Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
François A.
28 abonnés
188 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 6 octobre 2020
Film vu à l'Institut Lumière de Lyon dans le cadre du programme "Rétrospective FaceB". Version restaurée et ressortie en numérique le 8 novembre 2017. C'est un véritable chef-d'œuvre. Brigitte Bardot a été poussée par le réalisateur au-delà de ses limites. Les dialogues sont magnifiques, les acteurs extraordinaires, le scénario est prenant et parfaitement crédible. On est plongé dans une atmosphère pesante, avec toutefois des pointes d'humour. Je trouve que dans la manière de filmer, hormis le noir&blanc, c'est assez moderne, et donc pas sclérosé du tout ! Vraiment bravo ! On en redemande, du cinéma comme çà !
Impressionnée par la modernité de ce film ! Quelques longueurs mais très bons acteurs, jeunes. Le film n'apporte rien mais on se laisse transporter. 3,7/5
Qu’il est difficile de faire naitre la Vérité aux assises ! Celle-ci est tellement multiple et imprégnée des valeurs morales de la société et des références personnelles de ceux qui sont censés soit la faire naitre soit fonder leur intime conviction. Alors lorsqu’une magnifique jeune fille (B.B.) oisive et sensuelle tue un de ses amants ; elle finit par être autant juger sur ce qu’elle est que sur ses actes. Ce qui fera dire lors du procès à la défense que la prévenue devrait être jugé par la jeunesse alors que Clouzot offre un plan sur un jury composé de vieux messieurs décrépis. La société puritaine, hypocrite, paternaliste de la fin des 50’s ne peut comprendre une partie de cette jeunesse qui souhaite s’affranchir des carcans ; et pas non plus ses femmes désirant disposer de leurs corps. Henri Georges Clouzot, lui que la Nouvelle Vague commence à trouver vieillot, dénonce une fois de plus dans un de ses films, le moralisme bourgeois. Oui, ce film semble daté dans sa mise en scène. Oui, ce scénario est implacable et la psychologie des personnages disséqués avec finesse ; même si la véracité de cette histoire d’amour improbable nous échappe avec les codes de l’époque ou d’aujourd’hui. Improbable car son fondement ne semble ni charnel, ni intellectuel… Ce film use de flash-back linéaires peu inventifs mais efficaces pour un film procès, genre en soit, qui ressemble alors fortement à « La fille au bracelet » sorti en 2019. Et la thématique abordée reste la même : une jeunesse incomprise par des adultes aux référentiels indaptés. Bilan d’un film pas déplaisant mais somme toute assez classique… et moins fort que « 12 hommes en colère » de Lumet, son prédécesseur. tout-un-cinema.blogspot.com
Un très grand film avec une Bardot à la fois légère et forte, qui je trouve parvient à trouver le ton juste. Il faut dire que pendant le tournage Clouzot ne la ménageait pas, et voulait tirer le meilleur d’elle. Il y est parvenu puisque le résultat est magistral.
Un film dense! Au-delà du procès qui permet à chaque protagoniste via sa propre voix mais aussi par les manipulations interprétatives des magistrats de faire naître sa vérité (sincère ou mensongère?), l'intrigue dresse des portraits complexes du sentiment amoureux, alternant pathétique, tragique ou didactique avec fluidité tout en aiguisant une critique acerbe des conventions hypocrites autant que de l'égocentrisme individuel jusqu'au final à l'inoubliable âpreté abrupte symbolisant la relativité de tout récit personnel en même temps que sa perception éminemment douloureuse. Au milieu de ce tourbillon, une Bardot superbe, évanescente.
Un engrenage passionnel mené de main de maitre par Henri-George Clouzot. Superbe étude de caractère de la passion, de la jalousie, de la possessivité, de la jeunesse. Et il faut avoir entendu au moins une fois Bardot hurler "vous n'avez jamais aimé" à la face de l'auditoire bourgeois qui compose l'assistance
Ce film est incroyable. C'est le cinéma que j'aime et que je voudrai voir plus souvent.
Un scénario et des dialogues captivants du début à la fin. Une histoire d'amour impossible entre deux êtres qui s'aiment tellement et se détestent en même temps. On a en regardant ce film une telle empathie pour une coupable(?). Ce n'est pourtant pas se sentiment que l'on devrait ressentir envers une accusée ? Et c'est pourtant celui-ci qui fait toute la force de ce film, selon moi.
Et enfin, un fin déchirantes mais inévitable qui m'a énormément touché.
Face à la « nouvelle vague », Clouzot a livré avec « La vérité » un film classique d’un intérêt constant. Un film de « procès » extrêmement bien construit : les propos des intervenants dans la salle d’audience (juge, avocats, accusée, témoins) sont illustrés par autant de flash-backs chronologiques qui racontent l’histoire de l’accusée et la façon dont elle est arrivée là. Mais qui, s’ils éclairent le spectateur sur le déroulement apparent des faits, ne livrent pas la « vérité », car les faits peuvent avoir plusieurs lectures ou interprétations. Ce n’est pas la moindre qualité de ce film imprégné de la noirceur de Clouzot, qui dénonce aussi l’hypocrisie et les préjugés de la société bien-pensante. Et qui montre que Brigitte Bardot pouvait être une grande actrice.
