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vidalger
326 abonnés
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2,0
Publiée le 23 décembre 2023
Je ne connaissais pas ce monsieur qui se pique soudain, dans la dernière ligne droite ( il a 66 ans...) de réaliser un film sur sa vie en rassemblant tous les bouts de bobines qu'il a retrouvés dans ses tiroirs. La sauce est constituée de dîners familiaux où tout le monde se réunit - les femmes et les enfants du héros - et commente les vieux souvenirs sans beaucoup de pudeur et avec une bonne dose d'émotion. Tout ça est sans queue ni tête, pas écrit, mal filmé, et confus. Oury Milshtein nous fait pénétrer dans le salon de son psy et en fait, on se fout un peu de ses petits secrets. Bref, un film très oubliable.
Un film en forme d'archive-collage très construite : un puzzle mais achevé, sans une pièce laissée de côté. Les enchaînements sont très léchés si les extraits sont d'origine diverse (de son père à sa fille Leah puis à sa mère en faisant à chaque fous les liens). Comment vivre avec nos morts ? se demande dans un très bel essai la rabbine Delphine Horviller. Et le cinéaste se pose la même question : il continue ses séances avec son psy mort sur sa tombe (encore que), il évoque longuement la leucémie de sa fille, il parle de la mort de ses parents, il rappelle son compagnonnage avec Agnès Varda... bref il est entouré de cadavres mais il choisit la vie, avec les blagues récurrentes autour d'Enrico Macias qui a cannibalisé son premier mariage (il a épousé sa fille). Les personnes qui ne sont pas à leur place (sa mère qui a dû gérer la carrière de son mari peintre quand elle se rêvait parachutiste), les personnes malades, les personnes qui se sentent exclues. En jouant à fond la carte du particulier (les dîners de famille nombrilistes), Ouri Milshtein atteint l'universel : on fait comment pour être heureux avec sa famille ? Ni en soldant ses comptes ni en les réglant - mais en disant sa douleur, ses regrets, ses frustrations et ses accomplissements, pour partir en paix. Un Woody Allen qui se ferait documentariste : la tristesse peut se faire joyeuse pour mieux la conjurer.
Avec près de 40 ans de carrière dans le cinéma (essentiellement dans la production), pour la première fois, Oury Milshtein passe derrière la caméra et réalise un long-métrage à la fois personnel et introspectif. On découvre à ses côtés, une vie tumultueuse et parfois semée d’embûches. Un premier mariage qui détonne entre un ashkénaze et une séfarade (avec la fille d’Enrico Macias) qui donnera lieu à 2 fils, une séparation, une seconde femme avec qui il aura 3 filles (dont l’aînée décèdera à l’âge de 14 ans), une autre séparation et enfin, une troisième femme.
Au milieu de cette vie mouvementée, il aura fréquenté pendant plus de 25 ans un psychanalyste. A la mort de ce dernier, il continuera à aller le voir pour lui parler… sur sa tombe (ça ne s’invente pas !).
En réalisant ce documentaire intimiste, le réalisateur sonde ses proches, ses anciennes compagnes, ses enfants, il revient sur la relation compliquée qu’il a eu avec sa mère et quasi inexistante avec son père, sur la maladie de Leah (décédée d’une maladie du sang), il y est aussi question de judéité et bien évidemment d’héritage.
En l’espace de 80min, le film alterne les archives familiales (le film de son premier mariage et les séquences filmées par sa fille sur son lit d’hôpital), avec des séquences plus récentes (des dîners en famille où les deux ex-compagnes et leurs enfants sont tous réunis).
Pour ton mariage (2023) à un côté “psychanalyse familiale” où Oury Milshtein tente de gratter le vernis pour libérer la paroles des siens et lui, par la même occasion, c’est à la fois fascinant, foutraque et original.
