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Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/24z2lthXOGg
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Sinon:
S’il fallait résumer Novocaine en un mot, ce serait probablement "anesthésié". Et pas seulement parce que le héros ne ressent rien : le spectateur, lui aussi, risque de finir par être insensible à force de voir les mêmes scènes d’action mille fois recyclées.
Jack Quaid, qui prouve depuis quelques années qu’il est capable du meilleur (The Boys) comme du plus dispensable (Plus One), s’attaque ici au rôle de Nathan Caine, un gestionnaire de banque souffrant d’une insensibilité congénitale à la douleur. Une aubaine pour les scénaristes, qui peuvent lui faire subir les pires sévices sans qu’il se plaigne – mais aussi une contrainte dramatique, tant l’absence de douleur enlève toute tension aux affrontements. Résultat : des bastons bien exécutées mais mécaniques, comme si John Wick jouait sous sédatif.
À ses côtés, Amber Midthunder incarne Sherry, sa collègue et improbable acolyte. Révélée dans Prey, où elle tenait tête à un Predator, elle se retrouve ici dans un rôle plus conventionnel, tentant d’apporter un peu d’émotion au milieu des coups de feu et des punchlines. Malheureusement, son personnage oscille entre l’utilité et la fonction de simple faire-valoir.
Berk et Olsen, déjà responsables de Villains, semblent vouloir mixer humour noir et action nerveuse, mais leur dosage manque de finesse. La mise en scène est propre, les fusillades sont lisibles, mais rien ne dépasse le cahier des charges du film d’action contemporain. Pire encore : le scénario s’appuie sur des rebondissements prévisibles, là où il aurait pu surprendre.
Au final, Novocaine ne provoque ni euphorie, ni souffrance : il anesthésie, tout simplement. Pas désagréable, pas mémorable non plus. Ceux qui cherchent un shoot d’adrénaline devront sans doute augmenter la dose.