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inspecteur morvandieu
40 abonnés
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1,5
Publiée le 3 novembre 2024
La jolie Agnès se sauve à Paris après que la publication de sa satire de la province "En effeuillant la marguerite" a provoqué l'ire du papa (pour l'anecdote: un général trois étoiles grotesque et très mal composé par Jacques Dumesnil). Qu'attendre de ce petit vaudeville à la gloire de Brigitte Bardot pondu par Marc Allégret et Roger Vadim? Pas grand'chose. Leur comédie est puérile, à l'image de la bluette et des enfantillages entre Bardot et le déjà trentenaire Daniel Gélin. Un vaudeville de ce niveau, où les personnages se retrouvent toujours inopportunément au même endroit, suivant le hasard et les conventions du genre, peut passer avec des comédiens rompus à l'exercice, mais ça ne passe pas avec des jeunes premiers. C'est la principale faiblesse du film.
Le bonne idée comique du film, c'est la confusion d'Agnès, sitôt arrivée à Paris, qui lui fait prendre spoiler: le musée de Balzac pour le logement de son frère, joué par Darry Cowl. La très mauvaise idée, ce sont ces concours stupides de strip-tease amateur auxquels prend part la jeune provinciale (du calme, on ne verra rien de Brigitte dénudée!) Les prestation de Bardot, en sainte-nitouche, de Daniel Gélin, en journaliste volage qui veut épouser Agnès au bout de deux jours, ou de Robert Hirsch en comparse et faire-valoir du précédent, n'ont rien d'amusant.
« En effeuillant la marguerite » offre trois qualités. La première est d’exploiter au maximum la qualité plastique de Brigitte Bardot en se débrouillant pour monter d’autres créatures nues. La seconde est de truffer le film de jolies filles, Vadim étant au scénario et, un malheur ne venant jamais seul, aux dialogues. Enfin les dessins des génériques de début et fin sont de Jean Effel. Cucul mais très mignons. Pour le reste un régiment de faire valoir masculins sur-jouant au fil d’un scénario qui se veut drôle, mais sans aucun gag digne de ce nom. Le spectateur se trouve donc prisonnier d’un film sans intérêt, dispensant un ennui dont même les scènes de strip-tease assez nulles ne parviendront pas à l’extraire. Pour fan de Bardot uniquement.
Quelques clins d'oeils instructifs à Balzac avec un Darry Cowl amusant pour guide dans le rôle de Hubert Dumont le frère d'Agnès. ..Mais aussi quelques invraisemblances ! La robe de chambre de travail de Balzac au musée est démesurément trop grande pour avoir été portée par l’écrivain ! Et encore trop grande pour Agnès . D’ailleurs l'original avait été trempé dans du plâtre par Rodin pour faire une sculpture. Il est incroyable qu’Agnes se soit crue chez son frère sans s'apercevoir qu’elle est dans un musée ! Un quiproquo improbable lorsqu'elle laisse tomber une bougie , une voix derrière une porte semble commenter sa maladresse :"qu'est-ce que c’est ce bruit ? " . On entend une suite de nombres , 12,6,17, Agnès laisse tomber à nouveau la bougie . 64 dit la voix , comme un commentaire . Puis on entend "ton frère s’est tué " . Agnès ouvre la porte affolée . Ce n'était que la radio laissée allumée ! Curieux qu’Agnes ait cru que son frère s'éclaircit à la bougie ! Le musée fait en fait allusion à la maison de Balzac , où l’écrivain à habité . Une maison quelque peu modernisée avec l'électricité et le téléphone ! "Allô , Balzac 00 01 , commente Hubert ,comme dans les publicités cinématographiques de l'époque :"jean mineur publicité ..."
A voir juste pour le mythe Bardot mal accompagné par un scénario indigeste et trop simpliste et par des acteurs qui surjouent leur rôle de faire valoir..... un film si léger qu'on se demande de quoi il est fait à part nous montrer le mythe dans toute sa splendeur.
Deux parties bien distinctes dans le film : la première est drôle, enjouée et exploite avec talent son comique de situations, si bien que tout cela à un côté frais, insouciant vraiment très agréable. La seconde est malheureusement nettement plus insignifiante, virant à la bluette poussive et plus très savoureuse, ce qui faisait le sel de cette comédie jusqu'alors pétillante ayant pratiquement disparu. Heureusement, malgré un côté très « vieille France », l'œuvre peut compter sur un duo Daniel Gélin - Robert Hirsch « on fire » à l'origine de tous les meilleurs moments, sans oublier une Brigitte Bardot déjà bien mignonne et bien charmante... On notera enfin au passage le goût immodéré de Roger Vadim, ici scénariste et dialoguiste, pour les jolies femmes, le film en étant peuplé du début à la fin pour le plus grand plaisir de nos yeux. Insuffisant toutefois pour effacer ces 45 dernières minutes beaucoup trop faibles pour nous convaincre totalement : frustrant.