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    Pourquoi M. R. est-il atteint de folie meurtriere
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    Max Rss
    Max Rss

    198 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 décembre 2023
    Ce film...Si on le prend à chaud, a tout pour provoquer notre détestation. Jugez par vous-même : lent, bavard, complètement fauché et tourné en 10 jours (visuellement, ça envoie du pâté en croûte), kitsch à souhait, des acteurs qui improvisent quasiment tout le temps et cette impression de parfois voir plus un documentaire qu'un film. En gros, tout cela déboucherait naturellement sur un zéro pointé. Et pourtant.... si l'on prend le temps d'y penser ne serait-ce que 5 minutes, on réalise qu'il s'agit d'un des films les plus radicaux de Fassbinder. Et pour cause, son personnage principal (ici interprété par Kurt Raab) est soumis à un traîtement insupportable pour quiconque ayant une once d'humanité en lui. Un homme lisse, évoluant dans un cocon petit bourgeois qui le bouffe jour après jour, exercant un boulot certes bien payé mais qui l'abrutit sans cesse un peu plus, des parents étroits d'esprits et autoritaires (une mère presque castratrice), une femme belle mais tout autant étroite d'esprit lui faisant sans cesse des reproches et le contredisant quasiment tout le temps (et des voisins et amis agissant de la même manière). En clair, le terreau propice pour faire d'un homme gentil et pathétique un assassin en puissance. Et c'est à peine si j'ose vous parler de cette scène dans la boutique de disques qui soumet M.R. à un ridicule qui met extrêmement mal à l'aise celui ou celle qui en est témoin. La forme est ici rebutante (y compris lorsque l'on a pu prendre conscience de tout ça) mais le fond est d'une cruauté rare.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    121 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 juillet 2015
    Très différent des Fassbinder habituels comme si le réalisateur voulait se démarquer de ce dont on le critiquait. Avec pour résultat de la couleur et des dialogues abominablement bavards, mais une fin assez artistique et inattendu. Et puis le style changeait aussi des Fassbinder qu'on connaissait jusque là. Un coup de tête utile.
    Maqroll
    Maqroll

    158 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2010
    Pendant quelques années, mais plus encore entre mai 68 et le premier choc pétrolier, soir de 1968 à 1973, les occidentaux ont pu croire qu’ils vivaient dans un monde idéal, préservé de la guerre, de la misère et des maladies sexuelles. Ce sixième film de Fassbinder (assisté ici de Michael Fengler à la mise en scène) se situe en plein cœur de cette époque « dorée ». Pendant une heure et quart, on voit un Allemand moyen, M. R., mener sa vie de famille (coincé entre une trop jolie femme, un enfant crétin et une mère autoritaire) et sa vie de travail (sans talent et sans espoir de promotion) dans un univers étouffant (à l’exception d’une scène très brève, tout est filmé en intérieur). Un jour M. R regarde la télévision chez lui pendant que sa femme et une voisine discutent comme à l’accoutumée. Il a mal à la tête car il a un peu de tension et fume trop. De plus, la télévision est en panne : il y a du son mais plus d’image… Après avoir essayé plusieurs fois de la régler, M. R., sans un mot, se lève, prend un chandelier, défonce le crâne de la voisine, puis celui de sa femme et enfin celui de son fils, endormi dans son lit. Le lendemain, après une nuit calme, il ira se pendre dans les toilettes du bureau où il travaille. Une caméra glacée suit les visages en les cadrant au plus près dans leur désarroi existentiel infini. Le ciel n’est jamais montré, pas plus que le soleil. Tout espoir est mort dans ce cinéma des espaces confinés, représentatif d’une Allemagne vaincue, destituée de son arrogance et de sa fierté. Un film austère, courageux et sans concession d’une figure si particulière de l’histoire du cinéma.
    BlindTheseus
    BlindTheseus

    298 abonnés 2 566 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 décembre 2009
    Un excellent drame jouant sur l'indifférence et le cynisme des classes bourgeoises -la scène du salon avec la discussion sans fin étant par exemple explicite en depit du fait que le tout ose peu globalement.
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