Film vu sans grande conviction. En définitive, un métrage totalement dispensable. Il en sort des pelletées ces derniers temps sur les plateformes, et c’est souvent loupé. Nice Girls ne fait pas franchement exception. Le film n’a aucune personnalité propre. C’est un film IA, avec un scénario IA médiocre. Le rythme est laborieux, probablement car sans surprise, probablement aussi car les scènes d’action sont rares et peu explosives pour l’essentiel (c’est une sorte de Bud Spencer/Terence Hill au féminin), et le côté comique est balourd. On sent carrément les influences de la saga Taxi, pas pour le meilleur d’ailleurs, et les références écolo/wauke récurrentes ajoute au côté casse-pied d’un humour souvent simpliste et parfois « pécassien » par sa franchouillardise crasse et ses références sexuelles omniprésentes (de toute façon dès qu’une comédie met des femmes en héroïnes de nos jours ça parle quasi-systématiquement fesses non stop, c’est lourd)!
En dépit de ce scénario médiocre, le film possède quelques attraits visuels, notamment des décors du sud de la France corrects, quoiqu’on commence à en être littéralement saoulés dans pas mal de films ces derniers temps. Le film ne fait d’ailleurs pas dans l’originalité à ce niveau non plus et on sent le côté carte postale pour faire venir le public étranger. La photo est elle aussi honorable, et même si les scènes d’action faiblardes laissent à penser que le métrage était peu doté financièrement, il y a quelques plans qui ont une certaine allure et lorgnent vers la série B de luxe avec un usage régulier du drône. Reste que le film est très impersonnel visuellement aussi.
Côté casting, je suis partagé. Les acteurs ne sont probablement pas mauvais en soi, et j’ai trouvé Alice Taglioni et Stéfi Celma plutôt investis dans leurs rôles, avec un Baptiste Lecaplain un peu fade mais à sa place également. En revanche, leurs personnages sont souvent grotesques, agaçants (ça vaut pour les personnages secondaires aussi !), avec un côté caricatural et tellement gros que c’est difficile de rire. Vous voyez, c’est un peu comme un clown qui tombe en s’entravant dans ses grandes chaussures. Ca faisait rire en 1900, mais le gag est tellement éculé aujourd’hui que ça fait plus vraiment rire. Ben dans les années 90, on pouvait se permettre dans des buddy movies de ce genre de forcer le trait, de mettre des gags outranciers, caricaturaux, mais on en a tellement vu, et en mieux, qu’il faut peut-être sortir une autre carte (le fait qu’il s’agisse de femmes ne suffit pas !).
Pour le reste, la bande son est balourde au possible et vient surligner lourdement tous les gags comme dans un Tex Avery.
En conclusion, Nice Girls est un buddy movie au féminin, entaché par des sujets de société et un idéologisme casse-noix, et pénible à suivre tant il est lisse et impersonnel. Malgré des beaux décors et l’abattage des actrices qui essayent de sauver ce qui peut l’être de leurs personnages grotesques (j’ajoute que Celma fait autant flic allemande que Demis Roussos petit rat de l’opéra), on s’ennuie, en prenant parfois un discret plaisir à une ou deux scènes d’action qui viennent réveiller un peu le tout. A noter quand même un bon point pour la vieille alfa roméo. 1.5