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totoro35
105 abonnés
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3,0
Publiée le 2 août 2010
S'il souffre de quelques longueurs, ce joli film construit en flashbacks est tout de même une réussite, à la fois sensible et touchant, nostalgique et loin des clichés, mis en scène avec une simplicité désarmante par le grand Takahata.
Une oeuvre un peu moins connu des studios Ghibli, "Omoide Poroporo" est un film au scénario simple réalisé par Isao Takahata. La simplicité est une des composantes principales du style du réalisateur (que ce soit à propos du charadesign, des paysages ou même de l'histoire) on aura même droit à certaines scènes se déroulant dans un environnement figé (ça donne une impression particulière). A travers une série de souvenirs, Taeko tentera de se rappeler son enfance passé, avec ses bons et mauvais moments, voila le résumé de l'histoire. Quelques passages sont un peu niais, les réflexions philosophique de nos personnages n'est guère très poussés. Une OST un peu mal adapté par moment, la plupart du temps présente mais parfois absente dans des moments qui en auraient vraiment besoin. En conclusion, pas grand chose à dire, il n'est certes pas un long-métrage des plus marquants et les personnages ne se différencient pas vraiment mais la simplicité de cet animation le rend sympathique.
Très agréable à regarder, surtout pour les japonisants apparemment (mes amies non-japonisantes n'ont pas apprécié...).
La vie de famille typique au Japon en 66, très intéressant et plein de poésie. Il s'essouffle malheureusement un peu sur la fin, mais on ne se lasse pas des souvenirs d'enfance de Taeko !
Le film aurait pu être sublime, s'il n'y avait pas eu cette fin décevante, voire d'un profond mauvais goût. En effet, ce qui est formidable avec Takahata, c'est sa vision très juste, très touchante, de la vérité du monde tel qu'il est ressenti par un enfant. Ici, une petite fille devant se soumettre à la rigueur, la froideur, voire la maltraitance psychologique constante du foyer parental. Son seul souvenir agréable reste celui d'un premier amour, au final si pathétique, puisque jamais réellement vécu.
Je suis choquée de voir que très peu de personnes parle du rapport qu'entretiennent les parents de Taeko avec elle. Brimée, méprisée dans ses besoins légitimes de petite fille, certains parlent de "nostalgie", "mélancolie" de "souvenirs à l'eau de rose" ou encore la traitent de "petite égoïste". D'autres encore, parlent de la rigueur de l'éducation japonaise, mais si l'auteur a voulu montrer cela à l'école (la scène des délégués, ou les règles des repas), le propos est, il m'a semblé, surtout axé sur la relation, ou plutôt la non-relation que la petite fille a avec ses parents. On voit son amie Rié, dont la mère lui a parlé des règles, se sentir bien mieux qu'elle. Quant au rôle de théâtre, il est pris par une fille de son école, dont les parents ont été apparemment moins sévères.
Au final, ce qui aurait du être une introspection de Taeko à visée quasi-thérapeutique, et qui lui aurait permis de renaître pour elle-même, finit par une réintégration des schémas traditionnels imposés par ses parents (mariage), avec un homme lui-même embrigadé dans ces mêmes principes (la scène dans laquelle Taeko raconte son souvenir de rôle manqué, Toshio finit par dire "J'admire mon père" et ensembles ils vont chanter au positivisme, "Si ça ne va pas, il y a demain", alors que le flash-back où elle chante elle-même dans la rue cette chanson, fait suite à la réflexion si cruelle de sa mère "Ne dis pas à ton amie..."). Bref, magnifique et décevant, le tombeau des lucioles me paraissait bien plus clair dans son propos, le point de vue étant définitivement celui de dénoncer le comportement inadmissible des adultes vis à vis des enfants pendant la Seconde Guerre.
Un film satisfaisant. Mais il est loin d'égaler le chef d'oeuvre du réalisateur. Il y a des moments où il ne se passe pas grand chose et où l'on peut décrocher. Mais l'ensemble du film est bon car l'intrigue est intéressante et l'on peut voir la vie de la campagne japonaise loin de la capitale, en parallèle avec les souvenirs de l'héroïne qui refont surface.