Nombreux ont été les films de procès à marquer de façon durable l'histoire du cinéma. Pour moi, "12 hommes en colère" de Sidney Lumet représente le sommet du genre, mais des films plus récents comme "Le procès Goldman" de Cédric Kahn et, plus encore, "L'anatomie d'une chute" de Justin Triet ont tout pour rester longtemps dans les mémoires. A mon avis, ce ne sera pas le cas de "Le fil" de Daniel Auteuil. Ce film, pourtant, est très loin d'être médiocre, c'est même un bon film, mais il lui manque le petit quelque chose qui aurait pu en faire un très bon film. Ce qui nuit au film, c'est une construction un peu bancale. Les critiques que j'ai pu lire comme quoi "Le fil" serait un film d'un autre temps, vieillot dans sa réalisation, etc... me font plutôt rire et je ne les partage pas. On sent au contraire que Daniel Auteuil s'est efforcé de faire un film dans l'air du temps, avec une construction alambiquée et moult flashbacks. Le problème, c'est qu'il ne réussit pas trop son coup et il y a fort à parier qu'un film de forme plus classique aurait donné un meilleur résultat. Les 2 interprètes principaux sont des hommes, Daniel Auteuil et Grégory Gadebois. Ils sont bons sans être exceptionnels, et c'est du côté des comédiennes, dans des rôles moins conséquents, que se trouvent les jeux les plus convaincants : Sidse Babett Knudsen qui joue l'épouse de Daniel Auteuil, Alice Belaïdi dans le rôle de l'avocate générale, Suliane Brahim dans le rôle d'une avocate. Sinon, si on met de côté le fait que le film se déroule entre Tarascon, Arles et la Camargue, on ne voit pas trop l'intérêt et encore moins la signification de ces apparitions de taureaux et d'un jeune toréador.