Oury Milshtein est inconnu du grand public. Il est pourtant une personnalités importantes du cinéma français qui a produit depuis quarante ans plusieurs dizaines de films aux côtés d’Agnès Varda, de Jacques Doillon, d’Arnaud Desplechin ou d’Axel Lutz. Marié à la fille d’Enrico Macias, divorcé, remarié, il a eu de ces deux unions cinq enfants, avant de vivre quelques années avec Kate Barry, la fille de Jane Birkin dramatiquement disparue en 2013. Sa vie, qui pourrait ressembler à celle, joyeusement neurasthénique, de n’importe quel Juif ashkénaze français, a été marquée par un drame dont il est resté inconsolable.
Jetez un oeil à cette affiche. On y lit – ce qui n’est pas fréquent – une blague juive. On la croirait tout droit sortie d’un film de Woody Allen. Si on se fie au titre de ce film et si on en lit le pitch, qui insiste sur le mariage grandiose et raté d’Oury Milhstein avec Jocya, la fille d’Enrico Macias, on imagine volontiers un documentaire autobiographique centré sur cette cérémonie ostentatoire et peut-être sur ses suites calamiteuses.
Mais "Pour ton mariage" n’a pas grand chose à voir avec son titre. À soixante-six ans, Oury Milshtein pressent qu’il n’aura guère d’autres occasions de revenir sur sa vie et, sans y mettre pour autant la moindre ostentation, entend l’embrasser toute entière.
Le résultat est décapant. Décapant dans la façon de le raconter, en partant d’un grand dîner familial avec ses deux ex-femmes – qui s’entendent comme larrons en foire alors qu’on aurait plutôt imaginer une franche détestation entre elles nourrie de mille et unes trahisons – et ses enfants soudés dans une étonnante et chaleureuse complicité. Décapant dans ce qu’il raconte de la vie d’un homme, de ses parents et de la relation compliquée qu’il entretint avec son père et avec sa mère, de son éducation en Israël chez une tante, de ses mariages successifs et finalement de sa vie qui va s’achever.
Le résultat est gai comme la blague juive de l’affiche, et triste comme elle. Mazel Tov !
Formidable documentaire, sensible et drôle, totalement universel. Très original et profondément humain. Tellement heureuse d'écrire cette critique un premier janvier!! Merci à Oury Milshtein pour ce régal d'intelligence intimement filmé avec élégance...
C’est assez décousu, plutôt ennuyeux. Un patchwork de petits films de famille ne fait pas pour autant une œuvre cinématographique Sans doute du au fait qu’il n’y a pas de véritable colonne vertébrale dans ce récit malgré la sincérité du réalisateur
Pari réussi. Défi impossible relevé par ce film audacieux qui raconte la vie du réalisateur avec une multitude d images d archives personnelles. C es tour à tour drôle et emouvant. A decouvrir d urgence
Un documentaire tendre et subtil de ce producteur sur sa famille, ses blessures, l'inéluctable influence du culturel et du cultuel .Il y a des sentiments vrais . On aime cette famille autour d'Oury Milshteîn!
On sort de la séance avec un sentiment partagé. Le sentiment d'avoir vu a travers l'œil de bœuf la vie d'une famille et son histoire. Ce film se justifie simplement pourf la mémoire et pour cette cicatrice encore ouverte de personnes si chères disparues précipitamment. En leurs mémoire je suis un spectateur solidaire et heureux d'avoir participer à ce dernier kaddish en salle que le réalisateur nous invite. Le deuil est difficile et peut parfois prendre toute une vie.
C’est foutraque, décousu, drôle, mélancolique, ça prend aux tripes tant la douleur s’exprime avec une pudeur souriante et une impudeur qui réussit à ne pas être tragique. Un film qui raconte la vie, qui nous communique son émotion entre légèreté tendre et poids de l’histoire familiale, un film qui évoque la judéité, non comme religion mais comme culture. Voilà. C’est un film et il faut aller le voir.
Excellent film à peu de moyens, une très belle découverte. Entre le film familial et le documentaire, un format très original où sont traités mine de rien, avec humour aussi des sujets denses et profonds, comme le mariage, l'amour, la mort, la paternité et maternité, la transmission, ce qui reste d'une vie etc... Je recommande vivement