Allez-y avec des bouchons Quies. Pour créer de la tension, Demian Rugha pense que faire une atroce cacophonie à l'écran est suffisant, alors allons-y gaiment sur les personnages qui gueulent ("Léooooo !!!" cent fois en cinq minutes : hey, esprit du Mal, tu ne veux pas commencer par dégommer la mère ? On n'en peut plus.), ceux qui se disputent bruyamment (d'emblée, parce que parler, c'est très surfait), l'handicapé qui gémit en boucle ("Incaaaaaarnéééé..."), les chiens qui aboient... On est en face d'un film sponsorisé par Audika. Ajoutez à cela des règles de fonctionnement du "Mal" qu'on ne comprend pas, une sur-côte affolante à la sortie des festivals de genre (on ne comprend pas la réputation "trash" qu'il a... A une ou deux scènes près, c'est très mou du genou), une fameuse "scène du chien" qu'on nous a carrément survendue (concrètement, si vous clignez des yeux au mauvais moment, vous ne saurez même pas qu'elle a existé, et la marionnette de la gamine est mal faite, ce qui fait que le peu qu'on a vu, nous a fait rigoler... Une douche froide que cette "scène du chien"), et un doublage apocalyptique. Évidemment, le film n'est pas responsable des versions doublées qu'il génère, mais on préfère vous mettre en garde : en France, on n'est pas gâté. Le doublage colle rarement aux lèvres des acteurs, surjoue (style telenovela), et surligne la pauvreté des dialogues d'origine. Donc, que retenir de ce When Evil Lurks qui nous a rendu sourd, et ne nous a pas franchement tapé dans l’œil ? Un mythe plutôt sympa du Mal qui se transmet avec certaines conditions, qui est inévitable pour les habitants d'un territoire déjà "infecté" (il trouvera toujours un moyen d'y revenir), qui n'épargne pas les gamins ou les animaux (on veut bien lui accorder cette audace), et se manifeste par des sales coups portés souvent au visage (les rares scènes "un peu gores" du film, sans excès quand même). Le concept était plutôt cool, méritait une fin plus énervée (on ne voit pas grand-chose), et à l'inverse aurait dû calmer le brouhaha infernal qui gâche complètement le visionnage. Encore un seul "Léooooo !!!", et on casse tout. Pas besoin du Malin pour faire un meurtre, écouter la mère braillarde suffit amplement.