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Pierre V
7 abonnés
30 critiques
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4,5
Publiée le 9 mars 2024
J’ai adoré ce documentaire. Je suis Savoyard et j’ai retrouvé dans cette famille tout ce que j’ai connu et apprécié dans ma jeunesse. Des valeurs humaines si loin de celles d’aujourd’hui où l’argent est devenue la seule valeur cardinale de cette région. Immobilier, tourisme, individualisme. Tout le contraire des Bertrand et de ces 3 générations qui perpétuent la grandeur de la paysannerie. Merci pour ce très grand film
Quand j'étais enfant durant les années soixante, ma mère avait dû batailler ferme pour que nous profitions de partir nous aussi en vacances grâce aux congés payés octroyés depuis 1936 à mon père, ouvrier. C'est que ce dernier appartenait à cette génération de français ayant succombé après guerre à l'exode rurale. Ayant quitter la ferme familiale comme tant d'autres de sa génération, il était devenu ouvrier qualifié sur les chaines de SIMCA. Puis, il avait fait d'autres métiers, toujours en tant qu'ouvrier, mais dans diverses PME soumises à leur tour à lui payer des congés. Or, lui rechignait à s'éloigner de la maison pour nous offrir des vacances au bord de la mer distante de 50 kilomètres. Il devait s'occuper du jardin, de son élevage de poulets et de lapins, complément pour lui nécessaire pour nourrir sa famille. Au mieux, aurait-il accepter de quitter pour quelques jours son domicile pour aller visiter une ferme, afin de voir comment ces autres paysans certainement plus modernes que lui s'y prenaient. J'ai ainsi retrouvé mon père, trop tôt disparu, dans une réplique du personnage André, un des trois frères du film et à qui le cinéaste demande si des vacances hors de sa ferme ne lui seraient pas profitable. Car, ce même paysan répond de même que mon père: à condition que ce soit pour visiter une autre ferme que la nôtre, histoire d'en tirer un enseignement ... Aujourd'hui de très grands savants écologistes citadins prétendent donner des conseils à nos agriculteurs. Ils sont très certainement savants, seulement ont-ils déjà tenus une ferme, eux et leurs ancêtres? C'est ce à quoi, ce magnifique documentaire tente de répondre sans jamais juger quiconque.
Un magnifique documentaire, sur des personnes d'un grande humanité et d'une grande sagesse, qui brasse beaucoup de thèmes universels : le travail, l'économie de l'agriculture, le progrès, la transmission entre générations... Exceptionnel.
Ce documentaire de 2023 avec son été de canicule, est enrichi d’un premier film tourné en 1997, quand la pluie retardait la récolte du foin, avec des images télévisées de 1972 par Marcel Trillat saisissant trois frères célibataires qui ont fondé l’exploitation Haut Savoyarde vouée au Reblochon. Histoire de transmission, depuis ces « tontons » fiers de ce qu’ils ont accompli bien qu’ils auraient pu choisir une autre voie, jusqu’aux enfants d’aujourd’hui familiers du fonctionnement de la ferme. Au-delà du travail bien fait quand le roto fil remplace la faux pour toujours faire propre autour des arbres, nous voyons des visages disparaître, des dos se plier, en 50 ans de vie dans un site magnifique. Le réalisateur respecte l’intelligence, la drôlerie, l’honnêteté de ses voisins et nous livre de belles séquences sans appuyer : la naissance et le nourrissage des veaux, la première sortie de l’étable au printemps, la montée à l’alpage, le ramassage du foin en terrain pentu et le soin pris pour ne pas laisser les feuilles de trèfle trop sécher, de quoi bien mériter son AOP. Du beau travail que cette livraison fidèle à ses personnages tournés vers l’avenir.
La Ferme des Bertrand est un documentaire poignant et touchant. On saisit l'importance de ce secteur d'activité qui s'est transformé et adapté à son temps. On suit cette famille avec ces trois générations qui lèvent la tête travaillent sans relâche pour faire vivre cette Ferme. Cette Ferme est le cœur de cette famille et cette générosité cet amour et cette passion pour certains se transmet à l'écran. Ce métier s'est transformé et ce documentaire en est un très beau témoignage avec cette beauté que nous offre la Nature et la difficulté d'attirer les nouvelles générations dans ce métier prenant vivant et indispensable. Très bon documentaire à voir absolument.
