Excellente mise en scène. Belle image. Très bon jeu des acteurs. Dur mais intéressant. Joli parti pris de remplacer certaines violences par des mouvements de danse. Fin inattendue et très intelligente.
Un film intelligent, esthétique et poignant.la réalisatrice dépeint avec une grande justesse la condition féminine des années 50. Et la société patriarcale y est montrée dans toute sa violence, sans artifice. A voir absolument !
L’audace de C’è ancora domani est de sauter à pieds joints dans les clichés inhérents à la représentation des violences domestiques faites aux femmes pour mieux déconstruire la posture de victime fragile de celles-ci à la manière d’un pas-de-deux entre les sexes et entre les générations, s’amuser avec les codes du mélodrame que la réalisatrice Paola Cortellesi détourne astucieusement. En effet, la libération de Delia suit d’abord le schéma classique de l’envie d’ailleurs, tout entière incarnée par Nino, mécanicien séduisant avec lequel il est agréable de flirter en mangeant du chocolat – à ce titre, le travelling circulaire sur fond de musique populaire procure un mélange de drôlerie et de romance –, que le long métrage veille à démanteler par l’intermédiaire d’un tiers, Giulio, heureux prétendant qui révélera, par la répétition du même, un visage familier, orchestrant un basculement dans le merveilleux digne du conte. L’émancipation du personnage principal échappe alors à la perspective d’une fuite géographique – et terriblement artificiel, « comme au cinéma » affirment les épouses et veuves de la ville – pour lui préférer l’envolée démocratique, portée par une clausule brillante qui associe le vote des femmes à un adultère. « Pourquoi tu ne pars pas ? », lui demande Marcella comme le spectateur d’ailleurs, avant de percevoir la puissance de sa révolte qui est non pas de quitter sa vie mais d’en reconquérir les droits et la liberté fondamentale. La communication non verbale entre mère et fille témoigne d’une solidarité féminine qui advient après l’échec de la parole dans un espace qui ne saurait ni l’accueillir ni même la faire naître, un espace hanté par l’ombre du père et par celle du père du père, le vieillard Ottorino dont les funérailles tournent à la parodie insolente en ce que la suspension du temps liée au deuil est exploitée comme un compte à rebours dramatique. Magnifiquement interprétée et photographiée, C’è ancora domani constitue l’une des grandes réussites de la comédie italienne contemporaine, alliance de burlesque et de cruauté rappelant Divorzio all’italiana (Pietro Germi, 1961), qui rassemble – preuve de qualité ! – le public et la critique.
Il y a un aspect magique dans le cinéma : celui qui permet à un improbable mélange (esthétique kitsch, trame à suspense, mise en scène à effets, mélange de styles musicaux) d'attirer plus de cinq millions de spectateurs en Italie, pour un film d'époque en noir et blanc, qui dure pratiquement deux heures.
Difficle de justifier d'un strict point de vue critique un tel engouement. Il reste encore demain n'est en effet pas un grand film d'un point de vue mise en scène. Paola Cortellesi y accumule en effet les choix à risque : esthétique d'Amélie Poulain au sortir de la guerre, travellings tape à l'oeil, choix osé de théatralisation pour certaines scènes (la violence du mari envers sa femme chorégraphiée comme une danse).
La réalisatrice (qui est aussi l'actrice principale) flirte donc en permanence avec le mauvais goût, sans vraiment y tomber. Ce qui sauve sa narration tient à mon sens dans deux éléments. Le premier est l'intrication de thématiques diverses, toutes riches et qui entrent subtilement en résonance, donnant une véritable épaisseur au film (l'histoire italienne, les différences de classe, le féminisme, le machisme atavique, les conflits entres générations, les relations familiales, la politique, l'amour).
Le second élément qui emporte tout, c'est l'énergie communicative qui se dégage du film. Les premières scènes en sont un magnifique exemple : la première journée de Delia est haletante, menée tambour battant par un découpage survitaminé et une bande-son entraînante. Il y a dans ce film un plaisir de filmer et de jouer qui est communicatif et qui me semble être la caractéristique de ce qu'on peut trouver de meilleur dans l'art cinématographique : la volonté d'entraîner le spectateur dans une histoire, coûte que coûte.
Beau film en noir et blanc qui nous montre la place des femmes à une époque pas si lointaine, quelques longueurs toutefois. Fin inattendue mais nous restons tout de même sur notre faim sur le devenir de l'héroïne.
Excellent surprise. Le jeu est très juste, le ton se veut léger malgré un réel suspense, c’est un vrai voyage dans l’Italie d’après guerre les acteurs sont très bons chacun dans son registre et la bande son est tout à fait entraînante, je recommande sans réserve.
Excellent film tout en nuance. Une dénonciation de la violence envers les femmes remarquable. A voir en VO notamment pour les expressions des petits garçons et du grand père. Même avec les pires gros mots cette langue est chantante.
Bien que l'intrigue se déroule après la 2nde GM dans le sud de l'Italie, elle est universelle d'où sa force et le fait qu'on y rentre très rapidement.
Delia est une femme qui se dédié corps et âme pour sa famille. Elle est à la fois mère, aide soignante et subvient aux besoins familiaux en enchaînant plusieurs emplois. Malgré tous ces efforts, elle est traitée comme une moins que rien par son époux et l'image qu'ont ses enfants, surtout sa fille, est déplorable.
Un événement va l'amener à se prendre en mains et à faire en sorte que les choses changent. Sa résilience pour sauver sa fille et par extension elle-même est très fort. Sans divulguer le fait, on a une fin de film incroyable et vraiment la portée de cette scène laisse sans voix.
Un film à découvrir car il est très poétique malgré les sujets traités et laisse un message auquel on ne peut pas être insensible.
Un film très beau sur l'émancipation des femmes italiennes. Une dénonciation des violences faites aux femmes mais avec humour, subtilité et poésie. Super bande son anachronique.
Il est vrai que ce film est en noir et blanc. J’ai cependant complétement occulté cette caractéristique pendant la projection tant son douloureux sujet nous fait oublier ce genre de « détail ». L’histoire se déroule en Italie immédiatement après la seconde guerre mondiale et nous rappelle que, si la condition féminine est encore bien malmenée en Europe d’aujourd’hui, notre société a quand même fait d’immenses progrès dans ce domaine. Malgré tout, chaque coup porté par Ivano sur Délia son épouse, nous blesse au plus profond de notre âme. C’est vrai que nous venons de ce patriarcat quasi absolu dans lequel seule l’immense et éternelle ingéniosité des femmes leur permettait de survivre beaucoup plus dignement que ne le laissaient supposer les apparences. Époque à oublier le plus vite possible, si l’on peut…
Une très bonne surprise ! Sur un vrai sujet, une sorte de comédie à l'italienne, en noir et blanc, dans le style du réalisme d'après guerre, mais qui pose tout de suite les problèmes du machisme et de la violence intra-familiale. La mise en scène est vraiment bonne, légère, actuelle à contrario du style, avec une très bonne bande son. Le suspens de la lettre et du dernier jour (d'où le titre) est une superbe idée. Un grand bravo à Paola Cortellesi et à toute l'équipe du film.