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chrischambers86
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2,5
Publiée le 15 février 2024
Adaptant le roman de William Kennedy, Hector Babenco signe avec "Ironweed" (1987) un oeuvre dèsespèrèe avec en tête d'affiche deux stars hollywoodiennes : Jack Nicholson & Meryl Streep! Un duo qui dèrive dans les bas-fonds d'Albany entre la Grande Dèpression et la Seconde Guerre Mondiale! Nicholson, lui, incarne un être brisè et alcoolique par la mort de son fils! Pour subvenir à ses besoins essentiels tel qu'un coup de gnôle et un bol de soupe, il creuse des trous dans les cimetières ou exerce le mètier de chiffonnier! De son côtè Streep compose une silhouette pathètique et dèconcertante (visage dètruit, yeux rougis...). Les annèes passèes, le vèritable amour, le dèvouement et la perte n'ont aucun sens quand il y a un autre verre à boire! Le duo de stars en fait parfois un peu trop et maintient à distance la triste rèalitè de l'histoire, Babenco cherchant en vain ici à retrouver l'authenticitè de ses dèbuts (cf. "Pixote"). Mais Tom Waits est touchant en cancèreux! Tout comme Caroll Baker en femme brisèe...
Hector Babenco connais sa deuxième expérience Hollywoodienne avec Ironweed, sorte de bouillonnement se sentiments interprété par deux pointures, mais où brille davantage Meryl Streep avec des scènes souvent drôles et osés, en tous cas quand c'est elle qui les joue. Un drame intimiste qui prend des allures de quête aux Oscars qui pousse Jack Nicholson dans les cordes et dans des élucubrations saugrenues avec ceux qu'il a croiser sur son chemin et où le drame est au paroxysme de la niaiserie. Pixote et Carandiru sont deux œuvres bien plus personnelles et cette expérience Hollywoodienne est malheureusement à oublier.
On ne comprend pas toujours quelque chose à cette mise en scène lugubre et spasmodique qui surligne misère et abandon d’une part de la population américaine à la veille de la seconde guerre mondiale. Deux clodos , autrefois bien intégrés dans la société florissante d’alors, s’aiment de manière tout aussi compulsive, l’un pleurant son passé de lanceur génial au base-ball, l’autre regrettant sa voix qui a fait le tour de l’Amérique. William Kennedy a lui-même écrit le scénario sur l’adaptation de son propre roman auquel il parait ne pas avoir fait de retouche. Ce qui peut expliquer la langueur monotone de cette mise en scène dans laquelle Nicholson se reprend en puisant dans son talent aux réserves insoupçonnées. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Certes, traduire le titre du film par « Vernonia » n’aurait rien évoqué du tout dans l’esprit de l’écrasante majorité des français, et affublé d’un tel titre, ce film d’Hector Babenco, n’aurait pas attiré grand monde. Mais de là à éluder complètement le lien entre le nom de la plante et les personnages, relève de la paresse intellectuelle. Paresse qui débouche sur du crétinisme avancé quand on choisit « La Force Du Destin », un titre aussi couillon qu’incongru. Un bien beau gâchis, quand on pense à toutes les choses exceptionnelles contenues dans ce film ! Après son puissant « Baiser De la Femme Araignée », Hector Babenco sort de l’univers carcéral pour se plonger, avec plus de pessimisme encore, dans celui des clochards. Si les scènes du film s’étirent, et instillent une excessive langueur à cette peinture de la misère humaine, le brésilien le fait pour mieux faire ressentir au public le drame de ces laissers pour compte qui constament vivent dans le rêve et le regret. Si l’action traîne un peu des pieds, elle est à l’image de la démarche de ces pauvres diables que la mort accompagne à chaque pas. Jack Nickolson est incroyablement émouvant, et hallucinant de vérité, mais Meryl Streep et tous les seconds rôles font, eux aussi, une superbe prestation.
Hector Babenco rate son passage dans le cinéma américain pourtant à première vue Ironweed : la force du destin avait tout pour faire un beau film mais dès le début on sent que tout simplement que ça ne fonctionnera pas. Cette oeuvre manque de naturel comme si le cahier des charges des grands films hollywoodien avait voulu être à tout pris respecté au détriment de l'apport d'une touche personnelle et ce n'est pas son casting qui sauve Ironweed : la force du destin car les acteurs aussi ne donnent pas l'impression d'être au meilleur de leur performance. Du grand cinéma nous passe sous le nez.