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In Ciné Veritas
94 abonnés
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3,5
Publiée le 11 décembre 2017
Henri-Georges Clouzot fait l’autopsie du procès aux assises de son héroïne meurtrière incarnée par Brigitte Bardot dans son premier rôle de tragédienne. Au fil de ce procès, le drame nous est dévoilé en treize flashbacks distribués par ordre chronologique. Ces flashbacks répondent à l’audience aux assises et inversement. Symbolique du nombre treize aidant, c’est dans l’ultime flashback que se jouera le drame. En couvrant l’essentiel des quatre-vingt-dix premières minutes, ces flashbacks retirent à La vérité l’aspect film de procès qui le menaçait. La vérité-titre est celle du crime passionnel, l’unique vérité plaidée aux assises alors que le procès mis en images se focalise plus volontiers sur la vie dissolue de l’héroïne que sur son crime. Au fil d’un scénario précis, c’est une jeunesse libre qui s’oppose à leurs aînés puritains et moralisateurs. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
"La vérité " est le dernier film de Clouzot, un des plus importants réalisateurs français des années d'après-guerre . " Le corbeau" , "les diaboliques " et aussi "le salaire de la peur " ont fait date. Beaucoup moins cité dans la liste de ses chefs-d'œuvre, "la vérité " est néanmoins un très grand film. C'est finalement un portrait ( et un procès) au scalpel de la femme fatale .Particulièrement réussi, c'est un film intemporel. Tous les acteurs sont excellents. Bardot ( actrice que je n'aime pas ) est ici, je dois l'admettre, formidable. Le film, très vénéneux, libre de ton, est largement en avance sur son temps. Il laisse toutefois une impression de malaise. La vérité est difficile à percevoir surtout lorsque les passions s'en mêlent. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais on n'en est pas loin. A voir sans hésitation.
Bien avant la starlette de Cannes, BB s'offrait ce rôle qui lui va comme un gant. Henri-Georges adapte un fait divers et s'en sort pas trop mal en alternant flash-back et auditoire (justice) pour la vie de BB, alias Dominique Marceau. Un bon réquisitoire où Madame Brigitte y gagnit quelques galons. Pas le meilleur de Clouzot, mais un petit bijou du cinéma français.
Film de procès à flashbacks. L’intérêt principal est la réprobation morale d’une société corsetée face à une jeunesse qui veut s’émanciper. BB sensuelle et dirigée par Clouzot est plus jugée pour ses mœurs que son crime. Un peu déçu par une fin plus prévisible que dans d’autres Clouzot.
La vérité offre aussi bien une vision de l'amour que du système judiciaire . Dans un tribunal une femme est accusée de meurtre et devra raconter sa vie . On y voit la justice qui la juge sans essayer de la comprendre, qui la pointe du doigt sans ouvrir les yeux sur son histoire . Le procès est entrecoupé par l'histoire de la femme et on y découvre une histoire d'amour difficile .
La femme ici c'est Brigitte Bardot, loin de son coté naïf ou de son image d’icône glamour elle offre le meilleur rôle de sa carrière dans un rôle de femme blessée, perdue, triste et amoureuse, une femme rempli de sentiments qui va malgré elle commettre l'irréparable . Puis il y a la caméra de Clouzot offrant de magnifiques plans, un noir et blanc délicat qui colle parfaitement a l'ambiance du récit .
Mais le meilleur dans ce film c'est surement son final, bouleversant, émouvant, bluffant, La Vérité est un grand film au sujet intemporel et surtout au sujet qui parle .
En 1960, Henri-Georges Clouzot signe un long-métrage dramatique dans lequel il porte un regard critique sur les mentalités de la société française de l’époque. En mettant habilement en scène le procès d’une jeune femme accusée du meurtre de son amant, on a le droit à l’analyse d’une histoire d’amour troublante à travers les joutes verbales des avocats (Paul Meurisse et Charles Vanel). L’interprétation à contre-emploi de Brigitte Bardot est ici tout à fait étonnante, prouvant qu’elle sait tenir d’autres personnages que ceux de la traditionnelle blonde ingénue. Investie dans son rôle et poussée à bout par le réalisateur, elle commettra même une tentative de suicide à la fin du tournage, à l’image de l’héroïne du film. Bref, un récit sombre mais captivant.
