N'en déplaise aux esthètes du cinéma, et ils semblent nombreux sur ce site, si ce film a eu un retentissement inattendu de l'autre côté des Alpes, c'est qu'il a largement été utilisé pour défendre la cause féminine. Notamment à la suite d'un terrible féminicide, connu sous le nom du "Femminicidio Cecchettin", des manifestants reprenant certaines des répliques du film sur leur panneaux. Le film a aussi fait l'objet d'une diffusion devant les sénateurs afin de les sensibiliser un peu plus à la cause féminine, bien que ce jour-là, les élus étaient bien peu nombreux. Certaines écoles ont également projeté "C'è ancora domani", grâce, par exemple aux don anonyme d'un chef d'entreprise. Pour toutes ces raisons, le film a eu en Italie un écho incroyable.
Bon, sur l'aspect cinématographique, maintenant, je ne me risquerai à aucun jugement, n'ayant pas la licence de bien des lecteurs de ce site. Cependant, que le film soit en noir et blanc, que les scènes de violence soient chorégraphiées, la colonne sonore parfois volontairement décalée et le ton résolument humoristique renforcent, selon moi, le sentiment de violence et d'injustice que subit cette femme et le mal être que vit le spectateur.
Certes, la fin peut paraître anecdotique, puisque tout le monde s'attend à une autre issue, mais ce serait oublier que, pour une femme,
abandonner ses enfants serait dramatique, spécialement en Italie à cette époque où le divorce n'était pas autorisé. Et si aujourd'hui le droit de vote est tellement banal que plus personne ne l'utilise
, il constituait à l'époque un premier pas de ce long chemin qu'est la cause féminine. Alors, oui, rien que pour cette raison, j'encourage les femmes et les hommes à aller voir ce film. Et tant pis pour les puriste du 7ème Art.