On aime l'effort pour l'objectivité, en donnant tout de même la parole au frangin qui démonte tout, traite d'arnaqueurs éhontés le couple Warren, et affiche sa famille comme des timbrés drogués par la matriarche, versus le reste du clan familial qui proclame avoir été en présence du Malin, donne à écouter les preuves audio, quelques photos, et justifient l'innocence du premier accusé de meurtre à la défense orientée dans la possession satanique... On l'avoue, on ne sait pas vraiment quoi penser des interviews dudit homme, serein, peut-être convaincu lui-même de sa propre irresponsabilité dans le meurtre (on ne saura jamais le fin mot de l'histoire, étant du "parole contre parole"), alors qu'il y a un homme mort dans l'histoire, et un frangin qui ne cesse de répéter que tout n'est dû qu'à un empoisonnement, une suite de suggestions des Warren, et un gamin qui voulait faire l'intéressant jusqu'à devenir un alibi pour un poivrot au caractère sanguin... Quoi qu'on pense, quoi qu'on croit, le docu Netflix a au moins la présence d'esprit de nous présenter les deux versions de l'affaire, sans trop de parti paris (on s'attendait à plus de sensationnalisme et de vérités toutes faites... Référence à Conjuring 3). Néanmoins, on regrette vite la pauvreté des "preuves" du docu, quand on entend pour la dixième fois le même enregistrement d'insultes (on les récite en même temps, à force de les entendre en boucle), quand on voit vingt fois la même série de clichés (pas bien représentatifs... Ça pourrait être une photo d'une fin de soirée de Noël trop arrosée dans beaucoup de familles), quand les interviews comblent comme ils peuvent tout ce qu'on ne peut pas voir dans les reconstitutions (pour éviter d'en faire des vérités, de prendre parti). Le docu est plutôt intéressant pour compléter le film Conjuring 3, qui prend vraiment trop parti et met volontairement du flou dans ce qui est vraiment arrivé, pour prendre du recul en ayant tous les points de vue des intéressés (choisissez vous-même qui vous voulez croire), et malgré la pauvreté affligeante de ses preuves à charge (diffusées en boucle, par conséquent), est bien monté (on ne voit pas le temps passer). Une bonne complétion du film, étonnamment sobre (il ne fera pas de mort, lui, du coup).