Derniers Avis sur Los Golfos

Premier film réalisé par Carlos Saura, il est contemporain de la nouvelle vague française. Mis en scène pendant le franquisme, présenté à Cannes et ayant reçu le soutien de Bunuel qui assistait à la projection, c'est au final une
très bonne surprise.

Un groupe de six voyous de petite envergure, se mettent d'accord pour financer conjointement le lancement de l'un d'eux qui s'adonne à la tauromachie. Le pensant doué, ils commettent plusieurs méfaits pour constituer un capital. Ils ignorent que la police est sur leur trace.

Portrait d'une jeunesse sans idéal, aculturee, violente et stupide, " les voyous " se révèle vraiment, passé sa première demi-heure qui m'a semblé un peu brouillonne.

Tirant du côté du cinéma des débuts de Pasolini ( je pense à "Accatone"), sans toutefois atteindre le niveau du maître italien, Saura propose un opus de qualité qui vaut la peine d'être vu et qui souligne la précocité de son talent.

Toutefois, j'emettrais quelques réserves sur le point de départ du scénario qui m'a semblé peu convainquant et surtout à propos du montage de certaines scènes ( peut-être dû à l'absence de rushs) .

En tout cas, le film présente a certains moments ( surtout au début) un manque de fluidité un peu dommageable. Par contre, la bande son est, elle vraiment formidable et lui donne un cachet et un charme incontestables.

Vingt ans après "los golfos", Saura reprendra avec réussite, le thème du portrait d'une petite bande de délinquants avec l'excellent "vivre vite" ours d'or à Berlin.

Los Golfos (Les voyous en Français) est le premier long métrage de Carlos Saura. Le film a été tourné entièrement en décors naturels avec des acteurs non-professionnels, à la manière des films néoréalistes italiens et le résultat est tout à fait à la hauteur des prestigieux maitres d'outre-méditerranée.
Le réalisateur nous montre la vie d'un groupe de jeunes vivant dans cette zone de la banlieue madrilène qui hésite entre urbanisation et campagne et où habitent pauvres et déracinés.
Juan, l'un des protagonistes du film, veut devenir matador. Tout le film se construit autour de ce projet qui va fédérer le groupe et alimenter les rêves de richesse de chacun. Il s'agit de trouver le financement qui va permettre à Juan de débuter sa carrière. Pour réunir la somme demandée par des organisateurs peu scrupuleux, tous les moyens - surtout les pires - sont bons.
Le film donne de l'Espagne une image bien éloignée de celle que cherche, à la même époque, à promouvoir le régime franquiste et il aura maille à partir avec la censure au point d'être amputé de dix minutes et, malgré le succès lors de sa présentation à Cannes, de ne sortir que de manière très confidentielle trois ans après avoir été tourné.

A la croisée du néo-réalisme et de ce qui allait devenir la nouvelle vague, Saura pose une empreinte cinématographique encore bien fragile. Pour son premier film, l’ensemble est loin d’être abouti et le filmage des corridas exige un peu plus d’expérience, et de moyens…Ce film demeure cependant un témoignage exceptionnel sur ce qu'était l'Espagne franquiste et le rêve d'évasion du petit peuple.
Les bonus sont tout aussi importants, sur l'histoire du film, et donc de l'Espagne qui censurait alors à tout va...
Pour en savoir plus