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traversay1
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3,5
Publiée le 5 août 2016
Un an après Un chapeau de paille d'Italie, René Clair remet le couvert avec un autre Labiche. Cette fois, c'est un échec commercial sans appel. Primo, parce que l'argument est moins étoffé qu'Un chapeau de paille ; secundo, parce que le film sort au moment de l'avènement du parlant. Clair y fait pourtant montre d'inventivité dans son montage et sa technique, avec une utilisation sidérante du "split screen". Le cinéaste est au sommet de son art, comme le démontrera son premier film sonore, le brillantissime Sous les toits de Paris.
"Les deux timides", oeuvre d'Eugène Labiche (et Marc Michel), sont autrement moins mouvementés que "Le chapeau de paille d'italie" précédemment adapté du même auteur par René Clair. On peut d'ailleurs parler de récit monotone ou atone au regard de la première partie du film, tant l'humour y est à peine perceptible et le tempo plutôt molasson. Avec, pour exemple, la première scène ou le cinéaste prend dix minutes pour amener un effet comique que le spectateur a entrevu très vite. Les deux timides, ce sont un avocat qui éprouve autant de difficultés à plaider qu'à demander la main de sa promise et, précisément, un futur beau-père qui reste indécis quant au choix de son gendre. Et si cette deuxième partie de l'histoire s'emballe un peu, c'est parce que la rivalité entre les deux prétendants ajoute de l'animation et une pincée de burlesque; alors, on trouve un quiproquo amusant, une certaine poésie de l'amoureux transi et quelques bonnes idées de mise en scène.
Poolevorde et Carré nous prennent comme par surprise dans un film aux apparences de guimauve et de légèreté : ils sont bouleversants. Une vraie pépite de chocolat.