14 040 abonnés
12 481 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 25 mars 2020
Un film remarquable qui tente de dèmasquer les mècanismes de la justice à travers l'histoire rèelle de Pauline Dubuisson! Cette oeuvre de Henri-Georges Clouzot permit surtout de mettre en valeur Brigitte Bardot, accusèe de meurtre, dans une excellente interprètation dramatique, bien loin de son image de sex-symbol et des films surannès de Roger Vadim. "La vèritè", c'est aussi un tournage difficile et très compliquè quand on connait les mèthodes de Clouzot, le rèalisateur ne mènageant pas vraiment sa comèdienne dans un climat lourd que l'on imagine! Bardot trouve ici son meilleur rôle, avec celui de Yvette Maudet dans "En cas de malheur". Au final, un drame amoureux avec une B.B belle et cruelle, complexe et charnelle, faible et inconsciente! On notera la soliditè et le mètier des seconds rôles : Paul Meurisse en procureur, Charles Vanel en avocat de la dèfense! Oscar du meilleur film ètranger...
Une histoire d'amour qui finir mal, très mal... Le récit mêle avec fluidité le présent et le proche passé avec un récit sur l'amour fou, l'amour possession et l'amour à mort. L'homme est une victime qui n'a pas pu s'échapper du piège que Bardot luit avait tendu par passion dévorante. Il suffit d'écouter son dernier discours : "vous n'avez jamais aimé " Un plaidoyer superbe et une histoire d'amour cruelle mais passionnante. Pour le compliment SF dirige l'orchestre avec un grand talent.
Bon film que je découvre seulement. "Le couple" au centre de cette histoire, bardot au sommet de sa beauté et de son jeu de cinéma. Amour fusionnel passionnel au visionnement passionnant.
Inspiré d'un fait divers, "La Vérité" raconte le procès de Dominique, une jeune femme ayant abattu un ancien amant. Alors que l'accusation insistera sur sa personnalité égoïste, volage, et aguicheuse, la défense tentera de démontrer ses sentiments et de plaider le crime passionnel. Le tout sous la forme de flashbacks, un procédé encore assez original à l'époque. "La Vérité", c'est d'abord une peinture à la fois précise et acerbe du système judiciaire : juges moralisateurs, avocats adeptes des effets de plaidoirie, magistrats froids, témoins peu fiables, et journalistes aux dents longues à l'oreille affutée. Cet aspect du film est notamment porté par Paul Meurisse et Charles Vanel, tout deux excellents en adversaires roublards du barreau. Mais le cœur du film est bien sûr une histoire d'amour tragique, intéressante, et centrée sur une jeune femme plus ambigüe qu'elle n'y parait au premier abord. Celle-ci est incarnée par une Brigitte Bardot en grande forme, à la fois allumeuse sexy et sensible au grand cœur. Henri-Georges Clouzot nous gratifie ainsi de nombreuses scènes touchantes, et parvient à rendre attachant un couple pourtant tumultueux et peu exempt de défaut. Une réussite.
Chef d'oeuvre malgré ici et là (mais o combien rarement! quelques petites erreurs). Grands acteurs, grande mise en scène, histoire intéressante. Ce film date vraiment de 1960? Il parait moderne, plus moderne que la grande majorité des films d'aujourd'hui.
Décharge rageuse au pistolet de BB contre Samy Frey comme autant de répliques ravageuses de procès ou le sous-texte est une charge contre la société pudibonde et sectaire tenue par tous les mâles blanc de plus de cinquante ans. Dialogues, mise en scène, jeu des acteurs : tout y est exceptionnel. Pas étonnant que ce film ait inspiré Hitchcock et Kubrick. Et viva Arte ce 23 mars pour la diffusion. Je suis sorti du confinement pendant plus de 2 h.
Je découvre petit à petit l’univers de Clouzot; hier avec « L’Enfer » (film par ailleurs inachevé), aujourd’hui avec La Vérité, et demain avec « Les Diaboliques ». Je suis en train de me laisser envoûter par son cinéma. Et Brigitte Bardot rend cela encore plus magnétique dans La Vérité, l’une des dernières oeuvres du réalisateur.
On y suit le procès d’une jeune femme tentant de se défendre d’une accusation de meurtre avec préméditation contre son amant Gilbert Tellier (joué par Samy Frey), tout en suivant le parcours qui l’a amené ici. Le film est donc rythmé entre scènes de tribunal, et souvenirs de Dominique Marceau (jouée par Brigitte Bardot). De part ses airs oisifs, son côté mendiant et sa sexualité débridée, Dominique Marceau représente LA parfaite coupable; peu crédible aux témoignages calomnieux. Nous faisons face à une forme d’abus de pouvoir, dans un procès où l’accusée n’a pas son mot à dire. Dominique finira par décider de son propre sort, ne voulant pas le laisser dans les mains d’une bourgeoisie puritaine.
Après réflexion, « La Vérité » ne fait pas seulement le procès de Dominique Marceau, mais bien celui de la société bourgeoise, hautaine et hypocrite des années 50/60. Malgré une liberté scénaristique, Henri-Georges Clouzot s’est largement inspiré de l’Affaire Pauline Dubuisson, et y dépeint ici une guerre haineuse entre vieille génération et jeunesse de la Nouvelle Vague rêvant d’indépendance.