Face à la « nouvelle vague », Clouzot a livré avec « La vérité » un film classique d’un intérêt constant. Un film de « procès » extrêmement bien construit : les propos des intervenants dans la salle d’audience (juge, avocats, accusée, témoins) sont illustrés par autant de flash-backs chronologiques qui racontent l’histoire de l’accusée et la façon dont elle est arrivée là. Mais qui, s’ils éclairent le spectateur sur le déroulement apparent des faits, ne livrent pas la « vérité », car les faits peuvent avoir plusieurs lectures ou interprétations. Ce n’est pas la moindre qualité de ce film imprégné de la noirceur de Clouzot, qui dénonce aussi l’hypocrisie et les préjugés de la société bien-pensante. Et qui montre que Brigitte Bardot pouvait être une grande actrice.
Je viens de revoir ce soir le film exceptionnel "La vérité" de Clouzot (1960) sur ARTE. Quel film, pleins d'émotions ! des acteurs hors du commun bourré de talent, une Brigitte Bardot qui a fait là sans doute son meilleur film. Je me demande si on peut refaire aujourd'hui un tel chef d'oeuvre. A voir ou revoir, une grande leçon de cinéma.
une évocation de la présomption d’innocence, comme quoi il ne faut pas juger une personne parce qu'elle a des mœurs légers. brigitte bardot (excellente) incarne une jeune fille qui veut tout simplement croquer la vie à pleine dent, mais tout se retourne finalement contre elle. dommage que l'épilogue manque un peu de sérieux scénaristique, une personne qui a déjà fait une tentative de suicide n'aurait jamais eu un miroir à sa disposition en prison et surtout son décès est presque impossible.
Peut-être un des meilleurs films de Brigitte Bardot comme actrice principale -et tous, pour le moins, n'ont pas été des réussites-, avec cette histoire de passion amoureuse tragique. Le procès permet de reconstituer les quelques mois décisifs d'une vie animée; le procédé fonctionne parfaitement. Le spectateur est intéressé par le récit d'un bout à l'autre. Pas un chef-d'oeuvre certes, mais un vrai bon film.
Un film immense d'un avant-gardisme rare pour cet époque. Glouzot est un génie est il magnifie Bardot qui n'a jamais été aussi excellente et qui livre une grande performance. Troublant, dérangeant, inquiétant, captivant un chef d'œuvre indémodable.
Gigantesque film encore étonnamment d’actualité malgré une situation presque impensable aujourd’hui ; ainsi que ce couple détruit par la mesquinerie habituelle ainsi que les cancans & les œillades de cet entourage destructeur ; -ne comprenant pas le concept ne pas vouloir plaire de ce séducteur dangereux de « service » ( Sami Frey ) résiliant bien sûr quant à lui l’espoir pour d’autres temps, et finalement déclenchant le pire…
Un Chef d'oeuvre de plus dans la filmographie brillante de Henri-Georges Clouzot !!! Scénario extrêmement bien construit, hyper maîtrisé, dialogues que n'aurait pas renié Michel Audiard (cf aux joutes oratoires des deux avocats joués excellement par Charles Vanel et Paul Meurisse - avec une préférence pour le grand Vanel). Clouzot ne laisse rien au hasard, tout est proche de la perfection... Une perfection qu'à l'époque on a pu rangé dans la catégorie "Qualité française". Cependant la force du sujet emporte tout sur son passage, l'émotion étant à son paroxysme sur la fin du film. Finalement Clouzot, à travers son sujet, a su pointer du doigt, le clivage entre une France enfermée dans ses stéréotypes et préjugés judéo-chrétien - symboliquement représenté par le personnage de Sami Frey (excellent en amant jaloux, ne sacrifiant à aucun moment ses ambitions) et l'appel à une liberté d'être qu'incarne magnifiquement Brigitte Bardot ( qui démontre ici que quand elle était bien dirigée, elle faisait partie des plus grandes tragédiennes )... Le choix de Bardot, pour l'époque,est bien trouvé, notamment à cause de ce qu'elle incarnait auprès des gens bien pensant de la France conservatrice... On peut aussi voir, à travers ce film, une forme de prophétisme, il annonce non seulement Mai 68 mais également la libération de la femme des années 70... Et c'est pour cela que ce film n'a pas vieilli du tout, car au bout du compte, il reste très moderne, puisque le clivage conservatisme-ouverture reste d'actualité par certains côtés... et nous rappel que le combat pour la liberté des femmes n'est pas tout à fait gagné...