Je viens de voir le dernier film de François Ozon, "Quand vient l'automne". Par chance ou par hasard, j'ai vu ce film la même semaine où j'avais vu le dernier film d'Alain Guiruadie, "Miséricorde". Je suis frappée par leur ressemblance.
Je ne parle pas uniquement des champignons, qui jouent un rôle dans les deux films. Ni de l'enquête policière autour
d'un crime, enquête présente dans les deux films.
Ni du personnage que le réalisateur décide
d'éliminer, le plus anthipatique possible dans les deux films
. Ni de la
relation de la mère à la disparition de son fils ou de sa fille, indifférence ou soulagement
. Ni du petit village de France, ou des couleurs de la forêt, sujet -davantage que décor- dans les deux films. Ni du personnage étranger au village, et qui déclenche le désir (de tout changer, de transformation, de faire le film?).
Je parle de deux aspects de fonds des deux films: le mensonge, le fantasme. Dans les deux films, les personnages sont confrontés à leurs fantasmes. Dans celui d'Ozon, ils s'y laissent emporter, dans celui de Guiraudie, ils gravitent autour -c'est pourquoi le film d'Ozon ressemble davantage à un film noir, et celui de Guiraudie à un film qui ne ressemble à aucun film (un ovni).
Comment s'arrangent les réalisateurs avec un crime gratuit? Selon le personnage du curé du film de Guiraudie (personnage central, complètement improbable -comme a dit quelqu'un dans la salle: "Cela fait plusieurs générations que l'on ne voit pas un curé ainsi habillé [en soutane] en France"-, le crime, le meurtre est nécessaire à la vie. Selon la morale que l'on peut tirer du film d'Ozon, il est excusable s'il permet l'épanouissement de la famille (rêvée, envisagée).
Les deux films se ressemblent sur beaucoup d'aspects (bien que le traitement formel soit différent, bien que Guiraudie tourne plus autour de la problématique du désir, Ozon plutôt sur la probléatique de la famille ideale). Les deux films se regardent bien, cependant je pense que "Miséricorde" surprend davantage, ce qui pour moi est un plus.