Ryusuke Hamaguchi est un cinéaste surprenant : cet opus ne ressemble en rien à ses trois films précédents. Et les dépasse largement, de mon point de vue. Que les réticents au cinéma contemplatif passent leur chemin : le rythme du film vise à l’imprégnation, à la réflexion, et non à la narration. Une exception de taille, et de qualité, à ce rythme : la longue et très jouissive scène centrale au cours de laquelle la logique des autochtones démolit inexorablement le discours préparé, formaté et convenu des malheureux représentants de la firme qui projette sur leurs terres un investissement lucratif. Si le film dénonce les menaces que font peser sur le bien commun qu’est notre environnement, avec pour seule raison la recherche du profit, les projets commerciaux capitalistes, il n’en est pas pour autant manichéen, faisant changer le spectateur de point de vue sur les représentants en question ; en éclairant ainsi -peut-être- son titre. Cette œuvre reste marquante pour plusieurs grands moments de cinéma ; comme l’ellipse que constitue un travelling latéral sur un talus, au terme duquel on comprend ce qui s’est passé entre-temps ; comme la correspondance entre la scène d’ouverture et la scène finale, deux travellings en contreplongée dans la forêt, que seule distingue la bande son, faisant ressentir, en symbole du sujet social et environnemental du film, le remplacement d’un sentiment de sérénité par un sentiment de danger et d’angoisse.Ryusuke Hamaguchi est un cinéaste surprenant : cet opus ne ressemble en rien à ses trois films précédents. Et les dépasse largement, de mon point de vue. Que les réticents au cinéma contemplatif passent leur chemin : le rythme du film vise à l’imprégnation, à la réflexion, et non à la narration. Une exception de taille, et de qualité, à ce rythme : la longue et très jouissive scène centrale au cours de laquelle la logique des autochtones démolit inexorablement le discours préparé, formaté et convenu des malheureux représentants de la firme qui projette sur leurs terres un investissement lucratif. Si le film dénonce les menaces que font peser sur le bien commun qu’est notre environnement, avec pour seule raison la recherche du profit, les projets commerciaux capitalistes, il n’en est pas pour autant manichéen, faisant changer le spectateur de point de vue sur les représentants en question ; en éclairant ainsi -peut-être- son titre. Cette œuvre reste marquante pour plusieurs grands moments de cinéma ; comme l’ellipse que constitue un travelling latéral sur un talus, au terme duquel on comprend ce qui s’est passé entre-temps ; comme la correspondance entre la scène d’ouverture et la scène finale, deux travellings en contreplongée dans la forêt, que seule distingue la bande son, faisant ressentir, en symbole du sujet social et environnemental du film, le remplacement d’un sentiment de sérénité par un sentiment de danger et d’angoisse.