Un documentaire exceptionnel parce que le même cinéaste a filmé les mêmes personnes en 1972, 1997 et 2022. On voit donc les enfants de 1972 devenir adultes et ...prendre leur retraite ! Les héros sont les hommes, tous accros à leur ferme et à leurs hectares de prairies regroupés autour du village . La seule femme du film est affectée à l'élevage des vaches laitières...et des enfants! Un peu déçu par la banalité des propos: "je suis pour la modernité" ;"c'est comme ça et puis c'est tout",; "on y aime bien qu'ce soit propre", etc. Et, cerise sur le gâteau (le gâteux) : "on va encore mécaniser, même si les écologistes voudraient qu'on retourne au travail manuel".... Et rien sur l'analyse de ces 50 années de politique agricole qui a fait disparaître tant de fermes sur l'autel de la productivité et de la concurrence mondiale: car, si cette ferme a réussi à se maintenir et à se transmettre sur 3 générations, c'est bien par la solidarité des fruitières de Reblochon qui ont défendu leur prix de vente contre la grande distribution et contre les fromageries industrielles!
La sortie de La Ferme des Bertrand est datée depuis longtemps, bien avant la crise agricole et la colère des paysans qui secouent la France. À rebours des raccourcis et des reportages sensationnalistes, des péroraisons et récupérations politiques, le documentaire de Gilles Perret éclaire de façon bouleversante cinquante ans d'histoire paysanne.
Le destin de 3 frères qui ont donné leur vie à leur exploitation agricole, qui sera reprise par la génération suivante avec le souci de moins sacrifier la vie personnelle en s'appuyant sur la modernité.
Documentaire très touchant. (issu du milieu agricole je suis un peu de parti-pris). On retrouve les gestes de ces paysans qui font le même métier depuis des générations. Les outils ont changé. Mais au fond le travail reste le même et ils essaient juste de le faire bien. Ils ont cette vie qu'ils n'ont pas vraiment choisi. Ils font ce métier un peu par obligation, un peu par goût, un peu par les hasards de la vie. On comprend que les investissements de plus en plus lourds ne sont pas une course au gigantisme mais simplement la tentative d'avoir un travail un peu moins pénible que la génération précédente. Pas de discours, pas de revendications. La vie. Leur vie. Simplement sans artifice. Et dans des paysages sublimes.
Hasard du calendrier, alors que les caméras se détournent déjà des revendications paysannes, "La ferme des Bertrand" sort en salle et offre un focus sur trois générations d'agriculteurs savoyards. Focus sobre et posé comme sait le faire Gilles Perret qui aime tant faire parler les oubliés. C'est émouvant, vrai, et,...beau.
C'est sans fioriture, sincères, authentiques et incarnés par le bon sens des gens de la terre qu'apparaissent tous les acteurs de cette saga familiale qu'a su filmer dans leur quotidien rude et passionné, sur deux décennies, le réalisateur Gilles Perret dans le petit hameau de Quincy du village de moyenne montagne de Mieussy, au coeur de la Haute-Savoie chère à mon enfance et adolescence de fils de petits paysans. Entre tradition et modernité, un choix difficile s'impose à la nouvelle génération qui, nonobstant, essaye, bon an mal an, mais toujours avec l'amour de leur métier de conjuguer écologie, rentabilité et qualité de vie.
Il y eu Le monde moderne de Raymond Depardon il y a quelques années qui nous avait déjà ému et ouvert les yeux sur ces petites exploitations familiales et la dureté de ce travail de passionnés. le film de Gilles Perret est plus optimiste en filmant la transmission aux nouvelles générations et le progrès de la robotique qui vient faciliter ce travail de forçats. Pile poil dans l'actualité, tous les hommes politiques devraient le voir pour mieux ressentir cette âme agricole.
Mélangeant images d’archives et nouvelles prises, un très beau documentaire relatant la longue histoire de la famille Bertrand. Les problématiques agricoles contemporaines apparaissent en filigrane sans être appuyées, c’est plutôt bien vu. Les personnages sont très attachants, entre lucidité sur un métier difficile qui s’automatise peu à peu, les sacrifices qu’il engendre sur la vie de famille et les loisirs, et un certain désenchantement. À voir absolument !