Watako est mariée, mais elle a un amant…Sourires, escapades amoureuses, ces deux-là cultivent une discrétion toute nipponne…et puis à la sortie d’une escapade dans un « clamping » , camping de luxe en vogue au Japon, Kimura, son amant, est renversé par une voiture et meurt presque sous ses yeux, sans qu’elle-même fasse quelque chose…renonce à appeler les secours, laissant ce soin aux autres passants…De ce rien, tout découle, condamnée au secret, seule même en présence des autres, Watako tente de maintenir le passé à distance…filmé en mille nuances de gris, dans une ambiance ouatée, projeté en format carré, avec une absence presque totale de musique, ce second long-métrage minimaliste du jeune réalisateur Takuya Katô dit la désagrégation des liens, le poison du souvenir et l’invincible chagrin…Face au deuil et à l’immobilisme, Watako doit agir…Au cœur de l’obscurité, elle secoue les voiles de sa tristesse…C’est finalement d’un inconnu, lui-même coupable et victime de son silence, qui percevra ce que Watako traverse, l’amenant à affronter ses vérités intérieures pour ne plus agir au détriments des autres ni d’elle-même « Tout bonheur en ce monde vient de l’ouverture aux autres ; toute souffrance vient de l’enfermement en soi-même » C’est filmé avec une infinie délicatesse, et réalisé avec une élégance sophistiquée, au risque de la froideur…Cette froideur peut rebuter le spectateur… Dommage qu'à force de tout mettre à distance, cette mélancolie finisse par manquer cruellement d'émotion. Il faut avoir conscience des codes japonais et du degré de retenue émotionnelle de la société nippone pour appréhender ce mélo extrêmement sensible et pudique,