Un petit film de prétoire, de temps en temps, ça fait du bien! Genre dans lequel les US sont maitres, mais où les français se débrouillent pas mal. Daniel Auteuil, en s'inspirant d'un récit extrait du blog d'un avocat s'en tire bien; et puis c'est un plaisir de le retrouver, ainsi que Gregory Gadebois, irremplaçable dans ce registre d'individu fruste, pas bien dans sa peau, introverti, possédant mal le langage.
Maitre Jean Monier (Daniel Auteuil donc) est un avocat de province, formant un couple heureux avec Annie, une confrère (Sidse Babett Knudsen). Mais il a renoncé à plaider aux assises, après une expérience traumatisante: il a fait acquitter un assassin récidiviste qui, ensuite.... a récidivé. Ca marque!
Jusqu'au jour où, avocat commis d'office, il décide de garder le cas de Nicolas Milik (Grégory Gadebois)
Ce type, accusé d'avoir tué sa femme, l'émeut, justement parce qu'il semble n'avoir aucune défense. Il porte vaillamment sa famille de cinq enfants, ce que sa femme, alcoolique au dernier degré et violente quand elle a vraiment bu, est bien incapable de faire. Mais il la défend; il l'aime.
Il n'a qu'un ami, Roger Marton (Gaétan Roussel), qui tient un petit bar,
ancien para, qui possède un couteau semblable à celui qui a tué la victime. Et qui boit, lui aussi...
Nicolas est bon, mais il parle peu. Il est innocent, il veut retrouver ses enfants qu'il adore (et qui le lui rendent bien), point! Il faut lui arracher les infos avec les dents!
Face à lui, Jean a une avocate générale aussi jolie que pugnace (Alice Belaïdi) Pour lui, le manque d'éléments matériels vraiment probants dans le dossier. Il s'accroche, il s'accroche...
Le film va son petit chemin peinardement. On est loin du speed de certains films de prétoire américain. Mais à la fin, après le verdict, vous vous dites: il doit bien y avoir un retournement de situation?
Bon, vous ne serez pas déçu, c'est même un retournement à tiroir, à deux échelons qu'à vrai dire, les plus perspicaces ont sans doute un peu vu venir...
C'est donc, pour moi, un film réussi, un bon divertissement