Bon, je rejoins la plupart des critiques, sur ce film : un métrage très quelconque en fait ! Ce film déçoit par sa fadeur, c’est le film ultra-conventionnel, pas vraiment déplaisant a priori car il a des arguments, notamment le casting, et la recette est faite pour marcher, mais ça n’a strictement aucune personnalité.
L’histoire débute bien, puis peu à peu elle s’enlise dangereusement. Une romance très foireuse entre le héros et Meg Ryan, un rythme chaotique, une intrigue des plus convenues qui se termine d’ailleurs de façon très convenue, il n’y a guère de quoi s’enthousiasmer sur l’histoire de ce Presidio, qui suinte l’attendu et les conventions les plus dures de ce genre de cinéma. Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais un peu d’impertinence ou d’éloignement des sentiers battus, honnêtement, sur un thème approchant, et malgré ses défauts manifestes, Le Déshonneur d’ Elizabeth Campbell n’est nettement au-dessus de ce film ultra-académique.
Cela se retrouve sur la forme. Rien d’original. Mise en scène appliquée de Peter Hyams, certes, comme il en a l’habitude, décors corrects avec tournage sur les lieux réels du Presidio, on ne peut pas dire que le film soit vilain, mais c’est fade. C’est comme du pain sans sel quoi, ça manque de saveur, et on sent le produit qui fait tranquillement son petit bonhomme de chemin s’appuyant sur son budget confortable et son casting en se disant que ça suffira. Alors certes on dira que Peter Hyams n’est pas le roi du cinéma personnel, mais là c’est d’une neutralité qui frôle la fainéantise. Même la musique est ultra-classique.
Finalement on attend pas mal du casting, et il n’est pas mauvais. Ok, Meg Ryan est juste là pour la partie romance, autant dire que la pauvre elle est dans le pire morceau du film ! Mais bon, elle est jolie ! Mark Harmon enquête déjà dans l’armée bien avant NCIS, et il impose une certaine présence, bien qu’il reste fadasse face à Sean Connery, qui trouve un rôle bien dans son style, provocateur, râleur parfois incisif. C’est bien le seul à être incisif d’ailleurs, et il apporte souvent un peu de piquant au milieu d’une montagne de consensualité, vous l’aurez compris.
En conclusion Presidio n’est pas foncièrement raté, dans le sens où on se retrouve avec un spectacle appliqué. On ne peut pas dire qu’il y a de gros défauts, de la réalisation au casting c’est plutôt propret, mais alors c’est presque du niveau d’un téléfilm basique pour l’intérêt. Ça coule mollement, au gré de choses systématiquement déjà vu ailleurs, et ça ne chercher jamais à surprendre ou à montrer une identité, un style, à revendiquer une personnalité. Une œuvre qui aurait pu être faite par un robot. 2