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Peter Franckson
52 abonnés
1 153 critiques
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4,0
Publiée le 29 septembre 2024
Encore un film de procès, pourrait-on dire. Oui car le thème est inépuisable et constitue un exercice de style. Extrait de l’ouvrage « Le livre de Maître Mô » (2011), recueil de textes de l’avocat pénaliste Jean-Yves MOYART (1967-2021), le réalisateur a construit un film riche sur la justice, froide, sèche (à travers l’avocate générale) et lente (spoiler: procès après 3 ans de détention provisoire ), le métier d’avocat [Me Jean Monnier (Daniel Auteuil), qui n’a pas plaidé aux assises depuis 15 ans et qui défend Nicolas Milik (Grégory GADEBOIS, 48 ans), père de 5 enfants et accusé d’avoir tué sa femme alcoolique en février 2017], le mensonge et la banalité du mal (spoiler: qui résonne avec le procès des 50 violeurs de Gisèle Pélicot à Avignon, coïncidant avec la sortie du film ). Daniel Auteuil a su imprimer sa marque et sa vision du sujet avec un vrai regard de cinéaste, en sortant du tribunal, en rompant la chronologie du procès (qui se déroule sur 3 jours en janvier 2020) par des flash-backs, filmant en plans séquence (plaidoirie de Me Monnier), en gros plans (avocat et son client), et en y introduisant des images reflétant l’état d’esprit des protagonistes (taureaux), en relation avec la situation géographique du drame (la Camargue, Arles et le pont Van-Gogh), sans oublier la musique omniprésente [Jean-Sébastien Bach, Gabriel Fauré (« Pavane, opus 50, en fa dièse mineur ») et originale de Gaspar CLAUS)].
Un bon film de procès à la fin inattendue , où le personnage principal est l’avocat de la défense (Daniel Auteuil). C’est lui qu’on appends à connaître plus que la victime, les témoins ou les accusés. Rétrospectivement quand on connaît la fin tout se tient tout est cohérent. Un bon thriller un peu glauque et bien mené.
Un film de procès assez classique, de bonne facture, bien interprété. Et qui ménage des rebondissements totalement inattendus à la fin. Auteuil et Gadebois sont impeccables. Petite déception sur la plaidoirie, efficace mais qui manque de souffle. Mais la surprise finale vient effacer cette impression, et emporte tout le film.
Le Fil enrichit un corpus français déjà fourni en matière de représentations de la justice au cinéma : après Anatomie d’une chute (Justine Triet, 2023), qui investissait la construction d’un point de vue et le doute inhérent à notre appréhension de la vérité, après Le Procès Goldman (Cédric Kahn, 2023) qui interrogeait l’innocence autoproclamée d’un accusé se sachant innocent – « je suis innocent parce que je suis innocent » – et la valeur des preuves, matérielles ou sous forme de témoignage, Daniel Auteuil s’intéresse aux jeux d’influences qui gouvernent le cœur et l’esprit tout à la fois des jurés et de l’avocat de la défense. Le film épouse le point de vue de ce dernier, avocat raccordé à sa vocation après une quinzaine d’années sans plaider aux assises et sujet à son « intime conviction », c’est-à-dire à la rencontre entre ses sentiments à l’égard de Nicolas Milik et sa raison qui, en l’absence de preuves irréfutables, le conforte dans sa version des faits ; aussi le voir reprocher au procureur des poursuites criminelles et pénales son attachement à la fiction révèle-t-il son propre aveuglement, séduit par la bonhomie mal dégrossie d’un Grégory Gadebois interprétant un personnage complexe, confusion du comédien et du père de famille aimant. Le Fil sonde alors cette opacité caractéristique de chacun des protagonistes, tisse des relations entre passé et présent, entre plusieurs affaires – dont celle du toréro revendeur de drogues – pour exhiber la subjectivité à l’œuvre dans un procès. Daniel Auteuil signe une mise en scène inspirée, tout à la fois rigoureuse et expérimentale, pour rendre compte de la confusion de l’avocat que lui-même campe à la perfection. Une réussite.
Si la France brille bien dans un domaine cinématographique, c’est celui des procès. L’an dernier, Anatomie d'une chute avait défrayé la chronique. Un an plus tard, Le Fil pose de manière brillante sa pierre à l’édifice. Le casting est parfait. Daniel Auteuil joue parfaitement cet avocat plein de conviction, jusqu’à en perdre la raison. Alors que Grégory Gadebois nous touche dans le rôle de cet accusé que l’on ne peut pas croire coupable. Tout l’enjeu est donc là... Est-ce que cet homme inoffensif a pu tuer sa femme ? Le procès va tant bien que mal essayer de départager la vérité du mensonge. Dans des échanges tendus, on est passionné par tout ce qui se dit, cherchant à déceler la moindre incohérence de l’accusation ou de la défense. En parallèle, des flash-backs permettent de mieux cerner la personnalité des deux personnages principaux. On comprend mieux leur comportement. Le final nous promet aussi un impact considérable.
