Il faut saluer le geste du daniel Auteuil cinéaste, de filmer dans des petits recoins de la France. Pour les besoins de ce film évidemment l'histoire s'y prête et sa mise en place évoque Simenon, le maître pour dépeindre la France des faits divers. Et pardon à ceux et celles qui connaissent, je me sentais d'humeur pédagogue. Bonne, l'humeur.
Car ce film est une petite surprise. Daniel Auteuil joue ce juge, très sobrement blasé, humainement blasé pourrait-on dire. Les métiers touchant à l'humain comme celui d'avocat pénaliste, infirmière, éducateur, flic... produisent cet effet. C'est leur condamnation, et aussi leur noblesse, pour ceux et celles qui veulent la voir.
Ne pas s'arrêter au synospis. Déjà, il y a gragory Gadebois, pas assez utilisé peut-être, voire maladroitement au détour d'un plan, du moins, c'est l'impression. Un mari accusé d'avoir tué sa femme, un drame du féminicide, puisqu'il faut sexuer nos morts, aussi. La compagne de l'avocat, jouée par Sidse Babett Knudsen (Borgen)est une trouvaille bienvenue, qui mériterait plus de présence à l'écran pour titiller le cuir d'Auteuil, qui nous rappelle par moment l'acteur qu'il est.
Le film ronronne en terrain connu, pas désagréable dans son installation. Insensiblement, il produit un vrai travail sur la durée et l'intention, à la façon de Simenon et donc, très réussi.
Dommage pour une ou deux voix off. C'est un choix ou une concession. En tout cas, vu par hasard, son meilleur film, et de loin.