"Head Count" est une nouvelle preuve contredisant ceux qui prétendent niaisement que l'excellence du cinéma Américain n'est possible que grâce à leurs moyens financiers hors normes. Ben et Jacob Burghart démentent sans pitié cette théorie à deux balles. Les deux frères cinéastes recycle un de leur ancien court métrage, et en bricolent un film excellent, avec juste deux ou trois bouts de ficelles. S'il est correctement distribué, le film est promu à un grand avenir. Leur scénario tient en 6 ou 7 lignes, mais le génie des deux frères consiste à déstructurer le fil narratif de l'intrigue au maximum pour lui injecter un maximum d'effet de suspense. Ils ajoutent une gigantesque quantité d'humour décalé rappelant celui des frères Cohen, et ce, tant au niveau des situations qu'au niveau des dialogues. Certes, dans ce scénario complexifié au maximum, les frères cinéastes s'emmêlent les pinceaux avec une ou deux scènes sans grande pertinence pour le drame, mais ils compensent en s'entourant d'excellents acteurs. Après avoir assisté à la naissance de ce petit bijou, totalement inattendu, on attend leur deuxième enfant.
Combien de balles reste-t-il dans le barillet ? C'est ce que se demande Kat alors qu'il a une arme pointée sur la tête. À peine échappé de prison, il ne lui a pas fallu longtemps pour enchainer les mésaventures et c'est en se remémorant ses déboires qu'il tente de deviner s'il a une chance de s'en sortir. Avec un récit déstructuré et habile, des rebondissements et des événements improbables et absurdes, les frères Burghart, qui adaptent leur court-métrage de 2014, proposent un petit film haletant et divertissant au concept bien exploité. Sans être un grand film, "Head Count" est plutôt pas mal avec notamment un Aaron Jakubenko convaincant.