Un groupe d'activistes s’introduit de nuit dans un grand magasin d’ameublement dans le but d’y dénoncer les pratiques écocides de l’entreprise. Sauf qu’ils ne s’attendaient pas à tomber nez à nez avec un vigile psychopathe, un adepte de la chasse “primitive” qui se prend pour Rambo.
A la réalisation, on retrouve le collectif québécois RKSS, à qui l’on doit les délirantes fausses bandes-annonces Ninja Eliminator, ainsi que le déjanté T is for Turbo (2011) et sa version longue Turbo Kid (2015). Avec de tels bagages, il y avait fort à parier que le résultat serait à la hauteur de nos attentes… sauf qu’il n’en sera absolument rien. Le film se démarque totalement de leurs précédentes réalisations, oubliez le côté débrouillardise et guérilla, puisqu’il s’agit ici d’une coproduction franco-espagnole (raison pour laquelle le film a été tourné sur les îles Canaries).
Le film surf sur l’actualité du moment, avec ces innombrables histoires de résistances civiles et citoyennes via des groupes d’activistes bien souvent composés de jeunes adultes ("Extinction Rebellion" ou encore "Riposte alimentaire"). Ici, on retrouve des activistes écolos de la « Génération Z » qui décident de saccager un grand magasin type IKEA, sauf que l’on y croit jamais (ça n'a aucun sens de vouloir détruire des "meubles d'exposition". À quel moment c'est censé être préjudiciable pour l'entreprise ? A la rigueur, ils auraient pu cramer tout un entrepôt logistique…).
Non seulement le pitch de départ est absurde mais le reste ne tient pas la route (les activistes ne trouvent rien de mieux à faire que d'organiser une partie de paintball dans le magasin, quel est le rapport avec leur démarche écologique et anti-capitaliste ? C'est complètement ɔon. On ne parvient jamais à s’identifier à ces jeunes gens et pire, le manque de budget est flagrant (on se doute bien qu'ils n'ont pas pu tourner dans un vrai magasin d'ameublement. L'ennui, c'est qu'on y croit jamais, ils se sont contentés de recréer deux rayonnages d'articles, filmés sous différents angles pour tenter de nous berner. Résultat, il n’y a aucune cohérence au niveau de la spatialisation des lieux et les décors font terriblement cheap).
Et les invraisemblances sont nombreuses
(le frère du vigile qui se pète le crâne contre le rebord d’un meuble, qui se vide de son sang, mais qui réapparaît comme par enchantement, sans parler de la scène dite de “la peinture phosphorescente” où d'une scène à l'autre, on se retrouve plongé dans le noir total et dans le plan d’après, on y voit sans la moindre difficulté).
Wake Up (2024) peine réellement à éveiller notre intérêt, le scénario est foncièrement inintéressant, la caractérisation des personnages est bâclée et certaines situations sont complètement absurdes, voire ridicules
(entre la partie de paintball et lorsqu’ils se retrouvent contraint de monter un meuble IKEA de A à Z sous la menace du vigile).
Le film n’ayant qu’une interdiction aux moins de 12 ans, autant vous dire qu'on est a des années lumières des précédentes productions sanglantes du collectif, ici c'est parfaitement gentillet et inoffensif, en somme, une vraie perte de temps.
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