Décevant François Ozon, me rend déçue d’être déçue, si fidèle spectatrice de ses films, jusqu’à « Été 85 » qui marquait selon moi, une rupture. Même si avec Ozon, chaque film rompt avec le précédent et c’est tant mieux : à chacun, une curiosité et un enthousiasme réinventés. Parmi mes préférés : « Jeune & Jolie », « Dans la maison », « Le refuge », « Le temps qui reste », « 8 femmes, « Sous le sable », « Une nouvelle amie » (quoi, déjà un peu alambiqué). J’ai raté « Peter Von Kant » et « Tout s’est bien passé, « Grâce à Dieu » aussi.
Cette fois-ci, je le regrette, « Quand vient l’automne » n’a rien de crédible et propose beaucoup trop d’informations qui chacune, justifierait un film en soi. Ne serait-ce que le titre : la saison climatique ou celle qui précède la vieillesse. Dans le premier cas, les champignons sont un alibi intéressant, sauf qu’on s’attend à une intrigue durable à partir de cet élément déclencheur qui retombe comme un soufflet (même une réplique explicative, vers la fin, n’était pas si impérieuse). Dans le deuxième cas, les protagonistes, sont déjà en hiver.
Ensuite, le personnage de la fille (Ludivine Sagnier bien trop négligée, agressive et comme absente, comme si elle était pressée d’en finir) : doit-on tenir rigueur à sa mère toute au long de sa vie pour un un choix d’existence qui -si on ne demande pas de l’approuver, peut au moins tenté d’être compris. Une rigueur exagérée et mauvaise. Un personnage qu’on n’a pas du tout envie de connaître et à mon avis, l’ensemble de ses récriminations auraient pu être moins lapidaires, comminatoires et empreintes de moins de manœuvres.
Il y aussi le thème de l’homosexualité, si sibylline alors que cela aurait pu devenir l’enjeu de ce film, démoniaque pour un thriller actuel, si durable entre un adulte et en enfant.
Il y a aussi l’histoire du fils emprisonné. Le fait qu’il soit emprisonné n’apporte pas tant, à l’histoire. Et puis je n'ai pas bien compris ce qui liait intimement le fils sorti de prison et la fille emplie d'aigreur, au début j'ai cru qu'une sorte de pacte les soudait depuis leur enfance dans un silence que le film allait décrypter, un suspense qui serait le noeud du scénario.
Finalement, j’ai eu l’impression que ce film était comme une commande que François Ozon avait peiné à rendre. Réaliser un film pour réaliser un film, sans nécessité, agrégeant une somme d’histoires pour former une histoire.
Malgré tout, je suis heureuse de l’avoir vu, de demeurer attachée au cinéma de François Ozon et j’attends avec davantage d’impatience son prochain long-métrage.