante de Cliff Robertson, visiblement concerné par son rôle d'officier américain pris en charge par une troupe d'Anglais pas aussi va t-en guerre que cela. Pour le reste...
Film de guerre à la trame classique même si dans la seconde moitié c'est plus original. Pas la meilleure mise en scène de Aldrich et les acteurs sont pas au top (Caine en fait beaucoup). Long-métrage sans surprises mais qui se laisse suivre .
La guerre chez Robert Aldrich ce n'est pas comme on veut la voir mais tel qu'elle est vraiment. On a une belle galerie d'anti-héros, soit des soldats qui n'ont qu'un rêve celui de se faire exempter, soit des cinglés. Cela aurait pu faire à l'instar des "Douze Salopards" un grand Aldrich. Mais il y a deux problèmes de taille, un rythme un peu mou dans la première partie et surtout, the big problem, Cliff Robertson, acteur qui manque considérablement de charisme et qui se fait totalement voler la vedette par ses partenaires anglais, en particulier par Michael Caine en très grande forme. La deuxième partie avec le major japonais (peut-être le personnage le moins barje du film!) est elle assez prenante et redoutable. A voir surtout pour sa galerie de personnages, ses formidables acteurs anglais (il y a bien chez les américains Henry Fonda mais il ne fait qu'apparaître au début!) et une deuxième partie assez mémorable.
Avec « trop tard pour les héros » Aldrich injecte un peu dambiguïté dans les codes du film de guerre. Ici les fameux « héros » sont plus des anti-héros, des hommes partagés entre la peur, le courage et la lâcheté au combat. La mise en scène est fluide, le montage est dynamique, dans le style carré qui a fait le succès du cinéma de Robert Aldrich. Moins connus que « les 12 salopards » « Trop tard pour les héros » mérite dêtre redécouvert, dautant plus quon y croise quelques belles gueules de cinéma de genre : Cliff Robertson, Michael Caine, mais aussi Denholm Elliott, le professeur Marcus dans « Indiana Jones ».
Avec Trop tard pour les héros, le cinéaste Robert Aldrich approfondit une fois de plus l’un de ses thèmes fétiches, à savoir la volonté de démythifier la guerre et ceux qui la font. Après son chef d’œuvre Attaque ! et son récent succès des Douze salopards, il se penche à nouveau sur une mission suicide qui tourne mal. Son nouveau film de commando est certes très bien fichu, mais on ne peut s’empêcher de songer aux autres œuvres du cinéaste lorsque l’on visionne ce film moins connu (car cuisant échec commercial à l’époque). Le problème vient du fait que le réalisateur a déjà tout dit dans ses précédents opus, et généralement en mieux. Ici, l’ensemble pâtit sans doute d’un casting moins flamboyant et d’un rythme un peu plus languissant qui font de cette mission un film de commando un peu trop classique. Bien sûr, Aldrich écorne le mythe du héros en montrant des militaires bornés, stupides et même pleutres, mais encore une fois, en 1970, il l’avait déjà dit auparavant.
Voici la fin d’un cycle des films de guerre entamée par Aldrich dans les années 50-60 comme avec Les Douze Salopards qui est bien meilleur que ce « Trop tard pour les héros ». On y retrouve néanmoins un joli casting mais qui se trouve bloqué par un scénario défaillant et restreint dans ses attaques cinématographiques de l’époque bloqué dans des hangars reconstituants une jungle luxuriante. Le patriotisme anglo-américain est le fil conducteur de ce film de guerre moyen car l’histoire de ces soldats (même du côté japonais) est anecdotique au final.