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Un visiteur
1,5
Publiée le 24 juin 2014
Le film a mal vieilli et puis ça manque clairement de folie pour rendre hommage à Offenbach. Fresnay a beau y mettre l'accent on a un peu de mal à accrocher.
Entendre Yvonne Printemps éclatante de beauté entonner aussi brillamment des airs de Jacques Offenbach est un véritable bonheur. Pierre Fresnay jouant le rôle d'Offenbach est étonnant et à l'air de s'amuser comme un petit fou. Et puis cette espèce de défense et illustration du libertinage n'est pas pour nous déplaire et du coup on pardonnera aisément deux ou trois lourdeurs.
Le film est une fantaisie historico-musicale à la gloire du couple Fresnay-Printemps...bien plus qu'à celle d'Offenbach. Le second Empire, sa noblesse et ses officiers, ses artistes aussi, offrent un cadre pittoresque et costumé à une sorte de vaudeville sans vulgarité (ce qui éloigne le film du nanar) mais malheureusement poussif et guère spirituel malgré les textes de Marcel Achard. Ce dernier ne montre d'ailleurs aucune inspiration dans la mise en scènen pas plus qu'il n'est capable d'imaginer la moindre situation cocasse ni le plus petit quiproquo, notamment dans la relation sentimentale qui se noue entre Offenbach et son interprète, la chanteuse Hortense Schneider. Fresnay cabotine sous son grimage et Yvonne Printemps se partage entre comédie et chant. Son personnage de femme frivole et volage, à l'origine des petits scandales et médiocres péripéties du vaudeville, trouve en effet très souvent l'occasion de vocaliser dans un certain nombre de chansonnettes qui nous enseignent que ce timbre de voix et ces trémolos sont bien désuets, et que l'opérette est un genre musical décidément peu séduisant.