Un père de famille (Grégory Gadebois) accusé d'avoir tué sa femme nie mais ne se bat pas non plus pour se défendre. S'il est assez difficile de s'intéresser à cet homme bourru et taiseux sans beaucoup de personnalité, Daniel Auteuil donne une belle interprétation dans le rôle d'un avocat marqué par la libération d'un client coupable et dévoué à son métier. La mécanique judiciaire avec l'importance décisive de la présidente de la cour d'assises est fidèle à ce que décrivait Éric Dupond-Moretti lorsqu'il était avocat pénaliste. Alice Belaïdi est convaincante en avocat général face à l'avocat expérimenté et roublard. Le Fil maintient jusqu'à la fin la tension du procès.
Film long et sans ressort. Les acteurs ne sont pas convainquant hormis Gadebois qui joue son rôle : devoir masquer la vérité. Les taureaux sont de trop. On ne voit pas le lien avec le film. Le rythme est trop lent et la musique n’aide pas l’intrigue. Les plaidoiries sont platoniques. Un peu plus de conviction aurait suffit. On ne s’improvise pas réalisateur Daniel Auteuil. C’est un métier. Le procès Goldman ou l’Anatomie d’une chute sont de bien meilleurs films.
Je n'apprécie pas trop ce genre de film mettant en scène un fait divers sordide en relatant les faits et uniquement les faits. Autant regarder "faites entrer l'accusé" où l'on a quelques tentatives d'explication, ce qui rend la chose beaucoup plus intéressante. Toutefois j'ai tout de même apprécié la musique très circonstanciée tout au long du film et le jeu des acteurs. Et pour conclure, même si le titre du film fait allusion à la criminologie scientifique, on comprend qu'un tribunal d'assises reste un jeu de persuasions entre les différents intervenants et c'est celui qui sera le plus convaincant qui déterminera l'issue du procès. La police scientifique a encore beaucoup de chemin à faire!
Un jeu d'acteurs exceptionnel pour un crime où le scénario nous amène sur le fil d'une arête entre culpabilité et innocence. Le film, inspiré d'une histoire vraie, a été quelque peu lissé dans une géographie et un milieu socio-culturel différents pour éviter une caricature trop facile. L'intime conviction, fruit de la réflexion des jurés change de camp avec l'avocat qui se l'approprie. Le procès devient donc avant tout un révélateur de la personnalité des protagonistes basé sur leur passé.
Un avocat se donne pour mission de faire innocenter son client, Nicolas Milik, accusé d'avoir assassiné sa femme après une dispute. Convaincu de la culpabilité du meilleur ami de Nicolas Milik, il se laisse petit à petit emporter par cette affaire, laissant de côté sa vie personnelle et ses autres clients. En effet, il veut se racheter d'avoir fait innocenter un tueur 15 ans plus tôt. En salle le 11 septembre.
spoiler: "Le fil" est un nouveau film de procès qui en reprend à la lettre les codes traditionnels, n'apportant pas beaucoup d'originalité dans le traitement de l'affaire judiciaire. Formellement, on n'est pas dépaysés. Cela donne un air de déjà-vu assez fort. L'intrigue est captivante et joue tout sur un coup de poker, un twist final explosif en deux temps qui a la capacité de sidérer le spectateur. Gregory Gadebois offre une performance très juste, terrifiante sur la fin, sans laquelle tout le film tombe à l'eau. Je n'ai pas compris l'intérêt des scènes de corrida et l'apport qu'elles donnent à l'intrigue. Cela crée une impression de morcellement au film.
Daniel Auteuil s’attaque avec brio au « film de procès » pour explorer la relation complexe qui se noue entre un avocat et son client. Il réalise un passionnant thriller psychologique qui repose sur ce face à face sombre, magistralement interprété par Daniel Auteuil - Maitre Jean Monier - avocat en fin de carrière qui n’avait plus plaidé aux assises depuis 15 ans, et Grégory Gadebois – Nicolas Milik - bon père de famille en apparence et pourtant accusé du meurtre de sa femme. Si l’intrigue retrace bien entendu la reconstitution des faits qui laisse de nombreuses zones d’incertitude, elle explore surtout la notion d’intime conviction. En l’absence de preuve irréfutable, comment être certain que Milik est coupable ou innocent ? Daniel Auteuil filme les entretiens entre les 2 personnages au plus près des visages comme pour mieux capter ce qui pourrait être un indice de la vérité tant recherchée. Le temps de l’instruction est long et captivant, conclu comme il se doit - figure imposée oblige - par une formidable plaidoirie de Daniel Auteuil, avant un rebondissement final aussi rapide que glaçant. Une vraie réussite !
J’ai bien aimé le rythme donné, la réflexion sur « l’intime conviction », la complexité de retracer les faits, de retrouver « la vérité des événements ». La Justice n’est pas un équilibre parfait… loin de là ! Les textes dans le tribunal sont très intéressants. La fin nous dit tout sur la difficulté qui est devant les magistrats, les juges, les jurés. Bémols pour : Gros plans inutiles, Scènes très sombres, Relation de l’avocat et de sa compagne, … La jurée venant révéler l’intervention de la Présidente du Tribunal sème le trouble auprès de notre Justice ! Bravo aux acteurs principaux pour leurs remarquables interprétations. Un film à voir.
Très beau film bien réalisé. Le duo Daniel Auteuil/Gregory Gadebois fonctionne très bien. Cela dit il m’a manqué quelque chose…j’ai décroché un court instant pour rester en haleine jusqu’à la fin. J’attendais une direction d’acteur plus précise sur les seconds rôles qui manquaient de naturel. Mais ça reste un film à voir :) Allez-y